Mondes imaginaires: 20 romans pour s'évader
Depuis 2017, à la suite d’une initiative collective initiée par des maisons d’édition et ouverte à tous les acteurs passionnés ou curieux des littératures de l’imaginaire, octobre est devenu le Mois de l'Imaginaire, une manifestation festive dédiée à la promotion de ces littératures. Ricochet profite cette année de l'occasion pour vous proposer une sélection de romans pour vous plonger dans ces univers. Découvertes de mondes fantastiques ou uchroniques, voyages temporels ou dans l'au-delà, rencontres avec des sorciers, des vampires, des fantômes ou encore des êtres aux pouvoirs surnaturels: ces 20 romans vous promettent de beaux moments d'aventure et d'évasion!
Depuis 2017, à la suite d’une initiative collective initiée par des maisons d’édition et ouverte à tous les acteurs passionnés ou curieux des littératures de l’imaginaire, octobre est devenu le Mois de l'Imaginaire, une manifestation festive dédiée à la promotion de ces littératures. Ricochet profite cette année de l'occasion pour vous proposer une sélection de romans pour vous plonger dans ces univers. Découvertes de mondes fantastiques ou uchroniques, voyages temporels ou dans l'au-delà, rencontres avec des sorciers, des vampires, des fantômes ou encore des êtres aux pouvoirs surnaturels: ces 20 romans vous promettent de beaux moments d'aventure et d'évasion!
1. Le phénomène Philomène, d’Emmanuelle Cosso et Nathanaël Ferdinand, Sarbacane, 2017
Dès 9 ans
Anatole est le type d'enfant et d'élève au tempérament de doux rêveur qui rend les adultes chèvres. Pourtant, Juliette, une fille de sa classe, est tombée sous le charme. Elle est la seule à deviner les aptitudes cachées d'Anatole. En effet, le garçon a un don: il voit les fantômes… Justement, celui de la jeune Philomène hante leur école depuis les années 1870. Elle est décédée, en même temps que tout un groupe d'enfants, dans l'incendie de la filature sur laquelle l'école a été construite plus tard. Mais que veut-elle aujourd'hui?
Ne cherchez pas un message, une morale ou quoi que ce soit dans ce roman junior qui se lit sur le mode de l'aventure. Il y a de l'humour avec le personnage principal lunaire (Anatole) et une narration enlevée (Juliette), des frissons avec l'idée même de fantôme qui rôde, et du drame avec le décès des enfants travailleurs au XIXe siècle. Un drôle de mélange qui séduit, parsemé de dessins dynamiques et de typographies changeantes. Un Pépix plein d'émotions! (SP)
2. Wicca. Le manoir des Sorcelage, de Marie Alhinho et Marion Bucciarelli, Poulpe Fictions, 2019
Dès 10 ans
Avril et Octobre sont jumeaux et… sorciers! Ils cachent tant bien que mal leur véritable nature à leur meilleure amie Nour, jusqu'au jour où une pierre du cercle magique protégeant leur manoir disparaît et un démon ancestral se réveille. Le trio va alors devoir user de stratagèmes magiques pour réenfermer la créature dans le miroir d’où elle vient et sauver tout leur village.
Cette sympathique histoire aux personnages très attachants, accompagnée des petites illustrations de la populaire Diglee, rend l’univers de la sorcellerie (très en vogue depuis un petit moment) accessible aux plus jeunes lecteurs grâce à une intrigue moins sombre que celles généralement proposées au public adolescent. Néanmoins, l’auteure nous offre des scènes au caractère fantastique inventives et quelque peu inquiétantes, qui tranchent avec l’ambiance générale plutôt bon enfant et pleine de fantaisie. Le livre aborde également des peurs plus terre à terre que de nombreuses personnes auront déjà connues, par le biais d’un personnage se sentant nul, abattu par les dictats de la mode et en proie à des pensées négatives, comme le fait de ne pas être assez bien pour ses proches. Il y a fort à parier que cela aura une résonnance particulière pour certains lecteurs, qui se consoleront avec le joli message sur le pouvoir de l’amitié que délivre ce roman, et également avec l’idée, incarnée par un autre personnage, que l’on est souvent plus fort que l’on ne le croit et que nous portons tous de la magie en nous. (AG)
3. Prunelle sorcière rebelle, d’Agnès Laroche, Rageot, 2021
Dès 10 ans
En tant que fille, Prunelle n'est censée utiliser que de petits sorts pour améliorer le quotidien des habitants. En revanche, les sorts de magie forte sont réservés aux Eclaireurs, les sorciers garçons. Seulement, un jour, un peu par hasard, Prunelle use de magie forte. Et puisque la peine encourue est la même quel que soit le nombre de sorts jetés, autant en profiter et tester cette nouvelle magie si audacieuse et riche!
Cette histoire pleine de merveilleux pose immédiatement de nombreux questionnements: la différence entre les hommes et les femmes est bien sûr au cœur des réflexions mais il est aussi question de gestion politique, de prise de pouvoir et de dictature. Les lois arbitraires sont remises en question et l'usage du merveilleux permet de déclencher des réflexions chez le lecteur sur son propre univers. Aussi, l'aventure avance à un rythme soutenu au fil des pages et il est certain que l'envie de connaitre la suite se fait sentir lorsque l'on arrive au dénouement, très intense en suspense. Voilà un roman de sorcellerie qui reprend les codes du genre et les actualise avec des réflexions riches et profondes: un roman bien pertinent pour remettre en cause ce qui semble avoir toujours existé. (DM)
4. Violette Hurlevent et le jardin sauvage, de Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois, Sarbacane, 2019
Dès 10 ans
Violette emménage dans la maison de son grand-père avec son petit frère et sa mère, fraîchement séparée d’un mari toxique. La petite fille va explorer le «jardin sauvage» avec son chien Pavel et découvrir un monde parallèle au temps suspendu. Peuplé de loups affamés, de petits jardiniens, d’une drôle de fillette au masque de lapin prénommée Lewice, de trolls en pierre et d’une horde verte, le jardin a aussi sa topographie propre. Violette est vite désignée comme la «protectrice», celle qui va empêcher la venue d’une nouvelle tempête provoquée par le sombre Kaliban. Mais elle n’est pas la première protectrice, et l’échec est toujours possible…
L’atmosphère doucement fantaisiste, les aventures microscopiques qui prennent une importance folle, la présence de la nature: le roman m’a fait penser à Tobie Lolness de Timothée de Fombelle. Mais l’héroïne, suivie par un narrateur externe, va aussi se servir de ses expériences de protectrice du jardin afin de résoudre des difficultés dans sa vraie vie d’humaine… Finement suggéré et mis en œuvre, le double sens n’empêche pas un vrai plaisir de lecture pure: on pêche des chipolatas dans un lac, Pavel croque des cornichons, les loups portent des noms d’auteurs pour la jeunesse... Les très nombreuses illustrations à la plume concentrent elles aussi beaucoup de poésie dans leur façon aérienne, un peu stylisée, de dessiner les contours et les mouvements. Que du bonheur derrière le malheur de Violette.
«Et si c’était cela, sa vraie mission? Non pas d’arrêter la Tempête, mais de donner à tous la force d’y survivre? […] Peut-être.» (p. 437) (SP)
5. Les sept étoiles du Nord, d’Abi Elphinstone, Gallimard Jeunesse, 2019
Dès 10 ans
L'équilibre qui régnait entre les différentes tribus (Plumes, Défenses et Fourrures) d'Erkenwald s'est rompu depuis que la reine des glaces, adepte de magie noire, a pris le pouvoir. Pour étendre son royaume, la souveraine doit posséder la voix d'Eska, détenue prisonnière depuis des années dans ses appartements. Mais ses plans sont contrariés par l'arrivée de Flint, un garçon secret qui affectionne la magie blanche. Eska, à nouveau libre, et son sauveur se lancent alors sur les grands chemins à la recherche du Cor Céleste, l'instrument indispensable pour éviter le pire. La reine va tout tenter pour leur barrer la route. Entre magie blanche et magie noire, la guerre est déclarée!
Pour déjouer le plan diabolique de la reine des glaces (clin d'œil à Andersen), Eska et Flint quittent leur monde familier pour plonger dans un univers glacial, hostile et peuplé d'êtres étranges. Ce voyage initiatique permet à ces héros dotés de dons particuliers de mobiliser leur force et leur courage, de se forger leur propre opinion sur le monde qui les entoure et ainsi de vivre au plus près de ce qu'ils sont. Avec sa sensibilité à fleur de peau, Blu, la sœur handicapée de Flint (qui fait aussi partie du voyage), apporte un plus indéniable à cette épopée fantastique où chamanisme, magie, chant et course poursuite se disputent le devant de la scène. A lire dès 10 ans. (EP)
6. Merlin (T.1). Les années oubliées, de T. A. Barron, Nathan, 2013
Dès 11 ans
Merlin l'enchanteur s'imagine toujours alerte mais âgé, avec une longue barbe blanche. Contes et légendes en disent peu sur son enfance. T.A. Barron, curieux, a imaginé la jeunesse du grand mage. En douze tomes, cela peut paraître long, mais au vu du premier ouvrage, il a beaucoup à dire et c'est passionnant.
Petit garçon à la mémoire perdue, Emrys grandit au Pays de Galles avec celle qui se prétend sa mère et le nourrit de mythes grecs. Bien vite, il se découvre des pouvoirs qui l'effraient. Rendu aveugle dans un incendie, il développe un don de seconde vue et décide, à douze ans, de tracer son propre chemin avec pour seul viatique le Galator, un bijou magique légué par sa mère.
Un radeau lancé à l'océan le mène à Fincayra, pays magique dont l'immense forêt nourricière est menacée par un pouvoir maléfique. Emrys sauve un jeune faucon combatif (un merlin), se fait des amis de Rhia, fille de la forêt, et de Shim, tout petit géant. Ensemble, ils mènent des aventures basées tantôt sur la force, tantôt sur la ruse, et se rapprochent dangereusement de la source des malheurs de Fincayra...
Rythmé sans excès de rebondissements, raconté avec des personnages attachants, absolument pas opportuniste quant au devenir de Merlin, ce premier tome exerce une excellente impression. Le lecteur adulte appréciera la bonne tenue de l'écriture (et la traduction de qualité), tandis que le plus jeune aimera cet univers magique, entre légendes celtes ou grecques et fantasy. T.A. Barron est également un amoureux de la nature, ce qui se ressent dans la douceur des environnements soignés qu'il met en scène. Un début de série particulièrement efficace, à suivre sur la longueur! (SP)
7. La passe-miroir (T. 1). Les fiancés de l'hiver, de Christelle Dabos, Gallimard Jeunesse, 2013
Dès 13 ans
Constamment affublée d’un vieux manteau usé, de lunettes grises aux verres épais et d’une longue écharpe tricolore, connue pour sa maladresse légendaire, Ophélie ne semble en rien avoir l’étoffe d’une héroïne…
Leçon n°1 donnée au jeune lecteur dans ce premier roman de Christelle Dabos: ne jamais se fier aux apparences! Ophélie est en effet dotée de dons qui la rendent exceptionnelle: elle peut lire le passé des objets en les touchant et traverser les miroirs. Ces dons ont attiré l’attention de Thorn, homme revêche et aussi froid que le Pôle Nord dont il vient, issu du puissant clan des Dragons, à qui la jeune fille est promise en mariage. Elle doit donc quitter l’arche d’Anima où il fait bon vivre, ainsi qu’une famille aimante, pour suivre son futur époux à la Citacielle, la capitale flottante du Pôle. C’est sur cette forteresse volante que Thorn exerce les fonctions de surintendant du seigneur Farouk. Or son arrivée sur la Citacielle s’avère bien différente de celle qu'Ophélie s’était imaginée… Non seulement elle y pénètre accompagnée de Thorn de manière clandestine, mais elle doit également très rapidement faire la connaissance de certains membres de sa future belle-famille, membres pour le moins antipathiques voire violents à son égard! De nombreuses questions et de nombreux doutes assaillent de ce fait notre héroïne: pourquoi a-t-elle été choisie par Thorn? Pourquoi sa belle-famille s’ingénie-t-elle coûte que coûte à dissimuler son identité? Quel rôle sera-t-elle amenée à jouer à la cour de Farouk?
Avec ce premier tome des aventures d’Ophélie, Christelle Dabos met entre les mains de son lecteur le roman d’apprentissage d’une enfant rêveuse, curieuse, généreuse et intelligente, soudain confrontée à la dureté du monde des adultes, lieu de compromis et de faux-semblants. Dotée d’un caractère volontaire et de pouvoirs extraordinaires, elle semble vouée à un destin particulier que l’on a hâte de découvrir dans la suite de ses aventures! Dès les premières lignes de ce roman, le lecteur de 7 à 77 ans se laissera emporter par une fiction empreinte de fantastique, savamment construite sur un univers à l’architecture complexe certes, mais très cohérente, et aux mœurs aussi déroutantes que captivantes. Impossible donc d’arrêter la lecture de cette narration à l’écriture fluide sans être simpliste.
L’on comprend aisément que ce roman ait été lauréat en 2012 du Concours du premier roman jeunesse organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama. (HD)
8. Ceux qui ne peuvent pas mourir (T 1). La bête de Porte-Vent, de Karine Martins, Gallimard Jeunesse, 2019
Dès 13 ans
Membre d’une confrérie aussi secrète que cruelle, Gabriel Voltz est un immortel traquant et tuant d’autres créatures fantastiques, nommées les Égarés. Un jour qu’il neutralise un vampire s’étant attaqué à une auberge et ayant laissé une adolescente, Rose, orpheline, Gabriel agit contre les principes de son employeur, ayant pour habitude d’éliminer tous les témoins, et la recueille. Lorsqu’un monstre sévit dans un petit village et que Voltz y est envoyé pour enquêter, il doit alors emmener la jeune fille avec lui pour la protéger. Faisant équipe avec un prêtre, Grégoire, et une guérisseuse, Annwenn, les deux héros s’embarquent dans une aventure où tout le monde n’est pas ce qu’il prétend être…
Situé au XIXe siècle, en hiver, dans un petit village abritant un manoir au bord d’une falaise battue par les vents… Voilà qui plante le décor! Cette histoire de vengeance sanglante exercée par un être surnaturel, à savoir un loup-garou, dans un lieu où tout le monde connaît les moindres détails de la vie des autres et où les rumeurs vont bon train, imprégné de religion et de superstitions (les habitants voient d’un mauvais œil Annwenn et ses talents d’herboriste, la qualifiant tout de suite de sorcière) offre une esthétique gothique et des moments gore très réussis, qui font penser aux films d’horreur de l’âge d’or des Universal Monsters et de la Hammer. Les chapitres sont très courts (ils dépassent rarement 10 pages), ce qui confère au roman un rythme soutenu qui fait qu’on a du mal à le lâcher! De plus, le mystère principal – qui est la personne humaine se cachant derrière la bête? – reste entier jusqu’à la fin et sa résolution est surprenante mais pas tirée par les cheveux. D’autres questionnements ayant trait aux deux personnages principaux ne reçoivent quant à eux pas de réponse, il faudra pour cela attendre le tome 2 que les dernières pages laissent présager et qui s’annonce corsé (dans le meilleur sens du terme). Si l’auteure insiste parfois un peu trop sur la relation qui unit Gabriel et Rose, la dynamique entre les quatre personnages (Grégoire, Rose, Gabriel et Annwenn) est toutefois très efficace, et tous sont attachants et ont un rôle important à jouer. À la fois drôle, inquiétant et captivant, on dévore ce roman comme le loup-garou ses victimes! (AG)
9. La maison des reflets, de Camille Brissot, Syros, 2017
Dès 13 ans
Au milieu du XXIe siècle, les Maisons de départ accueillent des hologrammes des défunts dans le but de réconforter leurs familles. La psychologie de ces avatars est reconstituée à partir des souvenirs des vivants, et ils évoluent dans des décors soignés, sans cesse renouvelés. Daniel est le jeune fils et héritier du Manoir Edelweiss, une Maison de départ réputée. Il vit plus ou moins enfermé dans la grande demeure, entre son père, passionné par son métier, sa gouvernante austère et le reflet encombrant de son grand-père.
Un jour que l'adolescent s'aventure enfin dehors, il visite une fête foraine et rencontre Violette, la fille d'un marchand. C'est le début d'un amour qui passe par une correspondance fournie, puisque Violette ne cesse de voyager. Guidé par sa nouvelle amie, Daniel invente un magnifique décor de manèges et de stands de jeux pour le Manoir. Jusqu'au jour où Violette cesse brutalement d'écrire. La déception, l'inquiétude déclenchent chez Daniel une série d'actions qui vont le mener aux secrets du Manoir et de sa propre famille.
Camille Brissot mène d'abord une réflexion passionnante sur la place de la mort dans nos sociétés. Les Maisons de départ nient la disparition de ceux qui nous sont chers, en les immortalisant dans un éternel présent. En effet, les reconstitutions des défunts ne vieillissent pas et devraient finir par gêner leurs proches toujours vivants. Pourtant, si des «cérémonies de départ» des hologrammes, équivalant à un vrai deuil, sont bien prévues, elles sont aussi très peu utilisées. Derrière toutes ces questions se profile encore la technologie hyper-perfectionnée de ces reflets d'humains, et une Intelligence Artificielle («la Ruche») gourmande d'imiter et d'apprendre, prenant peu à peu ses aises avec la réalité, et dominant in fine les quelques hommes qui la font fonctionner.
Au centre de ce roman écrit simplement, le narrateur Daniel va donc être amené subtilement à remettre en cause sa façon de penser, en entraînant le lecteur avec lui. D'une histoire intime germent ainsi des interrogations universelles, profondes. Le livre se fait alors aussi original qu'inquiétant... (SP)
10. Vampyre: la fille du bal des ombres, de Lorris Murail, Pocket Jeunesse, 2019
Dès 13 ans
La vie de Mia a basculé depuis qu'elle porte un ânkh, une croix de vie ramassée par terre dans une boutique d'East Harlem. Intriguée par ce bijou qui semble animé par d'étranges pouvoirs, la jeune femme décide de rejoindre la fête des vampires, réjouissance réservée justement aux personnes possédant une croix comme la sienne. La naïveté de Mia va la précipiter dans les griffes ou plutôt les crocs d'un «vampyre», prêt à tout pour étancher sa soif de vivre.
Un roman à l'atmosphère gothique qui nous entraîne dans des quartiers underground de la grande pomme, peuplés d'une faune où le costume noir, la croix et les crocs acérés ont la cote. Une lettre suffit à séparer les bons vampires (ceux qui demandent avant de se servir) des mauvais «vampyres» (les égocentriques). Deux personnages truculents gravitent autour de l'héroïne: Aurélien Longford, professeur de littérature doté d'un sens aigu de l'à-propos et Terry, copain de fac atypique. Les chauves-souris hématophages jouent aussi un rôle important dans ce récit de vampire à l'écriture soignée et à la trame dont on salue l'originalité! (EP)
11. L’arrache-mots, de Judith Bouilloc, Hachette Jeunesse, 2019
Dès 13 ans
Vous avez lu et aimé La passe-miroir de Christelle Dabos? Alors vous lirez et aimerez L’arrache-mots de Judith Bouilloc. Mais là où se créait sur plusieurs tomes un monde touffu où le propos s’allongeait, introduisait toute une philosophie, pour ne pas dire une cosmogonie, Judith Bouilloc reste dans le domaine de l’imaginaire, du plaisir de la fiction, et ce malgré une intention politique habilement menée.
Suivie par un narrateur externe très attentif, Iliade vit dans les livres. Elle a le don d’en «arracher les mots», c’est-à-dire de leur donner vie sous forme d’illusions. Elle peut même les détruire, ce qui se montrera utile dans l’intrigue… Déçue par un premier amour d’écrivain qui l’exploitait à son profit, elle accepte un mariage avec un membre de la famille royale qu’elle ne connaît même pas.
Déplacée à la cour, elle devient conteuse de la reine et découvre les faux-semblants d’un monde cruel. Elle rencontre aussi son fiancé, Adil Tarlyn, un juge aussi rigide que les lois qu’il défend. Iliade est désespérée et voudrait revenir dans sa petite bibliothèque de province. Puis la situation évolue peu à peu et la jeune femme prend conscience de son pouvoir… et de son amour. Délicieux et tourbillonnant, drôle et plein de rebondissements, un roman d’une inventivité réjouissante. (SP)
12. Akata Witch, de Nnedi Okorafor, L'École des loisirs, 2020
Dès 13 ans
Nigériane albinos, Sunny Nwazue possède un don, héritage de sa lignée maternelle. Comme Orlu, Chichi et Sasha, la jeune fille rejoint l'imposante famille des Léopards, des gens aux super-pouvoirs. Mais la magie s'apprend comme le piano ou le saxo: pour gagner ses chittim (pièces de récompense), plusieurs paliers sont à passer. Avant de frimer, rendez-vous donc la nuit chez Anatov, expert en Juju (magie) et coach de ces adolescents impulsifs aux hormones fluctuantes. Solidaire malgré d'inévitable frictions, ce clan des quatre se montre plutôt perspicace devant Ekwensu, un monstre venu d'ailleurs qui est chargé d'anéantir l'humanité.
Très belle surprise que ce roman enjoué à l'écriture fluide de Nnedi Okorafor qui, comme son héroïne, est née aux Etats-Unis de parents nigérians. L'autrice s'inspire de ses origines pour élaborer son récit de fantasy qui parle principalement de Juju, terme qui désigne les objets (amulettes) et sorts de la magie de l'Afrique de l'Ouest. Comme son homologue anglais Harry Potter, Sunny et ses amis Léopards doivent apprivoiser leurs dons pour prendre du galon. La mort plane souvent lors de leurs exercices initiatiques durant lesquels ils côtoient un monde parallèle peuplé de créatures aussi sympathiques que retorses. Vivement la suite! (EP)
13. Bordeterre, de Julia Thévenot, Sarbacane, 2020
Dès 13 ans
Une faille entre deux plans de réalité plonge Inès (12 ans) et son frère Tristan, autiste de 16 ans, dans un monde parallèle appelé Bordeterre. La fratrie passe d'une société démocratique à un régime dictatorial où la question des chants autorisés ou proscrits (la musique ici possède d'inestimables pouvoirs) préoccupe à temps plein les esprits de l'aristocratie au pouvoir. Inès intéresse Philadelphe Saint-Esprit, jeune châtelain pédant au cœur tendre que ses devoirs ennuient... Inès s'appelle désormais Ignace, vit au château et occupe une place privilégiée comme cordiste. Elle pêche du quartz (réputé pour ses multiples pouvoirs) dans le lac zéro (un endroit dont on ressort plus mort que vivant). Quant à Tristan, au début paniqué par sa nouvelle existence, il s'allie à Alma, une jeune femme qui n'hésite pas à crier haut et fort son désaccord face aux multiples injustices qui règnent sur Bordeterre… La colère gronde, la révolution s'annonce sans merci.
Ecrit par Julia Thévenot, jeune auteure française, ce pavé de 520 pages plonge sans détour le lecteur dans un monde fascinant (avec le pouvoir des chants, du quartz, des chats à trois yeux…) mais aussi bourré d'inégalités sociales. On se laisse imprégner par l'ambiance virevoltante qui règne à Bordeterre. Les échanges entre certains personnages sont jouissifs, notamment entre Alma, jeune révolutionnaire en colère et Philadelphe Saint-Esprit, un dandy dépassé par ses responsabilités. Composé d'une très belle palette de personnages, entre humains et imaginaires, foisonnant de trouvailles amusantes et de clins d'œil à la littérature comme au cinéma, ce roman est une perle à savourer! (EP)
14. Les mystères de Larispem (T. 1). Le sang jamais n'oublie, de Lucie Pierrat-Pajot, Gallimard Jeunesse, 2016
Dès 13 ans
En 1899, les anciens Communards sont à la tête de Paris, devenue Larispem, Cité-Etat au milieu de la France. Les bouchers (les louchebem dans leur argot) font partie de l’élite, les inventions de Jules Verne se réalisent l’une après l’autre, mais les nobles déchus rassemblés en une société secrète, les Frères du sang, n’ont pas dit leur dernier mot...
Au milieu de ce monde revisité, Carmine, apprentie bouchère explosive, et Liberté, habile mécanicienne, sont amies. Elles partagent des difficultés plutôt proches des nôtres: recherche d’un emploi, d’un logement, amours déçus, etc. Une nuit, dans une vieille demeure noble, elles découvrent un livre crypté qui semble très convoité par les Frères du sang. Quelques rues plus loin, Nathanaël est un orphelin pris en charge par l’Etat. Alors qu’il se découvre de singuliers pouvoirs, il se trouve lui aussi pris dans l’engrenage de la vengeance des Frères du sang.
Après La passe-miroir de Christelle Dabos, le Concours du premier roman jeunesse Gallimard récompense encore une œuvre de style «steampunk», sans qu’il soit possible de l’enfermer dans un genre tellement elle foisonne. Entre des bouchers dandys, des aristocrates aux super-pouvoirs, un régime politique pas franchement républicain, des héros extrêmement attachants et une thématique forte de la survie, Lucie Pierrat-Pajot déborde d’imagination et promène son lecteur pendant deux cent cinquante pages tourbillonnantes, captivantes.
Le lecteur appréciera de suivre tour à tour les pensées de chacun des personnages, au fur et à mesure que l’intrigue avance et qu’ils finissent par croiser leurs problématiques immédiates. Liberté au si joli nom, intelligente mais peu confiante en elle, provinciale prenant son envol, prompte à réconcilier les contraires, est sans doute celle par qui l’information passe avec le plus d’émotions et de sensibilité.
L’univers créé est profondément pensé, unique, de même que le complot qu’il s’agira pour les personnages de déjouer, peut-être pas pour le meilleur… Et le lecteur est donc complètement embarqué dans cette aventure sans aucun temps mort.
La suite promet un «jeu de l’oie» à travers Paris (pardon, Larispem) ressemblant à notre télé-réalité, et particulièrement corsé. Sortez vos couteaux (Carmine), vos tournevis (Liberté), votre sang (Nathanaël): Larispem, à nous deux maintenant! (SP)
15. Le noir est ma couleur (T. 1). Le pari, d’Olivier Gay, Rageot, 2014
Dès 14 ans
Le bel Alexandre n'aime que la boxe, éventuellement les filles, mais sûrement pas le lycée. La sage Manon étudie le jour, et s'applique à des leçons de magie avec sa famille le soir. Les deux ne devaient pas se rencontrer si ce n'est suite à un stupide pari entre garçons. Quelques rebuffades de la jeune fille plus tard, Alexandre sauve Manon d'une Ombre au service d'un mage noir. Le danger rôde à Paris autour des proches de Manon, et il va être difficile de tenir le tenace Alexandre à l'écart.
Les voix alternent, un présent brut pour Alexandre le mauvais garçon, un doux passé pour Manon la sérieuse. Quoique cette douceur s'évanouisse vite de la vie de l'héroïne, confrontée à des magiciens noirs qui aimeraient sacrifier une vierge afin d'acquérir davantage de pouvoir. Armée d'autres couleurs du spectre (le violet pour la manipulation mentale, le rouge pour les efforts physiques, etc.), la puissante famille de Manon se défend.
Mais qui sont les bons, qui sont les méchants? Alors que le lecteur pensait se reposer sur des certitudes, ces dernières volent en éclats à la fin, de la même façon qu'Alexandre cachait bien son jeu de gentillesse. Même si leurs relations sont assez schématiques, on finit par s'attacher à ces deux héros... Après un début adolescent plus que convenu, le roman acquiert son originalité paradoxalement par une histoire de magie attendue dans son contenu: la simplicité de l'intrigue est ainsi décalée par rapport à l'âge supposé du lecteur (à partir de 13 ans), générant un petit vent de fraîcheur bénéfique. (SP)
16. Six of crows, de Leigh Bardugo, Milan, 2016
Dès 14 ans
Un auteur capable de prendre et reprendre le ou les même(s) monde(s) au fil de ses œuvres, de les creuser sans se répéter force toujours l'admiration. Ecrit après une trilogie autour des grishas, Six of Crows ne bénéficie pas d'un effet de nouveauté au sein des univers littéraires fantastiques. Pourtant, il serait vraiment dommage de ne pas découvrir cet environnement singulier, rappelant aussi bien les industrieux Pays-Bas du XVIIème siècle (mâtinés XIXème, tendance bas-fonds victoriens) que les délires colorés d'un auteur fécond de fantasy. La «typologie» des grishas, aux pouvoirs bien identifiés, constitue par ailleurs une inépuisable source de retournements de situations.
Il serait dommage aussi de ne pas suivre ces héros jamais simples. Si chacun a son rôle dans le fonctionnement logistique de l'équipe, aucun ne correspond à un type convenu de personnage, et ce en dépit des attirances et des amours entre ces adolescents. Le passé est au centre de leurs psychologies, avec des enfances toujours très douloureuses racontées peu à peu, et qu'il faudra dépasser afin de s'inventer un avenir. Si avenir il y a, car Leigh Bardugo n'hésite pas à briser son histoire, et des disparitions sont (peut-être) promises.
Sur une atmosphère entre violence et sensibilité, l'intrigue se fait retorse, pleine de rebondissements mais surtout de revers jamais préparés, et les presque six cent pages se déroulent en un souffle. Que ce soit donc au niveau du récit pétri d'adversité ou des héros qui se dévoilent, le ton est celui de la surprise. Et si elle n'est pas forcément joyeuse, elle sait parfaitement attraper le lecteur dans ses filets riches et emmêlés. Un deuxième tome est prévu, attendu avec impatience! (SP)
17. Boo, de Neil Smith, L'École des loisirs, 2019
Dès 15 ans
Oliver, treize ans, est surnommé Boo (fantôme) en raison de sa pâleur maladive et de son cœur défaillant. Au collège, il est le souffre-douleur attitré des élèves populaires. L’histoire commence par sa mort et son arrivée au Village, le paradis des Américains de treize ans – oui, l’au-delà est segmenté par âge et par nationalité. Un autre collégien, Johnny, le rejoint et lui apprend qu’ils ont été assassinés par arme à feu. Ils vont remuer ciel et terre (littéralement!) pour retrouver le meurtrier, l’anonyme «Gunboy». Johnny, particulièrement, s’obstine: trouver un portail vers le monde des vivants, tuer Gunboy au sein du paradis… tout serait bon pour se venger. Evidemment, la suite sera bien plus complexe.
C’est Oliver qui narre ce gros pavé. Garçon légèrement autiste, il rédige ses courts chapitres selon les éléments rassurants du tableau périodique… Il s’exprime avec sensibilité et humanité, une fragilité touchante cachant beaucoup de détermination. Oliver passe du temps à décrire le fonctionnement de son drôle de paradis. Poli, il complète par des astérisques les gros mots des éternels adolescents du Village et, afin de ne pas invoquer Dieu à tout bout de champ, il l’appelle «Zig». Une fois le contexte installé, on entre dans l’affaire Gunboy. La mort dans la mort, une deuxième mort chez les vivants, etc.: la métaphysique s’installe, dans un suspense et une simplicité qui introduisent naturellement la réflexion. Boo, avant d’être un roman philosophique, est une histoire de sentiments. On l’appréciera à sa haute valeur originale! (SP)
18. Rouille, de Floriane Soulas, Scrineo, 2018
Dès 15 ans
Violante, dite Duchesse, est une prostituée de luxe dans le Paris de la fin du XIXe siècle. Elle n’a aucun souvenir de son passé lointain, mais elle se raccroche à quelques maigres indices: un dirigeable qui serait venu des Indes, un pendentif en métal précieux. Des assassinats horribles, dont celui de son amie Satine droguée à la «rouille», vont faire basculer la vie de Violante. Plus ou moins alliée à son souteneur Léon, elle va chercher des informations auprès de ses riches clients. Et découvrir des petits secrets aux grandes violences...
Floriane Soulas invente un Paris dans un univers de steampunk, qui combine révolution industrielle et inventions mécaniques. Dense et réussie, l’atmosphère accueille parfaitement cette histoire crue où les corps sont mis à mal, entre bagarres, prostitution et manipulations chirurgicales en vue d’un homme augmenté. A travers un narrateur omniscient sont menées en parallèle puis entrelacées les deux enquêtes: les meurtres en série, le passé de l’héroïne. J’ai beaucoup pensé à la série Les mystères de Larispem (Lucie Pierrat-Pajot, Gallimard jeunesse). Il s’agit ici d’un tome unique, aussi dur que brillant, même s’il est forcé de précipiter la résolution de ses intrigues. (SP)
19. Lady Helen (T. 1). Le club des mauvais jours, d'Alison Goodman, Gallimard Jeunesse, 2016
Dès 15 ans
1812, pendant la Régence anglaise. Elevée par son oncle et sa tante depuis la disparition entachée de scandale de ses parents, Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde : cette saison, elle va être présentée à la reine et donner son bal. L’objectif avoué est la recherche d’un mari digne de son rang. Mais, depuis quelque temps, Helen aspire à davantage de liberté, elle bouillonne d’une énergie qu’elle trouve suspecte. Lord Carlston, un de ses proches revenu d’exil après avoir lui-même essuyé la rumeur, finit par lui avouer la vérité : ils sont des Vigilants, dotés de forces supérieures afin de vaincre des créatures infiltrées dans la population, les Abuseurs.
Les Abuseurs aspirent l’énergie de leurs victimes avec des « fouets » invisibles, et les combattre se révèle au moins usant, voire mortel. Lady Helen hésite longuement à rejoindre le Club des mauvais jours, qui rassemble les Vigilants, d’autant qu’elle a trouvé le moyen d’annuler ses pouvoirs. Armé de toute sa séduction, Lord Carlston va tâcher de la convaincre de rester une Vigilante. Parallèlement, Helen continue à mener sa vie de jeune fille de bonne famille, entre danses et bienséances. Sa tante se réjouit de la voir courtisée par le charmant et fortuné duc de Selburn. Quel destin Helen sera-t-elle en mesure de choisir ?
L’auteure se dit passionnée par la période de la Régence (1811-1820), et nous la croyons volontiers : sa documentation impeccable restitue les éléments les plus quotidiens, les plus triviaux (costumes, danses, nourriture…) du début du XIXe siècle, version faste ou version miséreuse. La partie fantastique intervient dans un second temps, avant de se mêler relativement harmonieusement au côté historique. Par exemple, le caractère fortement sexuel des Abuseurs va profondément choquer une Lady Helen élevée dans la pudeur la plus extrême.
Le tome (le premier de trois) est gros, mais se lit aisément, exprimant à travers son narrateur externe les menus actes et pensées de l’héroïne : la pommade de ses cheveux lui donne mal au cœur, sa réponse à tel Lord est un peu brusque... Et puis le vif imaginaire de l’auteure inclut une codification poussée des comportements des Abuseurs et des Vigilants, des règles subtiles que nous découvrons peu à peu. En tout état de cause, Lady Helen n’est pas une Vigilante comme les autres, et elle pourrait annoncer un grand danger, du type Bonaparte (un Abuseur de premier ordre dans le roman !).
Résumer davantage l’action serait compliqué tant les détails sont soignés à tous les niveaux. Il faut admettre le mélange des genres (historique et fantastique) pour apprécier ce début de série, mais si tel est le cas, le lecteur sera forcément ravi. De plus, les dernières pages particulièrement exaltantes laissent une Lady Helen au bord du gouffre social : on en redemande. (SP)
20. Le matin de Neverworld, de Marisha Pessl, Gallimard Jeunesse, 2019
Dès 15 ans
Jim, le petit ami de Béatrice, est décédé au lycée dans des circonstances restées un peu étranges. Un an plus tard, la jeune fille retrouve ses amis de l’époque, Kipling, Whitley, Cannon et Martha. Victimes d’un accident de voiture nocturne, ils vont demeurer coincés dans une boucle temporelle (le fameux Neverworld) qui les condamne à revivre sans cesse cette même soirée. Un énigmatique gardien les prévient régulièrement: ils doivent voter entre eux pour décider qui sera l’unique survivant de l’accident.
Les jeunes gens commencent par dilapider leur «veillée» dans des mauvaises plaisanteries ou des rencontres réconfortantes. Seules Béatrice et Martha réfléchissent chacune de leur côté. La petite bande finit par se prendre en main afin de chercher des solutions, mais les alliances n’excluent pas les soupçons et les trahisons. Il est alors décidé d’enquêter sur la mort de Jim, une possible cause originelle de ce phénomène surnaturel.
Il ne faut pas se fier à la couverture évoquant un énième roman fantastico-sentimental pour jeunes adultes. De même, il sera vain de se référer aux archétypes adolescents que sont de prime abord les personnages. Servie par une traductrice excellente, Marisha Pessl est une auteure douée qui captive son lecteur avec des ficelles en toile d’araignée.
Le contexte de noirceur se fait magnétique sans virer au catastrophisme facile. Les jeunes gens s’adaptent finalement bon gré mal gré au Neverworld, une sorte de purgatoire aux effets révélateurs. Béatrice, la narratrice endeuillée et partant considérée comme innocente, observe longtemps ses amis. A travers elle, nous découvrons les faiblesses honteuses de jeunes gens riches. Nous savons aussi qu’ils ont caché leur emploi du temps au moment de la mort de Jim.
Mais Béatrice elle-même n’est peut-être pas toute blanche, et ce sera un coup de semonce final. Et puis, l'auteure nous assomme de quelques dernières pages en trompe-l’œil : un ravissement total du pacte de lecture. Il n’y a aucun temps mort dans cette intrigue puissamment menée. La tension est entretenue à petites touches, avec une retenue complexe. Un coup de maître intense et troublant. (SP)
Les chroniqueuses: Hélène Dargagnon (HD), Amandine Gachnang (AG), Déborah Mirabel (DM), Emmanuelle Pelot (EP), Sophie Pilaire (SP)
Image de vignette: détail de la couverture de Violette Hurlevent et le jardin sauvage (©Sarbacane)