Les Sirènes (Le Premier Voyage, tome 1)

Susan et ses deux jeunes frères, Charles et Murray, arrivent chez leur oncle Farley, au Canada. La demeure est très excentrique : salle à manger aux peintures de murs qui bougent, monte-plats fournissant tout ce dont on a besoin, perroquet très savant, etc. Quand la maison se transforme vite en bateau dérivant sur rien de moins que l’Océan du Temps, les enfants en sont à peine étonnés. Menacés par un tourbillon, la petite famille ne doit sa survie qu’à l’intervention de sirènes. Ces dernières se révèlent plus retorses qu’au premier abord et les pirates qu’elles poursuivent ne sont peut-être pas si méchants…
A mi-chemin du roman d’aventures et du conte, avec de faux airs à la fois de Peter Pan et de l’hyper-fantaisiste 13 Vies et demi du Capitaine Ours bleu de Walter Moers, Les Sirènes sait cependant garder sa singularité. En effet, une réflexion plutôt intelligente sur le temps qui passe, la vie et la mort se dessine sous les péripéties ; elle est malheureusement noyée dans une accumulation de détails domestiques et d’incongruités dont on cherche l’intérêt. L’histoire est longue à s’installer, pesante avant de s’emballer dans une valse de rebondissements qui finissent par la rendre complètement obscure. Ce roman ambitieux, bien écrit et traduit, est à mon sens trop touffu et décalé pour être vraiment compréhensible et apprécié.