De Poussière et de sang

Au coeur d’un désert américain qu’on imagine du XIXème siècle, un jeune garçon, fils d’un gouverneur, est enlevé par un dénommé Bandit et ses hors-la-loi. D’abord rempli de l’idée de vengeance, Mosquito s’intègre peu à peu dans le groupe, travaille avec la cuisinière Baronne, se lie avec la jolie Paloma. Il partage les attaques de convois, les fêtes apocalyptiques de tous ces parias. Quatre ans passent, Mosquito a remplacé son père par Bandit. A la mort de Paloma lors de l’attaque d’un fort, il décide néanmoins de rejoindre la ville et son passé.

De Poussière et de sang rassemble Bandit (paru en 2005) et L’Arbre des Pendus. Le deuxième tome est dans la continuité du premier. Du point de vue de l’action, il varie les aventures de la bande, introduisant un traître parmi eux. D’un point de vue psychologique, il approfondit les relations entre les personnages, révélant, après le passé de Bandit en fin du premier volume, celui de Baronne, du Muet. Seule Paloma reste un mystère, même si elle se laisse apprivoiser : Mosquito lui apprend à lire et écrire en échange de leçons d’équitation et de tir ; un amour débute… Une ellipse de quatre ans précède une fin brutale, le narrateur stoppant net le récit à la mort de Paloma. L’épilogue invite alors à revoir le récit entier : Mosquito a écrit son histoire à l’âge de 118 ans (Little Big Man n’est pas loin), pour « que renaissent les légendes » (p. 282). Dès lors, s’agit-il d’un beau roman d’aventures ou d’un témoignage âpre d’une époque révolue ? De Poussière et de sang possède une dimension abstraite et lancinante, quasi-lyrique qui convient tout à fait à la fascination qu’exerce encore aujourd’hui la conquête de l’ouest américain. On entendrait presque entendre la BO de Il était une fois dans l’ouest… Pour lecteurs confirmés.