Les Yeux d’Elisha (Tobie Lolness, tome 2)

Trois années ont passé depuis que Tobie a rejoint le peuple des Pelés au pied de l’arbre, laissant sa mère, son père - le célèbre professeur Lolness - et Elisha derrière lui, aux prises avec les ambitions de l’affreux Jo Mitch. Il revient pour les libérer, se déguisant en bûcheron ou en prisonnier Pelé, se faisant aider par les quelques fidèles amis qui lui restent. Pourra-t-il sauver l’arbre et retrouver les siens ?
Dans ce second tome, les aventures du petit bonhomme de un millimètre et demi prennent un tournant clairement dramatique. L’intrigue se resserre autour de l’organisation des évasions, les rebondissements se multiplient, des destins se décident. Tout le monde ne sera pas heureux à la fin de l’ouvrage, et des personnages nous auront quittés. Cette tension marque le pas sur les considérations autour de l’arbre comme lieu d’habitation, et les jolies trouvailles du premier ouvrage. En échange, le peuple de l’arbre se dévoile sous les yeux attentifs d’un narrateur externe, avec des figures attachantes, courageuses, ridicules, jalouses, aimantes… : un monde très humain, où l’on retrouve nos propres caractéristiques. L’écriture est toujours impeccable, abordable pour les plus jeunes, riche en jeux de langage (les bûcherons parlent difficilement d’eux-mêmes, et aiment la fête : ils on respectivement une « langue des bois » et une « gueule des bois », p. 155). On pense bien sûr aux Minuscules de Roald Dahl, et on se plaît à imaginer en Timothée de Fombelle un futur grand auteur jeunesse. A noter les toujours sensibles illustrations noir et blanc de François Place, petite touche de luxe et de plaisir supplémentaire.