Blanche et le vampire de Paris

Paris, 1873. Blanche épouse Alphonse, mais elle n’a pas renoncé à son goût pour l’enquête stimulé par son oncle le commissaire Loiseau. Profitant opportunément d’un déplacement de son mari, la jeune femme se lance sur la piste d’une mystérieuse blanchisseuse. Elle recoupe alors le travail de son oncle, à la recherche d’un meurtrier qui laisse ses victimes exsangues.
Blanche a grandi, elle pense désormais à tenir une maison, avoir des enfants, et on pourrait craindre que le lecteur s’éloigne d’elle. La longue absence d’Alphonse sauve heureusement la fantaisie de « notre blondinette » (p. 159), comme l’appelle le narrateur, complice. Sur le même principe que les tomes précédents, elle suit ses propres indices, allant parfois plus vite que Loiseau, l’autre personnage principal par son intelligence et sa truculence. L’atmosphère et le langage de la fin du XIXième siècle sont parfaitement restitués (parfois des expressions obscures : « canne à bec de corbin », p. 38), les échanges vifs, gouailleurs, fusent avec beaucoup d’humour. L’intrigue solide, logique et linéaire, reprend le thème du clan secret, en moins élaboré (voir Blanche et le secret du grand Khan).
Découpée en actes et scènes, l’affaire du vampire reste haletante jusqu’au coup de théâtre final, à la limite du grand-guignol. Certainement avec raison, le côté policier, et une description du métier précise et fascinante (Hervé Jubert a du lire les mémoires de Monsieur Claude, chef de la sûreté sous le Second Empire, et une figure de son roman !) l’emporte sur l’aspect fantastique. Présent sans être développé, le surnaturel et les points irrésolus de l’histoire se cachent alors sous un couvert médico-psychologique encore méconnu à l’époque, balbutiant avec entre autres la célèbre clinique du Docteur Blanche où notre héroïne s’aventure. Un tome parfait et abouti que cette aventure, et une inquiétude cependant : si Blanche reste encore ici surprenante et attachante, pourra-t-elle emmener un nourrisson dans de futures pérégrinations parisiennes ?

Et à consulter toujours, le beau site http://www.blanche-paichain.net qui vous plongera dans le monde de la jeune femme.