Temps interdits

L'avis de Ricochet

Ecrire. Pétrir. Tricoter. Tisser. Gestes de femme, ou d’enfant, travail d’écrivain ou de poète, ce court récit trace, rétrospectivement, l’enfance de l’auteure mais, « peut-on faire sentir avec des mots la texture d’un cocon de soie ? » Le thym, l’olive, le soleil, l’eau, les sentiers tortueux de Bahersaf, tout évoque un Liban heureux tressé avec le deuil, l’absence, la mort du père d’abord, puis de la mère. Par touches successives , dans une écriture kaléidoscopique, fragmentée, Thérèse Aouad Basbous rend compte de la folle liberté qui l’opposait à son père, à la rigueur scolaire, au carcan des obligations. Cette liberté enivrante, elle l’offre à ses petits-enfants et à tous les adolescents qui se laisseront séduire par ce récit âpre.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Une petite fille grandit à flanc de colline au Liban. Son père meurt avant ses dix ans; sa mère, veuve trop jeune, le suivra de près. Les non-dits sont nombreux. La fillette change de village, recueillie par un oncle. De cette enfance morcelée par les épreuves, émane un étrange puzzle. Le temps s’est brisé pour elle, dans ce pays si beau dont elle veut taire la guerre. Le récit ne peut prendre

Une petite fille grandit à flanc de colline au Liban. Son père meurt avant ses dix ans; sa mère, veuve trop jeune, le suivra de près. Les non-dits sont nombreux. La fillette change de village, recueillie par un oncle. De cette enfance morcelée par les épreuves, émane un étrange puzzle. Le temps s’est brisé pour elle, dans ce pays si beau dont elle veut taire la guerre. Le récit ne peut prendre place que par fragments : les leçons en classe où la lecture s’inculque à coups de réglette en bois sur les doigts, le pain pétri patiemment, l’huile d’olive et le thym, le visage des parents. Des drames en filigrane prennent racine dans cette jeune vie, sublimés par le besoin de beauté de la petite fille. La langue s’invente, poétique, pour mieux suivre la sensibilité solaire de l’auteur.

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