Enfant modèle qui ne dit jamais rien sauf poliment « non, merci » ou « je ne sais pas »ou « je ne me sens pas très bien », Simon meurt à petit feu face à son père, fabricant de chaussures, bourgeois laborieux et important « les affaires avant tout ». Un jour, il voit un ange aux ailes brillantes sur le balcon. Alors qu’il appelle son père pour qu’il rencontre l’ange, la seule chose que remarque le père est l’absence de chaussures de l’ange, va-nu-pieds qui met en péril tout son édifice industrieux. Pour contrer le danger que cela représente pour lui, le père de Simon, généreux pour une fois veut le chausser, mais Simon sait qu’un ange n’a rien à faire d’une paire de chaussures et, pour une fois, il va prendre la liberté de parler à son père pour lui donner à entendre le monde autour de lui. Simon, proche parent du Petit Prince qui s’insurge contre « les gens importants », sait qu’on ne « voit bien qu’avec le cœur ». Univers étrange et tendre au texte rythmé, porté par une illustration qui alterne précision rigoureuse des portraits très classiques et surréalisme à la Magritte, cet album offre une réflexion morale sans être moraliste dans un univers mystérieux. Un album précieux.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Un soir, au crépuscule, Simon voit apparaître un ange sur son balcon. C’est qu’il rêvait depuis longtemps de pouvoir « toucher des ailes »: son père, grand fabricant de chaussures, exemplaire dans la conduite de ses affaires, se montre en effet incapable de l’écouter, de le guider dans sa vie d’enfant. D’ailleurs, lorsque Simon l’appelle pour lui faire voir le « monsieur qui brille », ne perçoit que l’absence de chaussures aux pieds de cet intrus...