Devi, bandit aux yeux de fille

Inde, 1980. La jeune Devi appartient à une caste pauvre, et ne supporte plus de voir sa famille piétinée par les castes riches. A la faveur des circonstances, elle entre dans la clandestinité pour se faire justicier des villageois de sa région. Mais l'aventure aura une fin…
Christel Mouchard revient à sa marque de fabrique, celle des portraits de femmes volontaires, hors normes, idéalistes. Après l'Afrique, nous partons en Inde pour cette histoire vraie qui – le roman ne va pas jusque là – s'est terminée tragiquement en 2005 par l'assassinat de Phûlan Devi. Raconté par un narrateur externe, le récit de sa vie est très romancé et édulcoré, mais peu importe : l'énergie, l'envie de vivre de Phûlan Devi transparaissent à chaque ligne de l'écriture chaleureuse de l'auteur. Cela se joue souvent dans les détails : la mangouste qui accompagne l'héroïne, le jeune policier plus compréhensif que les autres, la vieille vache de son enfance… Plongée dans un monde que l'Occident connaît mal, le sujet fait que le roman se pique également de politique actuelle, d'une réflexion sur le difficile passage à la modernité de l'Inde. Mais Christel Mouchard n'est pas amatrice de la surenchère, et le côté pédago-citoyen reste complètement intégré dans l'intrigue. A lire pour élargir son horizon !