Babyfaces

Freddy est le seul ami de Nejma, garçon manqué qui cache sa sensibilité sous des dehors bourrus. Le jour où toute l’école se prend de passion pour le catch et où Jonathan tombe dans le coma suite à une attaque mystérieuse, Nejma est évidemment accusée. Aidé du vigile de supermarché Isidore, Freddy va chercher à innocenter la jeune fille.
Même si d’abord préposé à l’observation d’une histoire qui le dépasse, le petit narrateur, d’origine indienne, est un personnage accompli, drôle et touchant. Au fil des pages, c’est encore toute une vie de quartier qui se déploie, en ce qu’elle a de difficile, mais aussi de relié. Nejma peut compter sur Freddy, les frères Fiorès sur leur mère, Isidore adopte les habitués esseulés du supermarché, la directrice de l’école connaît tout le monde et impressionne encore les adultes. La façon minutieuse dont l’auteur écrit son intrigue, les petits détails inutiles dont elle la parsème lui donnent la saveur du vécu, et bien souvent un humour involontaire. On pense très fort à Il faut sauver Saïd de Brigitte Smadja (Ecole des Loisirs, 2003). La vie de banlieue, c’est un microcosme avec 50 % de galère et 50 % de solidarité, pour au final beaucoup d’espoir. Parlant peu, n’ayant des sentiments qu’à travers le récit de Freddy, Nejma en est un très bon exemple.