Chroniques de l'Université invisible

Quatre parties composent ce gros volume, correspondant aux quatre livres d’une série écrite il y a quelques années chez Petit à Petit, et réédités aujourd’hui à L’école des loisirs.
Les trois premières parties peuvent presque se lire séparément. Chacune est centrée sur un personnage adolescent : Mélusine, Framboise et Tristan. Tous trois ont des pouvoirs étonnants, et vont être recrutés par les agents de l’Universté invisible. Ils doivent y être formés, dressés, formatés et œuvrer pour cette organisation tentaculaire. Leur famille subit un traitement d’effacement, d’oubli.
Mélusine est capable de percevoir toutes les pensées des gens qui se trouvent autour d’elle. Cette faculté, qu’elle cache à sa famille, l’épuise. Framboise est d’une maladresse rare parce qu’elle ne maîtrise pas encore ses dons. Tristan travaille pour un exploiteur d’enfants. C’est un pickpocket qui pratique la télékinésie.
Tous trois arrivent à des moments différents sur l’île secrète où se trouvent l’école et le siège de l’organisation. Avec les autres élèves, ils vont apprendre à développer leur potentiel, à dialoguer uniquement par la pensée, à déplacer des objets de la même façon, à contrôler un individu. Mais ils ignorent ce que l’Université attend d’eux exactement.
La quatrième partie réunit tous les fils tissés auparavant. Les trois héros se trouvent au centre d’une lutte entre les dirigeants de l’Université et d’anciens membres de cette organisation. Parmi ces derniers, des vampires dotés de pouvoirs exceptionnels. Mélusine, Franmboise et Tristan ont du mal à trouver leurs repères, à distinguer les forces positives et négatives, dans cette lutte qui les dépasse.
Mais ils n’ont pas le temps de réfléchir, de se poser, ils sont pris dans un tourbillon, où rebondissements, courses poursuites, et combats s’enchaînent à un rythme effréné.
Un roman qui captive rapidement car Maëlle Fierpied a un grand talent de raconteuse et de créatrice d’univers. Les trois héros sont intéressants et denses, en proie à leurs doutes, à leur malaise d’adolescent. Ils sont portés aussi par une énergie et une envie de comprendre ce qui leur arrive, de prendre le contrôle de leurs vies. Les vampires que l’auteure introduit, évoluant dans un univers très urbain et technologique, sont également des personnages réussis. Ce roman a du rythme et du ressort et l’on arrive au bout (460 pages !) un peu sonné mais déçu que ce soit déjà fini.