L'ombre de la mort. Les premières aventures de Sherlock Holmes

Andrew Lane est un écrivain journaliste britannique, passionné depuis toujours par le personnage de Sherlock Holmes et l’œuvre de Conan Doyle, dont il collectionne les ouvrages depuis des années.
Arthur Conan Doyle a très peu parlé de l’adolescence et la jeunesse du célèbre détective de Baker Street, dans les cinquante-six histoires et les quatre romans qui racontent ses enquêtes. Quand il apparaît dans sa première affaire, Sherlock Holmes a trente-trois ans. Dans sa dernière enquête, il en a soixante. Qu’a-t-il donc fait avant ?
Andrew Lane, dans la postface de ce roman, s’explique :
« Mon intention, dans le livre que vous avez entre les mains, et dans ceux qui vont suivre, est de trouver à quoi ressemblait Sherlock Holmes avant que Conan Doyle ne le présente au public. Quel genre d’adolescent était-il ? Quelles écoles a-t-il fréquentées, et qui étaient ses amis ? Où et quand a-t-il acquis les talents qu’il a montrés plus tard : son esprit logique, ses qualités de boxeur et d’escrimer, son amour de la musique, ses dons de violoniste ? Dans quel domaine a-t-il fait ses études à l’université ? Quand a-t-il voyagé hors d’Angleterre, s’il l’a fait ? Qu’est-ce qui lui faisait peur ? A-t-il aimé, et qui ? »

Dans le premier opus de cette série consacrée à la jeunesse de Sherlock Holmes, Andrew Lane répond déjà à quelques-unes des questions qu’il pose dans la postface et que les lecteurs assidus de Conan Doyle ont été amenés à se poser également.
Nous sommes ici en 1868 et Sherlock Holmes a 14 ans. Nous faisons sa connaissance dans la cour d’un sinistre pensionnat, Deepdene, où il ne se plaît guère et n’a aucun ami. Il attend son grand frère Mycroft, qui travaille à Londres. Les vacances d’été sont arrivées et les deux frères doivent se rendre au manoir familial. Sherlock est déçu lorsque Mycroft lui apprend que leur père, militaire de carrière, est parti aux Indes et que leur mère ne va pas bien. Sherlock doit passer l’été dans le Hampshire, chez un oncle qu’il ne connaît pas. Il s’apprête, bien malgré lui, à passer ses vacances trop tranquilles.
Mais les événements prennent vite un cours singulier : Sherlock trouve un ami, Matty, jeune orphelin qui voyage seul à bord d’une péniche tirée par un cheval, et un percepteur étonnant, Amyus Crowe, chargé par le vieil oncle bigot de l’entretenir en latin et en grec. Mais Crowe a une tout autre conception de la pédagogie. Il apprend à son jeune élève à regarder, à observer autour de lui, à raisonner logiquement et à passer inaperçu. Ses premières leçons sont rapidement mises à l’épreuve car Sherlock enquête sur deux morts mystérieuses, aidé par Matty et Virginia, la fille de Crowe, une jeune personne très décidée.
Les jeunes gens ignorent encore qu’ils vont se heurter à un personnage très dangereux, un baron français empli de haine, qu’ils seront enlevés, drogués, menacés de mort, et qu’ils devront comprendre le rapport existant entre des uniformes destinés à l’armée britannique et des essaims d’abeilles tueuses africaines …
Ce premier roman, mené sans temps mort, est réussi. L’on y rencontre un adolescent dont la rencontre avec Amyus Crowe est décisive pour sa formation intellectuelle et sa manière si particulière d’aborder une enquête. Malgré sa fragilité et sa solitude, Sherlock fait preuve, déjà, d’opiniâtreté, de culot et d’une intelligence très vive, toujours en éveil. Il est également sensible à l’amitié que lui porte Matty, pourtant très différent de lui, et la jolie Virginia ne le laisse pas indifférent. C’est passionnant d’assister ainsi à la naissance d’un personnage mythique !
Dans le volume suivant, paru en septembre 2011, « Les assassins du Nouveau-Monde », le jeune Sherlock s’embarque pour les Etats-Unis, à la recherche de son cher Matty.
Le tome 3, paraîtra en mars prochain, « L’espion de la Place Rouge ».