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Date de publication
Age-cible

C'est samedi

Roman
à partir de 8 ans
Épuisé
: 9782361900212
11.00
euros

L'avis de Ricochet

La conception graphique de la collection « Transmettre » chez Escabelle est, à mes yeux, une très jolie réussite. Séduit, on y flaire d’emblée le bon goût et la haute estime – ô combien méritée – que porte l’éditeur à l’objet-livre. Dans une mise en page sobre et aérée par de larges marges laissées aux gambades de notre imaginaire, le récit, lui aussi de belle facture, se veut à la portée des jeunes lecteurs.

Une fillette de neuf ans y raconte ses samedis chez son « papi ». La complicité qui lie la petite à son grand-père – peut-être renforcée encore par l’absence (que le récit nous laisse deviner) de son papa – est d’une tendresse touchante. Un matin, sur le chemin qui devait les mener à la boulangerie, le vieil homme est victime d’un malaise et tombe sous les yeux épouvantés de sa petite-fille. Difficile alors pour elle de confier son « papi » jusque-là si protecteur aux secouristes : « J’ai couru vers eux, pour le défendre contre leurs mains froides, curieuses, j’ai crié que son jardin l’attendait, que ses arbres il devait les arroser, surtout le saule pleureur qu’il venait de planter parce qu’on était en juin et que la chaleur allait arriver, j’ai crié que moi je l’attendais pour aller chercher le pain, j’ai crié tellement fort que ma voix s’est bloquée ». Au bord du trottoir, dans un déluge de larmes, la fillette comprend qu’elle ne reverra pas son grand-papa. Ne reste alors pour elle qu’à le « laisser partir » et à accepter « que commence un autre jour sans lui ».

Avec chaleur et humanité, Nadine Brun-Cosme se place à hauteur d’enfant pour évoquer sa perception d’un deuil douloureux. Ses mots sonnent juste, on y sent à la fois l’inconditionnel attachement d’une petite fille pour son aïeul, sa fraîche naïveté et sa capacité à surmonter les épreuves, si pénibles soient-elles. Séverine Cordier, quant à elle, a su accorder sa palette de teintes à la douceur des propos de l’auteure. Il se dégage alors de ses dessins une émotion en parfaite harmonie avec celle qu’éprouve le lecteur tout au long du texte.

Et c’est sur une image empreinte de délicatesse et d’espérance que se termine le récit : de retour à l’école, suite au décès de son grand-père, la fillette s’approche peu à peu de Raphaël, un camarade qui vient, lui aussi, de perdre un être cher. Les deux enfants partagent leurs souvenirs et devinent que ceux qui les ont quittés ne sont pas très loin : « Chaque fois que le vent emportait mes cheveux, je sentais la main de mon papi. Chaque fois qu’une feuille tombait sur nous, je sentais mon papi près de moi, qui souriait ».

Présentation par l'éditeur


Elle a neuf ans et comme tous les samedi va ce jour-là avec son papi à la boulangerie. Mais son grand-père, alors qu'il la tient par la main, tombe et ne se relèvera plus. Avec émotion, elle raconte leur relation, leurs jeux, la douleur de l'absence, sa maman qui pleure. Et l'amitié de Raphaël, qui lui aussi a perdu son papi et qui sent comme elle une présence à ses côtés.

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