Les bras de papa : rien que pour moi !

Après Le ventre de ma maman, qui narrait la naissance d'un bébé et la joie de devenir grande sœur, la petite héroïne nous raconte ici l'amour qu'elle porte à son papa : « J'aime quand les bras de mon papa ne s'ouvrent rien que pour moi. Je saute sur ses genoux, je colle ma joue contre son cou et comme par magie, je me retrouve dans un petit nid. ». Les tendres mots rimés de Jo Witek se posent une nouvelle fois sur les illustrations de Christine Roussey, qui jouent d'un effet de sur-épaisseur à toucher : les bras de papa, au large crayon rose, rassurent des deux côtés de la double-page au fond blanc, tandis qu'un grand sourire ne cesse de barrer la frimousse ronde de la fillette. L'imaginaire se déploie au fil de ce long poème d'amour : les bras de papa composent un château-fort en lequel on est reine, une piste de décollage d'avion ou bien de cross, un plongeoir de piscine, des « bras-monstres » qui font peur pour de rire, etc. Papa sait aussi dire non, poser des limites que - c'est merveilleux - la petite fille accepte volontiers parce qu'elle comprend leur intérêt. Maman, que l'on ne voit jamais, n'est toutefois pas absente des pensées de la narratrice (« la princesse maman »), qui semble baigner dans un monde idéal de bonheur. Mais que les esprits chagrins ne s'enflamment pas : le tout est fait avec une inventivité et une douceur qui font qu'immanquablement, l'adulte s'attendrit et le petit réfléchit : un papa, à quoi ça sert ?