Charles, prisonnier du cyclope

Plus déterminé que jamais, Charles parcourt les cieux de toutes ses grandes ailes. Il se cherche un ami, un ami durable, pas comme la rieuse mais éphémère coccinelle Antoinette. Il a testé le grand nord : morses et Inuits ne sont pas particulièrement accueillants. Alors, Charles file vers le sud, et l’Italie. Il atterrit sur l’île du cyclope, et immédiatement, propose à Polyphème de devenir son copain. Le géant lui ricane au nez et l’enferme dans sa grotte. Charles est coincé, mais n’a pas dit son dernier mot.
Sous ses dehors croquignolets, Charles est bel et bien un dragon. C’est donc en compagnie d’un animal mythique que nous revisitons une légende antique, et un petit bout des aventures d’Ulysse. Complètement réussi, le pari osé est traité avec beaucoup d’humour ; l’album offre de surcroît une fin astucieuse en forme de leçon sur l’amitié et les apparences. Le personnage de Charles se creuse, et si le petit reptile se montre toujours généreux, attentif aux autres, il prend aussi de l’assurance et sait agir quand il le faut.
Court sur la grande page blanche, le récit alterne entre narration sautillante et pensées en rimes du sensible héros. Les illustrations maintenant si reconnaissables combinent encore un gigantisme et une finesse qui laissent béat. L’association fonctionne si bien que l’on se demande ce qui, du texte ou de l’image, entraîne l’autre de page en page de cette histoire adorable. A lire, offrir, sourire et rire…