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Date de publication
Age-cible

Norlande

Roman
à partir de 14 ans
: 9782748513851
14.00
euros

L'avis de Ricochet

Clara vit à l’hôpital depuis des mois. Elle a peur d’en sortir, peur de vivre comme tous les jeunes de son âge. Qu’est-il arrivé à cette adolescente pétulante, fille de la ministre des affaires étrangères de son pays, la Norlande ? Le lecteur est prévenu d’emblée : il y a eu un drame, une tuerie réalisée par un seul homme contre des jeunes activistes politiques dont Clara faisait partie… Survivante, cette dernière culpabilise. Ce poids se double d’une proximité, vite révélée, avec le coupable. Elle a aimé un meurtrier, et, malgré l’attention de sa mère, malgré les révélations autour de son père, défenseur des libertés assassiné pour ses idées, Clara ne s’en remet pas. Elle décide d’écrire à une amie française, sans envoyer les lettres, en espérant que cette forme de thérapie lui redonne peut-être le goût de vivre…

Vu grossièrement, l’auteur ne semble pas jouer avec nos nerfs – nous savons tout et assez vite -, et pourtant, l’effet de suspense est bien là, dans un crescendo qui aboutirait presque à une sorte de soulagement. Clara se livre seulement peu à peu, se détournant de son récit chronologique avec des digressions sur sa famille, très engagée, et des souvenirs du drame par minuscules bribes. Avec elle, on découvre le comment de ce qui s’est passé, et l’aveuglement inévitable non seulement de sa part, mais aussi d’une population entière. Petit détail et joli clin d’oeil, le fait que Clara ait choisi d’écrire à une autre jeune fille aux ascendances politisées constitue un rappel à un précédent ouvrage de l’auteur, La Grande Môme.
Evidemment, on pense à la tragédie survenue sur l'île norvégienne d'Utoya en juillet 2011. Mais, au-delà des médias qui ont répété jusqu’à l’écœurement les mêmes informations, nous pénétrons ici dans l’intime, les sentiments de celle qui a vécu les faits. Point de voyeurisme, l’écriture reste pudique, presque un peu sèche, toujours traumatisée, et d’ailleurs la narratrice n’est pas très aimable. Le caractère hors normes du métier de sa mère paraît encore un peu artificiel, mais il permet d’une part d’enclencher des réflexions intéressantes, et il s’insère d’autre part assez bien dans les motivations et le parcours de l’héroïne. Au fil de ses rencontres, et en filigrane de l’histoire, Clara ne cesse en effet de s’interroger : où s'arrête la liberté d'expression, notamment sur Internet ? Un gouvernement a-t-il un rôle à jouer dans la libre-circulation des personnes à ses frontières ? Qu'est-ce que le sentiment de nation (droit du sol contre droit du sang) ? Etc, etc. Les thèmes sont très forts. Nulle réponse n’est apportée, mais le lecteur sait ce qui lui reste à faire… Un beau roman citoyen qui en dit beaucoup en peu de pages, à lire à partir de 14/15 ans.

Présentation par l'éditeur

Dans un pays de Scandinavie qui ressemble presque trait pour trait à la Norvège, la jeune Clara Pitiksen est en convalescence depuis huit mois à la clinique de la Reine-Astrid, retirée tout au fond d'elle-même, de ce qui reste d'elle-même. Dans une longue lettre adressée à Émilie, sa correspondante française, elle raconte et se raconte par petites touches, avec une infinie pudeur, donnant à

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