Pas touche à Charly !

Alternativement, Bilal le labrador et son maître Gustave racontent leur vie de sans domicile fixe, faite de faim, de froid, de peur mais aussi de beaucoup de tendresse. Ils forment un beau duo, ou plutôt un trio : il y a Gustave, Bilal et... Charly, qu'il faut absolument protéger. Le jour, Gustave emmène Bilal et Charly près de la Tour Eiffel pour obtenir quelques pièces en échange du beau spectacle d'une horloge en forme de tour Eiffel scintillante : Gustave adore bricoler, réparer les mécanismes en tous genres.
Mais un jour, Gustave est emmené par la police et laisse Bilal et Charly dans la rue. Heureusement, Angela, une bénévole des restos du Coeur, passe par là et récupère les deux abandonnés. Et quand Gustave ressort du poste de police, c'est la fête ! Angela offre alors à Gustave un petit travail dans sa bijouterie. Et Charly ? Mais d'abord, qui est Charly ?

Mymi Doinet signe une petite histoire à fond social, d'une tristesse certaine mais portée par l'espoir de la solidarité incarné en la personne d'Angela, magnifiée par la joie simple du chien, et mise en suspense par cette interrogation constante à propos de Charly. L'écriture est dynamique et affectueuse, les changements de points de vue permettant une reconstitution du parcours de chacun : Gustave est une victime du chômage, Bilal a été retrouvé dans une décharge, et Angela agit sans trop se poser de questions, en bonne fée au cœur sur la main. Petit détail, les policiers y sont présentés de manière plutôt nuancée, effectuant leur travail tout en conservant une humanité (voir l'entretien de Gustave avec un inspecteur). Les illustrations très vivantes finissent d'apporter un ton juste, en équilibre entre réalités noires et petits bonheurs à prendre au quotidien. A lire et faire lire dès 8/9 ans.