Mollo mollo le matin et pas trop vite l'après-midi

Prune doit passer deux semaines de vacances chez son grand-père Gaston à Mollo-en-Borgne parce que ni son père ni sa mère ne peuvent s'occuper d'elle. Le village est plein de vieux tous plus bizarres les uns que les autres : son grand-père est sourd comme un pot et parmi ses vieux voisins il y en a un qui ne parle pas, une vieille dont la mémoire vacille et qui s'obstine à appeler Prune Josette et l'énorme Hipolytte toujours assis sur le banc devant la mairie. Mais surtout Augustin l'amoureux de Prune n'est pas là. Tous les jours Prune attend une lettre de lui… Enfin la voilà, mais le contenu n'est pas celui dont elle rêvait. Alors les vieux du village, son grand-père en tête, s'ingénient à la distraire de son chagrin. Prune passe, pour finir, des vacances délicieuses et farfelues en compagnie de ses nouveaux amis dont la vieillesse n'est de loin pas la caractéristique principale.

Ce texte, qui fait à peine 50 pages à raison d'une quinzaine de lignes par page, est malgré tout d'une profondeur et d'une richesse incroyables. Le vocabulaire est précis et juste. Les personnages sont bien campés, chacun avec sa particularité, la thématique bien amenée. Un roman sur la différence, sur la solitude, sur les rapports intergénérationnels qui donne à chacun l'envie de passer ses vacances dans ce drôle de village. Il ressort de cette histoire lue en deux coups de cuillère à pot un joli sentiment de tendresse et de calme. Prune se rendra compte, et le lecteur avec elle, que quand la jeunesse piaffe, la vieillesse aussi mais d'une autre façon. Un livre destiné à tous dès 10 ans mais qui amènera peut-être un non-lecteur plus âgé à le devenir.