Circus

Sur la quatrième de couverture on peut lire : « Il y a longtemps que je ne suis pas allée au cirque. Très longtemps même, puisque la dernière fois je n'étais qu'une enfant. Voici ce dont je me souviens... ».
On ouvre le livre et on entre dans les souvenirs d'Albertine ; Tous les acteurs traditionnels du cirque sont présents : la dompteuse, la jongleuse, l'acrobate, le magicien, le clown, l'otarie.
Les personnages aisément reconnaissables d'Albertine avec leurs drôles de proportions et leur souplesse proche de celle des contorsionnistes donnent à ces souvenirs une étrange ambiance proche de l'absurde : une artiste jongle avec une seule balle vêtue d'un tutu perchée sur une autruche, elle-même en équilibre sur une planche à roulette, un singe est suspendu à un fil tendu entre deux personnages dont l'un est debout sur la tête et l'autre sur ses pieds avec sur la tête un chapeau-parapluie, quant à la dompteuse, on dirait qu'elle oblige le lion indifférent à ouvrir sa gueule pour qu'elle puisse mettre sa tête dedans.

Avec Circus, Albertine recommence un exercice qu'elle avait mené de main de maître dans La rumeur de Venise : le leporello ou livre accordéon. On imagine déplier le livre et se mettre au milieu comme sur une piste dont le lecteur serait l'acteur et tous les artistes les spectateurs.
Et l'accordéon dans tout ça ? On l'entendrait presque jouer une mélodie triste et mélancolique comme dans les mains du célèbre Grock.