Ciel 2.0. Le printemps de l'espoir

Le CIEL (Central d'Informations et d'Echanges Libres) a définitivement pris le pouvoir sur terre à travers les machines et s'organise afin de ramener l'homme, espèce dominante, à sa juste valeur dans un environnement bien délabré qu'il s'agit de sauver. Nous continuons à suivre alternativement les membres de la famille Keller, des fortes personnalités qui se sont nettement positionnées du côté des hommes. Le vieux Tomi, descendu de sa montagne chercher des médicaments, se trouve pris dans les mailles du CIEL et pour l'instant impuissant. Son fils, le capitaine Keller, doit subir de fortes émotions personnelles mais poursuit sa lutte du côté des rebelles. Le jeune Thomas, comme sa mère Sarah, se glisse du côté du pouvoir et des double R (les référents responsables, des humains à la solde du CIEL) pour résister de l'intérieur. Jenny, enceinte, fuit à travers la campagne allemande avec son compagnon.

Les idées exprimées ne sont pas neuves : crainte d'une prise du contrôle par des machines devenues intelligentes, mise en place d'une dictature aveugle et de mécanismes de contournement, relents d'eugénisme avec l'éradication de tous les humains jugés pour telle ou telle raison improductifs... Johan Eliot a trouvé le ton juste, le rythme adéquat, la narration stimulante et les figures nuancées qui accrochent infailliblement le lecteur. Le fait de sauter d'un héros à l'autre avec un narrateur externe évite la lourdeur de développements sur des sujets donc reconnus, et offre la possibilité d'avoir ses préférés... Les incursions des analyses (des pensées ?) du CIEL dans l'intrigue, au même titre qu'un personnage finissent de nous emporter dans cet univers possible, qui renverrait l'humain aux siècles passés du fait de sa trop grande impudence et imprudence... Bien vu, et on attend impatiemment la suite (quatre tomes, pour les quatre saisons).