Alcibiade

Alcibiade, baluchon à l’épaule, quitte son village. Il entreprend un long périple vers l’est pour questionner le grand sage et connaître son destin. En chemin, il rencontre des aides, un homme sans nom, un passeur grenouille, un vautour Assatour, le forgeron Akim. Il découvre des paysages, ville, rivière, montagnes. Il affronte avec les aides précédentes bien des obstacles : le colosse des montagnes de Lapages, un Minotaure gardien du labyrinthe et l’assaut de la cité céleste. On reconnaît dans cette succession d’amis et d’épreuves un schéma très classique de récit initiatique, empreint de la Bible, de l’Odyssée ou de contes traditionnels. Tout un syncrétisme au service de la question universelle « Qui suis-je ? Quel est mon destin ? ». La réponse est tout aussi classique : le destin est ce qui se forge au long du chemin.

Rémi Farnos, tout jeune auteur, explore nos mythologies dans une écriture scénique et graphique qui mêle la BD et le puzzle. BD puisque des images cadrées, des dialogues en bulle font progresser le récit. Puzzle parce que certaines pages forment des tableaux où les images se raccordent entre elles. Les vignettes carrées au nombre de 20 par page, lorsqu’Alcibiade est petit, ont des allures de miniatures. Elles passent à 9 par pages au terme de son périple, créant une régularité ludique et mettant un peu d’ordre dans cette aventure épique. Une mise en scène et une mise en page stimulantes pour une aventure solidement construite.