Avec trois brins de laine

Une famille quitte son pays ensoleillé mais pauvre et dans lequel tous les enfants ne peuvent pas fréquenter l'école. Les mots prononcés par les parents sont ; guerre, ignorance, prison puis exil. La petite fille de huit ans qui nous raconte son histoire n'y comprend pas grand-chose.

Arrivés dans un nouveau pays, il faut apprendre la langue et s'habituer aux différences. Il fait froid, il fait gris et tous les adultes sont habillés de marron tandis que les enfants ont tous les mêmes pulls au point mousse disponibles en trois couleurs seulement : gris, vert ou et orange. Mais ici tous les enfants vont à l'école et personne n'a faim. Au bout d'un moment, la mère, bonne tricoteuse décide de défaire les pulls unis et d'en refaire de multicolores en mélangeant non seulement les trois couleurs mais aussi les différents points. La famille s'est installée sur la place avec ses pulls gais et les dimanches suivants d'autres familles les rejoignent, tricotant des pulls de toutes sortes et de toutes les couleurs : c'est le printemps.

Basée sur l'histoire vraie vécue par une famille portugaise fuyant la dictature et se retrouvant en Tchécoslovaquie au moment du printemps de Prague, ce livre est le prétexte à un exercice de graphisme intéressant dont les couleurs sont évidemment l'orange, le vert et le gris et les codes ceux du tricots : x, v et o, grilles et lignes forment l'arrière-plan et parfois la trame des illustrations.

« Avec trois brins de laine » est un album sérieux, soigné et cohérent soutenu par Amnesty International. Il aborde une thématique hélas toujours actuelle mais le traitement est si -adéquatement - pesant qu’il me semble difficile d'y trouver un intérêt autre que didactique : sa lecture se fera certainement avec plus de facilité si elle est accompagnée par un adulte.