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Date de publication
Age-cible

Petit point

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 6 ans
: 9782889355662
12.90
euros

L'avis de Ricochet

Petit point, soit deux acteurs principaux : le noir et le blanc. Plus exactement : un petit point noir, un petit point blanc. Un petit point noir apparaît, il se présente, il se multiplie jusqu’à envahir la page blanche et tout de suite, on comprend que ces points noirs représentent des gens, nombreux, vivant dans un monde facile : « La vie est belle ; nous avons des maisons, des jeux, à manger ». Le dessin suscite la curiosité : les maisons gratte-ciel, les jeux et le hamburger sont figurés par une silhouette de petits points discontinus. En pointillé, tout un imaginaire de la grande ville occidentale est convoqué.

Le deuxième acte donne la parole au petit point blanc : un tout petit rond blanc entouré d’un fin trait noir. Il se multiplie jusqu’à envahir la page gauche : « Chez nous, la vie est triste : sans nourriture, ni jeux, ni maisons ». L’énumération est en ordre inverse. Pour les mains ouvertes qui se tendent, la priorité c’est la nourriture. Les multiples points blancs déclarent simplement : « Nous aimerions bien vous rejoindre sur votre page ». On voit le mouvement des points blancs se concentrer au bord de la pliure. Seule la reliure les sépare du monde souhaité. Pendant ce temps, le monde riche s’organise en instances de débats : un hémicycle d’assemblée. Puis la décision « Venez, mais pas trop », et de minces couloirs se creusent avec quelques rares points blancs.

L’association texte / image dans son extrême simplicité est d’une grande cruauté symbolique. Devant les couloirs étroits et à l’intérieur, quelques points blancs s’agglomèrent. Le texte dit : « Doucement ! Calmement, vous allez vous faire mal ». Puis tombe la sentence : « Ça suffit ! Arrêtez ! Nous ne tiendrons pas tous sur cette page ! ». La page dément cela. Il y a encore beaucoup de place disponible. L’illustration accuse muettement.

Après cet épisode qui ressemble à ce que les enfants peuvent voir et entendre quotidiennement, l’album quitte la réalité pour proposer « une solution ». Symbolisée par les points blancs sous la forme d’un très grand point d’interrogation, cette séquence s’achève dans une reprise de la Création d’Adam, de Michel Ange où le doigt de Dieu et celui d’Adam se joignent, se quittent, noir et blanc métissés, ni noir ni blanc. Noir et blanc. D’une sobriété poignante, le récit et son message humaniste sous forme de plaidoyer est très adapté à de jeunes enfants.

Présentation par l'éditeur


Une manière originale et facile pour conter aux enfants le problème de l’immigration et de la pauvreté dans le monde.


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