Quiquoiquoi ?

Après Quiquoiqui ?, Quiquoioù ?, voici Quiquoiquoi ?. Ce troisième album d’Olivier Tallec reprend les mêmes personnages incertains mi-animaux, mi-humains dans des situations quelconques, dormir, avoir peur, boire une grenadine et pourtant il piège ses lecteurs avec une série de questions simples ! D’abord, il soigne sa mise en scène : « Eteins la lumière en soufflant sur la bougie et tourne la page ! », dit-il. Un petit endormi, un peu somnambule, avance vers des personnages tétanisés. Ont-ils peur de la nuit ? Voient-ils quelque chose qu’on ignore ? On ne le saura pas. En tournant la page, l’auteur narrateur malicieux questionne : « Qui portait l’écharpe jaune ? ». Evidemment, personne n’aurait pensé à détailler les tenues des personnages, il faut retourner en arrière pour répondre. C’est sûr, la prochaine fois on regardera mieux. Page suivante, Olive a peur, « de quoi ? », il tend le bras vers une fenêtre découpée dans la page où on voit un petit garçon. On s’interroge sur ce qu’il fait. Pour le savoir, on tourne la page… le garçon est monté sur un petit monstre, il court vers Olive que l’on voit dans la découpe : « Mais te souviens-tu de quelle couleur était le slip d’Olive ? ». Honnêtement, non, je ne me souviens pas ! La ruse de l’auteur est de décevoir sans arrêt les anticipations du lecteur. On pensait avoir bien observé et pouvoir répondre aux questions… hélas, hélas !

Les lecteurs qui ont apprécié les deux albums précédents aimeront aussi celui-là. Quant aux autres, à eux le plaisir de la découverte !