Allan Ahlberg
1. Vous avez travaillé comme professeur pendant 10 ans avant de commencer à publier des livres. Quelle influence cela a-t-il eu sur votre travail ?
Je suis sur que le fait d'avoir travailler comme professeur a grandement influencé les différentes choses que j'ai écrites - par exemples les livres pour enfants! Je trouve que les écoles sont des endroits très intéressants, les aillant vues des 2 côtés, comme élève et comme professeur. Il s'y passe plein de choses drôles, tristes et étranges. J'aime cette idée de l'école comme monde à part, et j'aime écrire sur ce sujet.
2. Est-ce que vous et Janet pensiez déjà à l'époque où vous travailliez sur des livres comme Burglar Bill, Each Peach Pear Plum, The Jolly Postman etc. que vous étiez en train de créer des classiques qui resteraient? Lequel de ceux-ci est votre préféré ?
Pas vraiment en fait. Et il me semble un peu trop tôt pour parler de " classique qui reste ". Alice au pays des merveilles est un classique de ce type - je crois que nos livres devront durer un peu plus de 20 ans pour avoir droit à ce qualitatif. Mon préféré est certainement The Jolly Postman mais je crois que je ne réponds jamais vraiment la même chose à cette question.
3. Votre album le plus recent, The Man Who Wore All His Clothes (Walker), illustré par Katharine McEwen, est une histoire rythmée mettant en scène les flics de Keystone. Etait-ce aussi amusant à écrire que ça l'est à lire ?
Oui, j'ai pris beaucoup de plaisir à travailler dessus, même si l'ensemble a pris quelques années. J'ai passé beaucoup de temps sur certaines parties, afin qu'elles s'intègrent parfaitement dans l'histoire, comme les pièces d'une horloge.
4. Est-ce qu'il va y avoir d'autres livres sur la famille Gaskitt?
Oui, au moins un de plus, qui s'appellera The Woman Who Won Things. Après ça dépend de vous! J'espère écrire en tout 6 livres Gaskitts. C'est une des raisons pour lesquelles le premier à pris si longtemps, parce que finalement je voulais avoir ces 6 histoires comme des horloges, chacune dans un livre séparé, bien sûr - mais que toutes aillent ensemble, comme pour faire une plus grosse horloge. Donc, par exemple, quand j'écris la première ou la deuxième histoire, je dois penser aux autres, être attentifs aux liens entre elles etc. Mais, bien sûr, si personne n'achète les 2 premiers... eh bien je peux arrêter de m'en faire. Me reposer. Regarder le football à la télévision. Boire une bière.
5. Quand vous travailliez avec Janet il y a du y avoir des fois où son travail vous a inspiré/amené à des révisions de votre texte ? En quoi ce processus est-il différent maintenant que vous collaborez avec des illustrateurs qui ne travaillent pas sous le même toit ?
C'est vraiment très différent, parce que Janet et moi vivions ensemble et parce que nos idées sur les mots et les images étaient très proches. Nous pouvions travailler sur un livre depuis son tout début, en général quelques gribouillages, et nous le renvoyer l'un l'autre, comme une balle de tennis, avec Janet qui m'aidait pour les mots et moi qui l'aidait pour les images etc. , puis nous regardions tous deux l'ensemble du livre, d'une couverture à l'autre. Je suis vraiment chanceux maintenant, je travaille avec des illustrateurs fantastiques, et si tout se passe bien, nous sommes tout prêt de faire un bon livre. Mais le processus est totalement différent. Aucune comparaison.
6. Parmi vos plus récents titres, lequel auriez-vous souhaiter voir illustrer par Janet ?
Eh bien, tous en fait.
7. Narré par un malade atteint de polio, My Brother's Ghost, dont l'action se déroule dans les annéees 50, ne ressemble à rien de ce que vous avez publié auparavant. D'où l'éternelle question : Comment vous est venu cette idée ?
Je ne me souviens vraiment pas. J'avais le titre depuis un moment, j'aimais sa simplicité, et finalement, j'ai du commencé à écrire quelques trucs, comme si j'avais commencé à tricoter, juste quelques lignes à la fois, sans vraiment savoir ce que cela allait donner - une écharpe, une chaussette, une histoire de fantôme.
8. Votre recueil de poésies sur l'école - Please Mrs Butler - a été un grand succès des années 80 et il est toujours populaire aujourd'hui. Vous dénigrez quelque peu votre poésie, disant que ce sont surtout des vers, alors que la poésie doit être plus " mystérieuse et belle ", et en ajoutant que " quelques bons vers valent mieux qu'une poésie ordinaire ". Est-ce que cette autoévaluation s'applique aussi aux poèmes de votre nouveau recueil Friendly Matches (illustré par Fritz Wegner et sur votre sport favori - le football)?
Oui, je crois. En même temps, je ne voudrais pas être dogmatique à ce sujet - je ne suis pas un expert! Par exemple, depuis plusieurs années j'écris des vers, j'aime en écrire, mais j'en lis très rarement, ce qui m'a toujours semblé un peu bizarre.
9. Pourquoi soutenez-vous West Bromwich Albion?(NDT : club de foot anglais)
Eh bien, quelqu'un doit le faire. Et aussi parce que, naturellement, c'est mon équipe. C'est leurs résultats qui m'intéressent. En fait, ils se sont plutôt bien débrouillé la dernière saison - ils ont fait les play-offs. Et quand j'étais enfant au début des années 50, debout nez à nez avec 40 ou 50 milles autres à The Hawthorns, ils étaient une des meilleures, voire la meilleure équipe du pays. Ils ont gagné la League - la Cup - tout! Mais les temps changent, le monde tourne, et d'autres équipes, comme Manchester United ou d'autres, se retrouvent sous les feux de la rampe.
10. Revenons à The Man Who Wore All His Clothes, comment vous est venu l'idée ce cet autoradio hilare ?
Je ne sais pas. L'histoire se passe dans un univers où les chats parlent, les frigos (et les paillassons) laissent des messages et tout est animé. Dans ce contexte, une radio parlante semblait tout à fait raisonnable.
12. Laquelles des blagues visuelles de votre livre préférez-vous? J'aime bien le frigo qui parle.
Je ne sais pas trop. Ça fait un bout de temps que je n'ai pas feuilleté le livre. Je crois que je vais devoir passer cette question.
13. A quelle étape l'histoire a-t-elle été divisée en 11 chapitres?
Encore une fois, il est difficile de répondre, mais j'imagine qu'il n'y a pas eu qu'une étape, mais plutôt 11 petites étapes.
14. Est-ce que Katharine McEwen a choisi où insérer les images, lui avez-vous donner une direction, ou est-ce que cet aspect a été laissé au soin du designer? Je pense particulièrement aux pages 60 et 61, sur la page 60 le texte est imprimé en trois étroites colonnes avec une illustration au dessus de chacune d'elles, suivi d'une sorte de chute et d'une plus grande illustration sur la page 61.
Voilà comment je suis arrivé à la version définitive du livre : je l'ai écrit - et pendant que je l'écrivais, j'imaginais les images dans ma tête, et j'ai également écrit la plupart des dialogues, les étiquettes, etc. qui feraient partie des images. Alors Katharine a fait des tonnes d'images - des versions brutes - et nous les avons toutes regardées. Après cela notre talentueux designer, Amelia Edwards, a pris tous ces morceaux du puzzle, - les mots, les images, les caractères, du papier blanc, etc. - et a agencé tout cela. Nous avons alors tous étudié le résultat, nous en avons discuté, nous avons arrangé 2 ou 3 choses etc., jusqu'à ce que nous soyons satisfaits..
15. Avez-vous des livres en préparation, et sur quoi travaillez-vous en ce moment ? Allons nous découvrir de nouvelles fictions au côté de My Brother's Ghost?
Il y a un livre avec Raymond Briggs prévue pour Septembre, qui s'appelle The Adventures of Bert. Quelques courts albums avec différents illustrateurs sortiront bientôt, et également Gaskitts #2, The Woman Who Won Things. Et oui, j'ai récemment terminé un livre similaire en longueur à My Brother's Ghost. C'est une sorte d'histoire d'horreur. J'espère qu'il pourra sortir l'année prochaine.
Voir aussi : la version originale de cet entretien