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Date

Bruno Mézence

1 octobre 2004



MPF, trois lettres et un projet que retiendront les jeunes talents !



A l'heure où se forment de grands groupes éditoriaux, bien souvent patronnés par des groupes financiers encore plus importants, la vie des petits éditeurs s'avère de plus en plus difficile sur le marché. Voilà un nouvel éditeur indépendant qui n'a pas froid au yeux puisqu'il a le projet d'éditer des premières œuvres et des jeunes talents. Son nom: MPF. Présentation.







Après avoir été agent commercial pour plusieurs maisons d'édition (notamment la maison d'édition suisse Delachaux et Niestlé), Bruno Mézence est à l'initiative de ce projet, né en 2003. L'éditeur souhaite sortir des schémas habituels, convaincu qu'il existe de la matière première de qualité chez les jeunes auteurs et illustrateurs. Il s'adresse à eux, en leur donnant leur chance sans changer une ligne à leur projet. "Je ne modifie rien, explique l'éditeur, car j'estime que les premières œuvres ont leurs charmes, leurs carences aussi, mais c'est ce qui fait leur originalité. Parfois ce sont des jeunes talents, plus souvent c'est quelqu'un qui a déjà publié un ou plusieurs livres et qui a déjà une maturité. Ce qui m'intéresse surtout, c'est ce qu'il propose, comment il se voit, personnellement, comment il évolue, se projète et non pas ce qui fera son succès". Les éditions MPF ne sont actuellement visibles que sur le site (http://www.mpfeditions.com) où sont présentés leurs projets ; quant aux livres, ils ne sortiront que dans le courant 2005.


Tous les genres, tous les styles mais de la qualité!

"La plupart des éditeurs choisissent une forme ou un type de littérature, moi j'ai voulu faire quelque chose de plus généraliste", explique l'éditeur. Ouvert à tous les thèmes, excepté le glauque et tout ce qui est indécent et à tous les styles, l'éditeur axe sa politique éditoriale autour de trois mots: indépendance, originalité et création ( l'adaptation ne l'intéresse pas). L'éditeur entend surtout défendre la qualité. "Je m'adresse aux jeunes talents et recherche la qualité dans le but que ma société devienne pérenne, qu'il y ait une reconnaissance. Je peux me permettre d'avoir des flops, cela ne me dérange pas. Le principal est que ce soit intéressant et beau. Le but n'est pas non plus d'éditer tout le monde, mais c'est d'avoir une relation saine avec des auteurs pour pouvoir envisager un autre tome."



Les premiers titres se répartissent au sein de quatre collections : " Livre Jeunesse", "Bande Dessinée", "Littérature et Poésie" et "Beaux Livres". "En fonction de l'évolution des différents projets, les déclinaisons vont se créer au fur et à mesure. Je m'attache au côté humain. Le projet avant tout, et non les styles, car si on se cantonne dans un style, on en est vite prisonnier".

En bande dessinée, on trouve actuellement des projets réalisés par des illustrateurs de différents horizons qui explorent des univers tels que l'onirisme, le western, l'humour, la science fiction; et bientôt (c'est en projet) l'heroïc fantasy. Dans le rayon jeunesse, figurent deux albums, un qui met en scène une " clownette " et un second sur un ogre, puis un ouvrage pédagogique autour des droits de l'enfant, un projet qui tient fort à cœur à l'éditeur. Les rubriques, "littérature et poésie" et " Beaux-livres" se composent actuellement chacun d'un ouvrage. Le premier écrit par Luc Fivet, qui dans un style entre Vian et Céline, raconte l'histoire d'un homme qui travaille dans une fabrique de puzzles. Le second, dans la collection beaux-livres, est un projet original réalisé par un collectif de photographes autour des femmes dans la rue. Quant aux auteurs, il s'agit d'un cheptel intéressant de cultures puisqu'il y a des Belges, un Autrichien, un Brésilien, des Français, un Chilien et un Italien. "C'est assez sympathique. Puis dans les dessins et les histoires, il y a toujours des références culturelles et des choses qui apparaissent évidentes pour certains et pas pour les autres". L'éditeur est à ce propos attentif à ce que ces différentes cultures soient bien représentées sur le site et que chacun puisse s'y retrouver.



C'est aussi via le site que les auteurs et illustrateurs peuvent prendre contact avec lui et envoyer leurs projets. Il en a déjà reçu beaucoup auxquels il essaie de répondre très vite, mais il cherche aussi de son côté (sur le site Ricochet aussi). "Actuellement, je suis beaucoup contacté par des illustrateurs. Je rencontre aussi beaucoup de graphistes free-lance qui me montrent ce qu'ils savent faire et qui souhaitent mettre leurs compétences au service d'un projet. Alors je les mets en relation. C'est parfois délicat, car c'est une relation tierce, mais pour l'instant, je n'ai pas trop de soucis. Je réponds le plus rapidement aux mails. J'essaie toujours de trouver une solution, je crée un réseau, parfois je trouve qu'il y a des choses à affiner et je leur dis."



Pour faire ses choix, Bruno Mézence se tourne vers son entourage et ses amis. "Avec mes enfants, j'ai mon comité de lecture. Si cela leur plaît, je fonce. Ils me servent d'incubateurs de projets. J'ai aussi le regard et les conseils d'un ami enseignant. On organise de petites réunions à la maison où je présente les projets et on en parle. J'essaie de profiter des joies et des expériences de chacun. Puis il y a aussi mon feeling et je suis le décideur final". Son but n'est pas de devenir une grosse maison d'édition, mais que son entreprise reste à taille humaine. Ils sont actuellement quatre au sein de l'équipe, et sont aussi soutenus par des personnes extérieures suivant les projets.


Un éditeur ambitieux ?

"Je prends des risques, oui, mais le risque est toujours maîtrisé. Si cela ne marche pas, je me serai fait plaisir et j'aurai fait plaisir à des auteurs. Il y a un risque puisqu'il y a de l'argent. Là, je l'évalue par rapport à l'heure actuelle, mais si le projet marche jusqu'au bout, ce sera différent". Actuellement MPF se développe par rapport à un financement propre, mais l'éditeur travaille à la recherche de financements extérieurs. Chaque livre sera tiré à 1000 exemplaires. Il lui reste le rôle de la promotion auquel il s'attèle pour l'instant. "Le but, c'est que les gens soient intéressés. Comme on est une petite structure, on est plus souple, on peut faire des dédicaces, organiser des rencontres. Je suis nettement plus malléable qu'une grosse structure". Les livres seront diffusés par leurs soins et via les points de vente. L'éditeur a d'ailleurs fait le choix de ne pas confier ses livres à un diffuseur, par économie, nous livre-t-il, mais surtout afin de savoir où sont ses livres. En campagne auprès des librairies, l'éditeur travaille à la mise en place d'un double réseau. Le réseau qu'il crée lui-même et puis celui des auteurs. En attendant, vous pourrez le rencontrer lors de petits salons.

A quelques mois des premiers lancements, l'éditeur est plutôt confiant. "J'essaie de garder la tête sur les épaules. On peut être indépendant et sortir des livres hors des sentiers battus qui défendent la qualité. Il y a des gens qui pensent et font de belles choses et de la qualité : c'est ce qui est important pour moi! Actuellement, par mes négociations et contacts, j'ai de bons retours des librairies et cela me conforte dans mes choix. Par rapport au site, je me rends compte que les gens n'hésitent pas à me contacter. Ma seule crainte, c'est que les livres e ne se vendent pas. Mais si je propose de la qualité, quelque chose d'intéressant qui fédère des lecteurs, il n'y a pas de raison que cela ne marche pas. Je me sers toujours de l'exemple d'Harry Potter, qui est un projet où l'éditeur a pris des risques, ce qui me fait dire qu'il y a encore de la place pour de la qualité!"




14, Villa des tilleuls

95500 Gonesse

E-mail [email protected]

http://www.mpfeditions.com