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Date

Christian Oster

1 janvier 2002
Au collège Maurice Genevoix de Romarantin, deux classes de 6ème on attendu la journée du 10 janvier dernier avec impatience. Les élèves avaient lu et relu les contes de Christian Oster et la lecture de ses textes avaient suscité de nombreuses questions sur le "métier" d'écrivain mais aussi sur le sens à donner à certains des contes dans leur relation avec la tradition. La rencontre a pris la forme d'un atelier questions/réponses qui a été très riche dans l'échange et satisfaisant pour les enfants qui ont obtenu les réponses aux questions qu'ils se posaient. A la rencontre de Christian Oster…
Ricochet remercie vivement Sylvie Caudron pour son aimable collaboration.

 

CHRISTIAN OSTER EST VENU AU COLLEGE LE 10 JANVIER 2002. IL A RÉPONDU À NOS QUESTIONS.

les questions des élèves de 6ème2 et 6ème6
les réponses de Christian Oster

- Quand vous étiez petit, vouliez-vous devenir écrivain ?

Je ne voulais pas être écrivain mais, quand j'avais à peu près votre âge, j'écrivais des poèmes puis j'ai lu des livres qui me plaisaient et j'ai eu envie de faire pareil. En fait, j'ai commencé à écrire pour les adultes. Quand mon premier livre est sorti, j'avais 35 ans. C'était un roman policier intitulé La pause du tueur.

- Est-ce qu'on gagne de l'argent en étant écrivain ?

Non, on ne gagne absolument pas d'argent. Écrivain, ce n'est pas un métier... Je suis correcteur dans l'édition. Il y a une formation de six mois pour le devenir. Je corrige l'orthographe et la syntaxe dans des livres que je n'ai pas écrits.

- Pourquoi écrivez-vous des contes pour les enfants ?

J'écris des contes car je suis incapable d'écrire des romans pour les enfants. Le conte offre une grande possibilité d'imagination. Dans le conte, tout est permis. Mes contes sont des contes pour enfants mais sans enfants. Au départ, je les écris pour moi, je m'amuse beaucoup en faisant des contes. Parfois, je rigole moins quand je ne trouve pas la suite...

- Pourquoi écrivez-vous à partir de contes traditionnels ?

J'ai eu envie d'écrire à partir de contes traditionnels car les personnages sont familiers : un ogre, une princesse, on les connaît tous. J'aime jouer avec les personnages. Je n'ai pas besoin de les présenter, de les décrire longuement !

C'est d'abord Walt Disney qui me fait penser aux contes traditionnels ! Alors, quand j'ai commencé à écrire des contes, je me suis dit qu'il fallait que je lise les classiques. Ce sont les frères Grimm que je préfère. Leurs contes sont pleins d'audace et de fantaisie. Un autre écrivain que j'aime beaucoup est Marcel Aymé. Il faut lire Marcel Aymé.

- Comment vous est venue l'idée de mettre des légumes dans vos histoires ?

J'ajoute des légumes pour que ce soit plus drôle, j'aime bien le côté "potager", mais là non plus je n'ai rien invente... Dans La salade maudite, j'ai commencé par "Un jour, une gentille petite salade se promenait dans la campagne.", une salade, c'est mignon ! Mais dans les contes, il y a toujours un personnage "maudit", alors, la salade est devenue "maudite" et c'est grâce à cette idée que j'ai pu finir l'histoire parce que j'ai dû expliquer pourquoi elle était maudite ...

- Les idées vous viennent-elles en écrivant ou les trouvez-vous avant de commencer à écrire ?

Je pars d'une idée que je trouve par hasard et je construis mon histoire ou je pars d'un titre, en ce moment par exemple, j'écris un conte qui a pour titre La f.......... du n........... mais chut ! c'est un secret.
Le plus souvent, pour commencer un conte, je pars de la petite phrase "il était une fois..." Par exemple, pour le conte intitulé Pas de vraies vacances pour Georges, j'ai commencé par "II était une fois un oiseau qui portait une valise.", I! fallait que je trouve pourquoi il portait une valise et ce qu'elle contenait... Par contre, quand j'ai écrit La Grève des fées, j'avais déjà les personnages et l'histoire dans la tête.

- Est-ce qu'il vous arrive de ne pas savoir quoi écrire ?

J'ai rarement de "panne d'inspiration" quand j'écris des contes sauf peut-être sur celui que j'ai commencé, celui dont je vous ai donné le titre et qui est un secret... Je l'ai arrêté mais le titre me plaît, je vais trouver la suite de cette histoire.

- Est-ce que vous écrivez parfois à partir d'histoires que vous avez vécues ?

Je ne m'inspire pas d'une histoire qui me serait arrivée pour écrire des contes car ils sont non réels. Par contre, cela peut se produire lorsque j'écris des romans pour adultes, je pense à l'un de mes romans qui s'intitule Le Pique-nique dans lequel un papa perd sa fille en forêt et il est très malheureux.

- Faites-vous d'abord un brouillon quand vous écrivez ? Combien de temps vous faut-il pour écrire un conte ?

Je ne fais pas de brouillon pour écrire un conte. Je mets une grande journée, trois jours maximum pour écrire un conte, cinq pour les plus longs comme Le Vicomte de Tournebroche et La Grève des fées.

- Combien de contes avez-vous déjà écrits ?

J'ai écrit plus de trente contes. Ils sont tous publiés à L'école des loisirs.

- Est-ce que vos contes sont publiés à l'étranger ?

Mes contes ne sont pas beaucoup publiés à l'étranger, certains vont être traduits en italien et publiés en Italie.

- Est-ce vous qui choisissez les illustrations de vos contes ?

Je ne choisis pas les dessins . C'est l'éditeur qui choisit l'illustrateur. Certaines illustrations ne me plaisent pas beaucoup : par exemple, celle de La salade maudite sont un peu pâles. Par contre celles de L 'abominable Histoire de la poule ressortent bien.

- Vouliez-vous montrer quelque chose, un message, en écrivant l'histoire Le prince qui cherchait l'amour ?

Dans le conte Le prince qui cherchait l'amour, je ne sais pas si j'ai voulu qu'il y ait un message... c'est plutôt au fur et à mesure qu'une petite leçon sur l'amour s'est imposée, c'est sans le faire exprès. Et quand elle me plaît, je la garde !
Toutes mes histoires sont des histoires d'amour, aussi bien celles pour enfants que celles pour adultes.

- Comment pouvez-vous savoir, quand vous avez fini d'écrire un texte, s'il est bien ?

Comment je sais si le texte que j'ai fini d'écrire est bien ? C'est une bonne question. En fait, ma fille me juge et me conseille et puis l'éditeur le fait aussi. Il est déjà arrivé qu'un de mes contes soit refusé : Le TGV d'Arthur, l'éditeur n'a pas aimé. Bien sûr, je suis triste si l'éditeur me dit que le conte est mauvais mais je l'écoute, je lui fais confiance.

- Parmi tous ceux que vous avez écrits, quel est votre conte préféré ?

Le conte que je préfère ? J'aime bien La Salade maudite et La Grenouille qui ne voulait pas sauter.
Il y a un conte que j'aime moins maintenant, c'est La télévision qui voulait voir le monde.

La Salade maudite et La Grenouille qui ne voulait pas sauter
Tiens ! Ce sont aussi nos préférés !

 

Auteurs et illustrateurs en lien avec l'interview

Illustration d'auteur

Christian Oster

française