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Christophe Loupy

31 août 2015

Demain 1er septembre paraîtra pour la 14ème année consécutive le Guide de l’Edition jeunesse, un outil de référence pour les acteurs du domaine. L’occasion de s’intéresser de plus près à ce projet et à son créateur, Christophe Loupy.



 
 



 
Tout d’abord, nous aimerions en savoir un peu plus sur vous. Dites-nous quelques mots sur votre parcours et vos projets.
Christophe Loupy : J'ai toujours aimé inventer, raconter des histoires. Mes premières armes dans l'édition remontent à mon adolescence. A 17 ans, j'ai participé à un tremplin de jeunes talents en BD pour le journal Spirou. Ma BD avait été sélectionnée et commentée par Fournier.  Mais je n'ai malheureusement pas pu faire d'école d'arts graphiques et je me suis finalement réorienté vers l’écriture. Mes études m'ont conduit vers l'enseignement, je suis devenu instituteur en maternelle et, grâce à ce public de tout petits, mes premiers projets dans l'édition jeunesse ont été des albums. Le premier éditeur à me faire confiance fut Milan avec la série de La petite boule blanche (toujours en vente depuis près de 20 ans). Le succès de cette série a été immédiat et cela m'a permis de goûter ensuite à d'autres expériences : romans pour les ados, pour les premiers lecteurs, des projets ludo-éducatifs, des scénarios pour l'animation audiovisuelle, le cinéma, des romans pour adultes...

Actuellement, je travaille sur le Tome 3 de ma série L'Ecole des Pirates (Ed. Orphie), le Tome 2 de ma série Les petits Sioux (Belin), et sur un cahier éducatif d'initiation à l'anglais en maternelle (Nathan).


 
Selon vous, quelle particularité présente l’édition jeunesse par rapport à l’édition adulte, et quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous intéresser à ce domaine  en particulier ?

J'adore l'édition jeunesse. On y est moins bien payé que dans l'édition pour adultes, mais  les sources de satisfaction sont multiples  : le contact avec nos lecteurs est franc et généreux ; nos livres peuvent rester au catalogue et en rayon pendant des années, voire des décennies ; parfois nos anciens lecteurs sont devenus parents (et ils sont, dans ce cas, nos meilleurs prescripteurs) ; et surtout, nous y avons un terrain de jeu extraordinaire dans sa diversité  : textes courts, longs, illustrés, albums, documentaires, poésie, livres ludo-éducatifs... Bref, on ne s'y ennuie jamais.


 
Intéressons-nous à présent au Guide de l’Edition Jeunesse. Pouvez-vous nous décrire ce projet : comment a-t-il démarré et quel objectif vise-t-il ?

Lorsque j'ai fait mes premiers pas d'auteur,  j'étais un peu perdu, comme beaucoup. Comment fallait-il procéder pour trouver un éditeur ? Comment présenter son manuscrit ? Quelles étaient les erreurs à éviter ? Bref, à cette époque de tâtonnements, je m'étais promis de tendre la main aux autres si jamais j'avais le bonheur de percer. C'est ce que j'ai fait. Après avoir acquis l'expérience du terrain, j'ai rédigé un livre où je consignais tous les conseils utiles, toutes les adresses indispensables et j'y ai ajouté quelques «  tuyaux  » sur les nouvelles collections des éditeurs, sur les thèmes et les calibrages des textes qu'ils cherchaient. La première édition du Guide de l'Edition Jeunesse est sortie en 2002.  Son succès a été tel qu'aujourd'hui il entame sa 14e année d'existence avec bonheur.


 
Plus précisément, quels types d’informations pouvons-nous trouver dans ce Guide ?

On y trouve des articles de fond, des conseils artistiques, comme par exemple «  Ecrire pour la jeunesse  », ou «  Améliorer ses personnages  » ; des conseils commerciaux, avec l'article «  Trouver un éditeur  » ; des conseils techniques, sur l'écriture par exemple, ou concernant les interventions d'auteur devant une classe ; ou encore des conseils juridiques, toujours utiles quand il faut signer son premier contrat. Ces articles sont, pour la majorité, destinés aux auteurs. Ensuite, il y a toute la partie annuaire, avec cette année, par exemple, plus de 350 éditeurs, mais aussi les producteurs d'audiovisuel, de multimédia, les auteurs et illustrateurs, les salons du livre, les associations et organismes, les sites internet, les publications spécialisées, et les prix littéraires. Sans oublier les petites annonces des éditeurs qui donnent des pistes de travail aux auteurs et aux illustrateurs.


 
Quels publics cet ouvrage cible-t-il tout particulièrement ?
Le Guide de l'Edition Jeunesse est un « tout-en-un » qui permet à l'auteur d'entrer plus sereinement dans le milieu de l'édition jeunesse. Alors, le lectorat principal de l'ouvrage est bien sûr les auteurs, les illustrateurs, les scénaristes, qui travaillent ou veulent travailler dans l'édition jeunesse. Mais un second lectorat est apparu au fil des années, celui des médiateurs/prescripteurs du livre jeunesse, les éditeurs également, une multitude de professionnels qui y trouvent un annuaire très complet, un outil pratique car en permanence sur un coin de leur bureau.


 
Quelle est la couverture géographique du Guide ?

La couverture est mondiale. Certains de nos lecteurs habitent en Asie ou en Australie. Bien sûr, ce sont généralement des francophones travaillant dans le milieu de l'édition jeunesse. Le fait de pouvoir commander l'ouvrage directement sur le site permet de toucher tout le monde.


 
Plus de treize ans après la première parution du Guide de l’Edition Jeunesse, quels constats pouvez-vous faire sur l’évolution de l’édition jeunesse ?

L'édition jeunesse a vu se développer une offre de plus en plus large. Bien sûr, comme dans toute offre qui s'élargit, on y voit du bon et du moins bon. Mais il y a une sélection naturelle, le moins bon disparaît des rayons.

Cela dit, je trouve qu'en France, plus que dans les pays anglophones, les éditeurs font confiance aux jeunes auteurs. Ils prennent le risque d'éditer de parfaits inconnus, ils fonctionnent encore au coup de coeur et ça, c'est bien (même si certains achètent encore trop de licences à l'étranger). En France, nous avons gardé notre âme d'artiste, et ça tombe bien car nous avons un véritable vivier. Je les côtoie, parfois je les accompagne, ils sont inventifs, créatifs, bourrés d'idées et d'énergie. ça fait un bien fou ! Je pense que l'édition jeunesse a encore de belles pages à écrire.

 
Pour terminer, quels conseils donneriez-vous aux créateurs qui débutent dans l’édition jeunesse ?


Créer et croire. Il faut créer. Ne jamais s'arrêter. Mais aussi croire en son art. Cette oeuvre n'a été prise par personne ? Tant pis, la prochaine le sera.

Vous avez des idées, un style, bien à vous ? Personne ne les apprécie ? Si une personne bien placée, ne serait-ce qu'une seule, trouve ça génial, alors des milliers d'autres plébisciteront votre oeuvre à leur tour.

Il y a quelques années, un de mes livres a été refusé par 19 éditeurs et le 20e l'a pris. Parmi les 19 qui l'avaient refusé, certains m'ont dit que ce genre de livre ne marcherait pas. Finalement, j'en ai vendu plus de 100’000 exemplaires.

Tout cela pour dire aux créateurs qui débutent qu'un projet refusé ne veut pas forcément dire qu'il est mauvais. Parfois, il ne tombe pas entre les mains de la bonne personne, tout simplement. Alors créez, croyez en votre talent, et faites le connaître au plus grand nombre.


Le Guide de l'Edition Jeunesse peut être commandé via le site officiel du Guide.



Pour aller plus loin :


31.08.2015


 

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Illustration d'auteur

Christophe Loupy

française