Danielle Martinigol
Ricochet : Danielle Martinigol, quelques petits mots pour vous présenter ?
Danielle Martinigol : La petite fille de l’inventeur du tracteur-enjambeur pour cultiver les vignes !
Ricochet : Quelle est votre formation ?
Danielle Martinigol : Diplômée de la faculté de Dijon en Lettres Modernes.
Ricochet : Comment est née votre vocation ?
Danielle Martinigol : Ce n’est pas une vocation, c’est une seconde nature. J’ai toujours écrit depuis l’âge de onze ans.
Ricochet : Quels souvenirs gardez-vous des livres de votre enfance ?
Danielle Martinigol : J’ai été émerveillée au sens propre du terme, plongée dans le merveilleux, par Mon amie Flicka, Lassie chien fidèle et … les Commandos de l’espace !
Ricochet : Ont-ils eu une influence sur votre travail d’écrivain ?
Danielle Martinigol : Bien sûr puisque j’écris les livres que j’aurais aimé lire dans mon adolescence car il n’existait pas de romans de SF avec des héros adolescents.
Ricochet : Peut-être vous sentez-vous encore une âme d’enfant lorsque vous écrivez ?
Danielle Martinigol : Je suis encore une enfant. Je vis avec eux au quotidien dans mon métier de prof et parfois je me sens aussi vulnérable, naïve ou spontanée qu’eux.. Je me plais avec les enfants bien plus qu’avec les adultes. Et apparemment, ils se plaisent avec moi.
Ricochet : Soumettez-vous vos textes à la critique de vos proches avant de les proposer à vos éditeurs ?
Danielle Martinigol : Ma fille, mon mari, des amis sont mes premiers lecteurs.
Ricochet : Quelles sont les choses qui vous font rêver actuellement ?
Danielle Martinigol : Le voyage en navette spatiale. J’aurais adoré voir la Terre depuis l’espace une fois dans ma vie.
Ricochet : Parmi les thèmes évoqués dans vos ouvrages, celui de l’écologie revient très souvent, pensez-vous que la préservation de l’environnement soit un thème qui préoccupe vraiment la jeunesse d’aujourd’hui ?
Danielle Martinigol : Voir réponse précédente. Je me suis toujours sentie terrienne avant quoi que ce soit d’autre. Nous sommes sur un vaisseau spatial. Si on envisage la Terre comme tel, on prendra tous soin de l’eau, de l’air, des réserves de vivres, des réserves énergétiques car nous voudrons aller le plus loin possible avec le maximum de sécurité. Les jeunes ont plus conscience de cette appartenance à un même vaisseau que les adultes.
Ricochet : A votre avis, le livre est-il toujours un média privilégié qui permet de faire passer des messages aussi fort que celui de l’écologie et de la préservation de l’environnement ?
Danielle Martinigol : Le livre est un outil. Si un jour il doit devenir électronique et que le lecteur emporte avec lui cent romans sur une disquette, je dois avouer que je ne suis pas contre. Avant tout, ce qui importe, c’est de lire. Le support n’est qu’un contenant. L’important, c’est le contenu.
Ricochet : Vous avez écrit plusieurs ouvrages de science fiction, cette passion pour la fiction est-elle récente ou bien avez-vous toujours aimé voyager ainsi dans le temps et l’espace ?
Danielle Martinigol : C’est mon grand-père inventeur qui en lisait. J’ai découvert ses livres à onze ans. Je les ai lus, j’ai attrapé le virus. Il ne m’a plus jamais quittée et ne me quittera jamais.
Ricochet : Mis à part votre passion pour l’écologie et la science-fiction, quels sont les thèmes et /ou les personnages qui vous inspirent ?
Danielle Martinigol : J’aime la musique. Ma mère était pianiste. J’écris toujours en écoutant de la musique de Vangélis. C’est mon idole, comme Siudmak en art graphique et Bordage en littérature SF.
Ricochet : Y-a-t-il des thèmes que vous ne pourriez pas aborder dans vos ouvrages ?
Danielle Martinigol : Je ne sais pas. Il y a sans doute des genres que je saurais pas « bien » traiter. Par exemple les romans historiques. J’ai eu l’occasion de constater combien c’est difficile à faire. Ce n’est pas pour moi. Savoir comment les romains dans l’Antiquité lavait et repassait leur linge, bof ! Il suffit d’un bon décomposeur poly-moléculaire et en trente seconde votre péplum est propre !
Ricochet : Vous travaillez souvent en collaboration avec d’autres auteurs de jeunesse, préférez-vous cette façon de travailler à un travail plus personnel ?
Danielle Martinigol : Les deux façons de travailler sont gratifiantes. J’aime travailler seule, mais l’écriture en collaboration me pousse au travail. Je suis naturellement fainéante… face à mes propres textes.
Ricochet : Travaillez-vous réellement ensemble ou chacun de votre côté ?
Danielle Martinigol : Les synopsis sont construits ensemble puis chacun rédige sa partie suivant ses goûts et ensuite je relis le tout et je fais la correction finale. Je suis une malade de la correction. Je peux rester des heures sur un chapitre. A vue de nez, j’ai dû passer 35 heures sur les six pages du premier chapitre de mon prochain roman solo à paraître…
Ricochet : Vous êtes en train d’écrire une série de 10 romans, en collaboration avec Alain Grousset et Paco Porter, ce "contrat" n’est-il pas trop lourd à porter pour un écrivain, qui, à priori, doit être libre de toute contrainte pour mener au mieux son ouvrage ?
Danielle Martinigol : Nous, ça nous convient. Pas de problèmes si ce n’est qu’il faut un maximum d’organisation…. Plus de place laissée à l’imprévu dans la vie quotidienne ; tout doit être planifié ; Question de temps ! C’est un peu contraignant. Mais on s’habitue. Par exemple, tomber malade avec une bonne grippe ne serait pas une bonne idée du tout dans mon planning de début 2001 !
Ricochet : Pourriez-vous écrire plusieurs livres à la fois ?
Danielle Martinigol : J’écris plusieurs livres à la fois ! Tout le temps, ceci depuis au moins six ans maintenant.
Ricochet : Comment choisissez-vous la personne qui illustrera vos ouvrages ?
Danielle Martinigol : Si je peux, je demande Manchu, car j’adore ce qu’il fait ou Munch dont j’aime beaucoup les dessins également. J’essaie de convaincre les éditeurs… Avec des arguments simples, je montre leurs œuvres.
Ricochet : Pourquoi utilisez-vous des pseudonymes pour écrire certains de vos ouvrages et comment avez-vous les avez-vous choisis ?
Danielle Martinigol : Impossible de mettre trois noms d’auteurs sur les couvertures de la série Lumina ! et Kim Aldany est né(e) car nous étions, Alain et moi, auteurs Hachette quand Nathan nous a sollicités. Nous avons voulu prendre le pseudo par amitié pour notre directeur de collection chez Hachette, Laurent David, qui nous avait "lancés" !
Ricochet : Etes-vous une inconditionnelle du "papier-stylo" ou bien une adepte de l’ordinateur ?
Danielle Martinigol : Je n’écris qu’à l’ordinateur. J’ai appris la dactylo exprès et je tape plus vite que je n’écris à la main.
Ricochet : Parmi toutes vos publications quelles sont celles qui vous ont apporté le plus de bonheur ?
Danielle Martinigol : Le chouchou, c’est le prochain livre, celui qui va paraître en Mars 2001 : Les Abîmes d’Autremer. J’en ai rêvé pendant 5 ans. Je n’avais jamais le temps de m’y mettre. Mais il a enfin été fait en 2000, belle date pour un gros roman de SF et il paraîtra en 2001, autre date mythique. Ce sera mon 21ème livre pour le 21ème siècle ! Toutes les fées sont sur le berceau. Allez, on croise les doigts !
Ricochet : N’avez-vous jamais pensé écrire pour un public adulte ?
Danielle Martinigol : J’écris pour adultes. Des nouvelles. L’une d’elle paraît bientôt dans la revue Galaxies. J’ai aussi un énôôôrme roman en projet. Je vais m’y mettre… au 21ème siècle !
Ricochet : Que faites-vous en ce moment ?
Danielle Martinigol : Le Lumina 7 : L’alliance noire, et le Kerri et Mégane 7 : Le complot des robots, et un Toi + Moi = Cœur pour Presse Pocket.
Ricochet : Quels sont vos projets, si vous en avez, pour les prochaines années ?
Danielle Martinigol : Aller au Japon voir ma fille, aller à la Réunion voir mon frère, aller au Québec voir ma meilleure amie, aller en Australie voir Ayers Rock et aller en Egypte voir les pyramides ! Mais pour tout cela, il faut qu’un livre se vende comme Harry Potter !
Ricochet : Et si vous aviez un vœu à formuler, à l’aube de ce 21ème siècle… ?
Danielle Martinigol : Que l’argent consacré aux armes soit consacré aux enfants.