Le manga (2/2): Graine de reporter à la découverte de la librairie Tanigami

Graine de reporter donne la parole à un adolescent qui se glisse dans la peau d'un journaliste le temps d’une journée pour un petit reportage sur un sujet en lien avec la littérature jeunesse. Premier numéro avec Satya qui nous parle de sa découverte de la boutique de mangas Tanigami à Lausanne.

Aujourd’hui, c’est mercredi, c’est le jour de mes 15 ans et j’ai décidé d’aller à la boutique Tanigami, spécialiste en manga et pop culture japonaise à Lausanne.

Elle est tout près de la gare, ce qui est vraiment pratique car aujourd’hui il fait froid et même si on est au printemps depuis quelques semaines, ce matin, au réveil, tout était blanc, recouvert de neige. Même le pommier du Japon.

Je ne suis jamais allé dans cette boutique mais je suis content de la découvrir, car la pop culture japonaise est assez présente dans ma vie.

Au niveau des jeux vidéo d’abord: Nintendo, avec ses héros comme Mario le fameux plombier, Donkey Kong et Zelda par exemple, avec lesquels j’ai beaucoup joué, et certaines peluches. Je suis aussi fan de retro gaming (avec des héros comme Pac-Man).

Comme public de dessins animés depuis plus jeune, je connais une partie de la production japonaise et des studio Ghibli, comme Le voyage de Chihiro, Arrietty et les petits chapardeurs mais aussi d’autres comme Miss Hokusai, et des dessins animés plus anciens comme Tom Sawyer.

Je lis des mangas depuis quelque temps, et il y a vraiment des séries dont je suis fan. Comme One Piece, Fairy Tail, L’Attaque des Titans... Je les ai lues en entier, elles m’ont bien embarqué sur différents médias et je me réjouis de découvrir ce qu’ils ont dans leur boutique sur ces succès et peut-être de re-crocher sur une nouvelle série.

Donc je suis assez curieux et heureux d’y aller. Heureusement la boutique est facile à trouver. Comme il n’y a pas beaucoup de monde, je peux entrer tout de suite (en ce moment, comme un peu partout, l’accès est limité pour éviter la foule).

En entrant on arrive dans une pièce claire où il y a des milliers de livres: tout est très ordonné et ça fait vraiment une bonne impression de librairie. Il y a environ 10 000 livres dans cette pièce.

A part un rayon pour les plus petits (mangas pour les 6-11 ans appelés kodomo) et un rayon vers la caisse interdit au moins de 16 ans, toutes les séries de mangas fictions, en format livre de poche, sont réunies: les shônen (mangas pour ados garçons), les shôjo (mangas pour ados filles), certains seinen (mangas pour adultes)...

Ce qu’il faut savoir sur les mangas jeunesse, quand on commence une série, c’est que les héros évoluent avec le temps. Donc si des livres sont adaptés à un certain âge dans ses premiers numéros, cela peut changer. Les personnages grandissent au fil des épisodes, leurs univers se transforment et le lecteur se retrouvera dans des ambiances et des violences différentes dans des volumes plus avancés de la série. C’est donc parfois difficile de classer des séries d’après l’âge car cela peut être 9 ans au début et ensuite 14 ans. Comme pour les Harry Potter, qui voient les héros vivre des évènements moins enfantins en fin de série qu’au début, et où les âges légaux changent, du moins pour les films.

Dans la boutique, il y a aussi un espace spécial pour les one shot (livres qui n’ont qu’un volume contrairement aux séries). Et un espace pour les moyens et grands albums tout comme pour les jeux de société.

Dans ce premier local du shop, où sont rassemblés tous les livres, on trouve aussi des livres documentaires, des mini albums (musique de production japonaise, 5-7 titres), des jeux de société, des objets exposés dans une vitrine, des objets dérivés.

La chaîne de magasins Tanigami (une boutique à Lausanne et une à Genève) a débuté à Genève en 1995, sous le nom de «Imagination». A ce moment-là, c’est le début d’un marché pas encore très développé, c’est l’époque du Club Dorothée et des premiers mangas animés qui passent à la télévision française, tels les Chevaliers du Zodiaque. Au début les mangas étaient en japonais mais les gens voulaient connaître la suite en avant-première, alors ils les achetaient quand même et lisaient les images. Il y avait le début d’une demande et d’un marché. C’est aussi le commencement des produits dérivés et des personnages à monter soi-même. Tout ça n’a fait qu’augmenter avec le temps.

La boutique de Lausanne s'ouvre en décembre 1999. En 2005, pour des questions de marque déposée (Exposition universelle de 2005), la marque «Imagination» a dû être abandonnée et il a été décidé d’inverser ce nom: ce qui donnait «Noitanigami» mais c’est finalement le plus simple, Tanigami, qui a été choisi. Cela signifie en japonais «les Dieux de la vallée». C’est aussi un nom de famille au Japon, mais en Suisse, comme une seule personne le porte, ils ont eu le droit de le garder et de déposer la marque au registre officiel. Elle est maintenant protégée par la loi. 

Aujourd’hui, des deux commerces, celui de Genève est le plus grand et il s’est ouvert plus largement à la pop culture internationale et à des non-mangas, mais qui ont des univers importants comme Harry Potter, par exemple, et propose leurs produits dérivés.

Chez Tanigami on ne trouve que des mangas neufs, il n’y a aucune occasion. Et c’est surtout des traductions d’éditions japonaises qui sont en rayon: il existe peu d’éditions francophones à proprement parler, la production francophone se contentant souvent d’assurer la traduction des versions nippones pour l’instant.

On peut aussi acheter des livres d’auteurs suisses comme Yami Shin par exemple.

Depuis le début de cette aventure, deux séries ont été censurées parce qu’elles ne correspondaient pas à leur valeur et leur éthique. Il y a donc un regard sur le contenu qui est proposé et une ligne dans les acquisitions.

Dans l’arrière-boutique, une salle de même grandeur accueille les DVD et d’autres produits dérivés: des casquettes, des posters, des peluches, de la vaisselle, des maquettes. Et plein de combines et d’idées cadeaux.

Leur site Internet www.tanigami.ch donne aussi plein de renseignements. Il y a la possibilité de télécharger une liste des nouveautés en PDF.

Voilà pour cette découverte de la boutique Tanigami à Lausanne.

En conclusion, je conseille fortement aux fans de manga, de pop culture japonaise, et aux autres aussi d’aller visiter ce shop. J’ai également eu de la chance d’y aller le jour de mon anniversaire car ils ont la gentillesse de faire un rabais sur les achats à cette occasion (ils le font aussi cinq jours avant et cinq jours après la date exacte).

Alors j’ai passé un bon moment, j’ai été bien accueilli et les responsables ont répondu à mes questions avec patience. Je crois que je vais y retourner et faire découvrir le magasin à mes amis.

Pour aller plus loin: lire l'article de Pascale Joncour sur le manga. 

Image de vignette: devanture de la librairie Tanigami à Lausanne (©Satya V.)

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