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Nathalie Magnien

1 mai 2007

Nathalie Magnien est une jeune auteur-illustratrice comblée : son premier ouvrage jeunesse « Comment les vaches font-elles pour vendre leur lait ? » est paru aux Editions courtes et longues en février 2007. Après avoir suivi des cours aux Beaux-Arts de Troyes, elle commence par se consacrer à la peinture et réalise des portraits, des paysages figuratifs pour des expositions ou des particuliers. Dans le même temps, elle est décidée à percer dans l’édition jeunesse et envoie des maquettes à des éditeurs. Aujourd’hui, son premier ouvrage est donc disponible dans les librairies et Nathalie Magnien compte continuer dans cette voie. Découvrons le parcours et l’ouvrage de cette jeune auteur illustratrice originaire de Charleville-Mézières.

- Qu’est-ce qui vous a inspiré dans le choix du thème de votre ouvrage « Comment les vaches font-elles pour vendre leur lait ? »  ?

Mon inspiration s'est déclinée en deux points principaux: la vache en elle-même m'inspirait beaucoup, à la fois d'un point de vue graphique et je dirais même affectif car c'est un animal très doux mais sous-estimé et puis cette vache qui prend sa vie en mains (en pattes ?) a été, pour moi, très libérateur. Etre maître de son destin en somme...



- Que vouliez-vous transmettre aux plus jeunes à travers cet album ? L’amour de la nature ? L’origine du lait ? Le processus ? La liberté ?

Ma vache devient indépendante, sûre de ses choix. Elle croit en son avenir. Je voulais dire aux enfants que s'ils ont un projet, une ambition que ceux-ci peuvent se réaliser s'ils le désirent véritablement et qu'ils peuvent réussir de grandes choses car rien n'est impossible.



- Comment avez-vous travaillé pour la réalisation de cet album ? Quelle a été votre méthode ?

J'ai d'abord travaillé sur les images. Les formes géométriques avec la vache au milieu sont apparues comme un beau mouvement régulier comme si j'avais réalisé un court-métrage. Le texte, même s'il a eu des modifications, est venu à la suite presque naturellement.



- Vous l’évoquiez, cet album exploite les formes géométriques pour faire passer votre message, joue sur une certaine abstraction aussi. Pensez-vous que les enfants sont sensibles à ces formes et pourront comprendre le message ?

Mon graphisme est avant tout ludique et lumineux. Je pense que ce livre qui, demande une lecture accompagnée, peut susciter des discussions autour de la liberté, thème central de l’ouvrage et c’est pourquoi j’ai essayé que mes dessins suscitent interrogations et curiosité. Cela parle d’une liberté qui se construit à travers la réalisation d'un rêve, une liberté qui fait grandir. J'espère que les enfants, qui liront ce livre et aimeront le graphisme, auront envie d'avoir un rêve qui fera d'eux des adultes accomplis.



- Comment avez-vous eu contact avec les Editions courtes et longues ? Etes-vous arrivée avec un projet ficelé, a-t-il évolué par la suite ?

J'ai rencontré Jean Podéros au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en 2005. Il a tout de suite aimé ma « vache » qui était alors à l'état de maquette. J'ai contacté Jean Podéros, un mois plus tard, pour savoir si le livre l'intéressait toujours et ce fût le cas. Le livre a évolué par la suite. J'ai retravaillé dessus de nombreux mois avant la parution !



- Vous a-t-il suivi avec attention, vous a-t-il donné des consignes …Avez-vous apprécié de travailler avec lui ?

Oui vraiment : on sent que c'est une personne d'expérience. Pour lui créer sa maison d'édition était une chose précieuse et on apprécie d'autant plus le challenge d'être toujours à la hauteur. Il a suivi la construction du livre avec beaucoup d'attention pour que celui-ci puisse être au top. C'était la plus belle des exigences. Certaines consignes, notamment sur le nombre de pages, puis sur le texte, sont arrivées au fur et à mesure que le livre avançait. Ces consignes étaient toujours discutées et toujours constructives.



- Parvenir à éditer un premier album pour la jeunesse, est-ce le parcours du combattant ?

Il faut bien connaître la production d'un éditeur avant de lui montrer des illustrations. Connaître ses goûts et ceux du public sont forcément aléatoires. Au final, il y a beaucoup d'appelés pour peu d'élus. Mais avec Jean Podéros je n'ai pas eu de difficultés particulières pour faire paraître le livre.



- Vous avez, je pense, réalisé plusieurs expositions avant ce livre. Pourriez-vous nous en parler ?

J'ai d'abord exposé des portraits et des paysages figuratifs. J'ai ensuite mélangé les genres, en exposant des toiles entre représentation humaine figurative et impression art abstrait. Pour ma dernière exposition, j’ai découvert une nouvelle technique que j'utilise aussi pour illustrer.



- Quels sont les peintres, les artistes dont vous appréciez particulièrement le travail ?

J'aime beaucoup d'artistes au style différent : l'illustratrice Anne Herbauts, le dessinateur de la bd F'Murr et le graphiste japonais Murakami. Hopper, Pollock, Toulouse-Lautrec, Monet et Vélasquez font partie de mes peintres favoris. Et puis il y en a tant d'autres que j'aurais du mal à tous les citer.



- Quelles sont vos techniques de prédilection ?

J'utilise principalement deux techniques. La première est ce que j'appelle « une cuisine pigmentée » comme pour le livre. Un mélange de crayons feutres, de crayons de couleurs avec du collage d'aplats colorés, rehaussé de stylo à encre noire. Cela donne un condensé de teintes pleines de vie allié à une part de gravité.

Ma seconde technique est une découverte : une technique de collage particulière que je surnomme « décollage ». Je prélève de la couleur sur des magazines avec du papier adhésif. Je me crée une palette d'impressions et de matières et de couleurs. Tout ceci révèle ainsi le graphisme du dessin et vice et versa. C'est un travail de longue haleine…





- Avez-vous d’autres livres jeunesse en préparation ?

J'envisage la création de deux livres assez différents, en espérant pouvoir continuer avec les Editions courtes et longues. Deux livres, deux thèmes et deux façons de les aborder. Le premier parle d'un grille-pain qui part très loin, une sorte de carnet de voyage. Le second sera aussi un objet de la vie courante détourné de son contexte : une brosse à dents. Une histoire surréaliste mais aussi pédagogique.

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