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«Où serais-tu mieux qu’ici?»: le zoo en question dans quelques albums jeunesse

Sur les traces de quelques animaux en littérature jeunesse 1

Vignette

Haut lieu de divertissement, le zoo est très présent dans les albums à destination de la jeunesse. Si certains de ces ouvrages participent à normaliser la mise en captivité d’animaux sauvages et exotiques, d’autres s’y opposent plus ou moins frontalement. Mais au-delà de refléter simplement un débat éthique qui divise l’opinion publique, les représentations de zoos dans les albums jeunesse permettent de s’interroger, tout en finesse, sur l’humanité et l’animalité, ainsi que sur nos relations aux autres animaux.


Depuis quelques décennies, et à la suite des travaux de Peter Singer (Animal Liberation, 1975) et Tom Regan (The Case for Animal Rights, 1983) sur l’éthique animale, une attention grandissante est consacrée aux animaux dans les sciences humaines et sociales[1]. A la croisée de nombreuses disciplines, les études animales s’intéressent à la place occupée par les animaux dans les sociétés humaines, qu’il s’agisse de leurs emplacements géographiques (par exemple dans les zoos, les laboratoires pharmaceutiques ou les abattoirs), de leur place sociale et des relations humains-animaux qui en découlent, ou encore de leurs représentations culturelles[2]. Les chercheurs s’efforcent aussi de repenser la façon dont est définie l’humanité en relation à l’animalité. A cette fin, il est utile de convoquer le posthumanisme, un courant de pensée issu de champs s’interrogeant sur les rapports humains aux technologies et qui s’inscrit dans la critique de l’humanisme comme «doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement»[3]. Cherchant à se défaire des dualismes humain/machine, nature/culture et humain/animal, la pensée posthumaniste s’attache, entre autres objectifs, à décentraliser le sujet humain[4], à revisiter les rapports de l’humanité aux espèces non-humaines[5], et à redéfinir l’identité humaine en tenant compte de ses relations intégrées avec le monde naturel[6].

Les études animales et le posthumanisme se prêtent tout particulièrement à une approche de la littérature jeunesse. Les histoires d’animaux font en effet partie intégrante de ses textes[7], et ces derniers sont souvent attentifs aux frontières séparant l’humain de l’animal[8]. De plus, la littérature jeunesse soulève fréquemment des questionnements éthiques et ontologiques. Et si elle reflète bien souvent les normes et idéologies dominantes[9], elle offre toutefois des moyens de renégocier ces valeurs[10], jouant ainsi un rôle décisif dans la formation de la perception du monde de ses lecteurs[11]. De ce fait, la littérature jeunesse constitue un terreau riche pour s’interroger sur notre identité et nos rapports au monde[12].

Dans cet article, j’aborde les représentations du zoo dans six albums jeunesse à travers le prisme des études animales et du posthumanisme pour dégager quelques façons dont ces ouvrages s’emparent de ce lieu emblématique du divertissement humain. Si certains d’entre eux véhiculent une vision anthropocentrique du monde, d’autres déploient au contraire des stratégies qui nous invitent à considérer les zoos et notre rapport aux animaux autrement.

Héritier des ménageries princières et cabinets de curiosités de l’époque moderne, le jardin zoologique s’apparente à la fois à un espace de collection d’espèces rares et exotiques, et à un espace de domination du monde naturel[13]. En effet, le rassemblement, le classement et l’enfermement en un même endroit d’échantillons de faune et de flore du monde entier[14] «substituent un ordre rationnel au désordre apparent de la nature»[15]. Ces opérations font du zoo un espace disciplinaire[16] qui nous renvoie une vision de la «grandeur et [de] la suprématie de l’homme, son droit sur une nature qu’il lui faut travailler [et] transformer», et de la «victoire de la civilisation sur la férocité présumée des animaux»[17]. C’est également le message transmis par certains albums. Dans Maïs reine des animaux d’Isabelle Chavigny et Nelly Blumenthal, la jeune Maïs «veut être la reine des animaux» et se rend au zoo pour défier le lion – roi des animaux – et «saluer son peuple». Le vocabulaire relatif à la royauté disséminé dans l’album («reine», «roi», «régnait», «peuple») et la couronne que porte Maïs témoignent de sa suprématie et évoquent un pouvoir absolu et sans contrôle sur les autres animaux – un postulat potentiellement lourd de conséquences pour ces derniers. Le caractère exceptionnel de l’espèce humaine transparaît également dans une des illustrations représentant Maïs lors de sa visite: suspendue à une branche d’arbre, au centre de la page, elle sourit à quelques espèces (singe, rhinocéros, lémuriens, girafe, pigeon, ver de terre) massées sous l’arbre et levant la tête dans sa direction. Positionnant Maïs au centre de son monde et au-dessus des autres – une posture qui la distingue des bêtes sauvages –, cette illustration traduit visuellement une perception anthropocentrique et pyramidale du vivant dans laquelle l’humain occupe le rôle de dominateur du monde.

Maïs reine des animaux
Couverture et image intérieure de «Maïs reine des animaux», un album qui place l'humain au-dessus des autres animaux (©Glénat jeunesse)

Cette vision est partagée par Cher zoo de Rod Campbell, un album dans lequel le narrateur reçoit plusieurs cargaisons de la part d’un zoo auquel il a demandé un animal de compagnie. Le narrateur juge cependant l’éléphant «trop gros», la girafe «trop grande», le lion «trop féroce», le dromadaire «trop grognon», le serpent «trop effrayant», le singe «trop farceur» et la grenouille «trop agitée». Ils sont donc tous renvoyés au zoo. Le seul animal accepté est le chien, jugé «parfait» – même si lui aussi peut devenir gros et grand, et adopter un comportement féroce, farceur, effrayant ou agité. Cette attitude est révélatrice des différences de statuts sociaux accordés aux animaux: contrairement aux bêtes dites sauvages, le chien occupe une place privilégiée dans les sociétés humaines occidentales. En effet, selon l’anthrozoologiste Margo DeMello, les animaux de compagnie sont incorporés dans le monde humain[18], ce qui leur permet d’échapper à leur statut d’animal. Ainsi, la caractérisation péjorative des animaux du zoo renforce, d’une part, le rôle de l’humain comme «mètre-étalon pour mesurer toute chose»[19], et, d’autre part, établit une échelle sociozoologique[20], une «hiérarchie verticale de valeur décroissante»[21], sur laquelle le chien est placé au-dessus des bêtes du zoo. Une telle hiérarchisation du vivant rend les inégalités de traitement des animaux «naturelles»[22]: puisqu’ils sont inférieurs au chien, il semble «juste» de traiter les animaux sauvages comme des commodités achetables, échangeables et jetables au bon gré des humains; n’étant pas dignes de partager la vie du narrateur, ils sont, «à juste titre», renvoyés au zoo. Cher zoo rend alors légitime l’idée qu’il existe des espaces «mutuellement exclusifs» [23] pour les bêtes sauvages et les humains, tout en reflétant une idéologie spéciste qui normalise l’exploitation animale auprès des lecteurs.

Cher zoo
Couverture et image intérieure de «Cher zoo» (©Zethel)

D’autres albums interrogent néanmoins de telles représentations du vivant. Regorgeant de stratégies témoignant de préoccupations posthumanistes[24], ces livres apparaissent ainsi comme des espaces privilégiés pour repenser notre place dans le monde et nos rapports aux autres animaux. Une première option, souvent mobilisée en littérature de jeunesse pour défier les idéologies dominantes[25], est le carnaval. Défini par Mikhaïl Bakhtine comme une sorte de «monde à l’envers»[26] qui autorise la transgression des règles et le renversement de l’ordre établi, le carnaval est un moyen ludique de résister à l’autorité[27]. Ainsi, dans Bonne nuit, petit gorille de Peggy Rathmann, un petit singe dérobe les clés du gardien et libère, l’un après l’autre, tous les pensionnaires du zoo. Le gardien, garant de l’ordre établi, voit donc son autorité bafouée par le gorille malicieux qui renverse ainsi la hiérarchie humain/animal. Les animaux transgressent aussi les règles qui régissent l’organisation spatiale du zoo: en franchissant le seuil de leurs cages et en sortant de l’enceinte du parc animalier, ils pénètrent dans des espaces qui leurs sont traditionnellement interdits et remettent ainsi en question l’appareil disciplinaire du zoo. Enfin, les animaux transgressent «la frontière entre nature et culture»[28] en suivant le gardien chez lui pour passer la nuit dans sa chambre. Si sa femme les surprend et cherche à rétablir l’ordre en enfermant à nouveau les animaux dans leurs cages, le carnaval domine: le singe parvient à s’enfuir une deuxième fois et rejoint le couple dans son lit. Sur la couverture de l’album, le gorille, un doigt devant la bouche, invite les lecteurs au silence. Un lien de connivence s’établit alors, qui fait de l’enfant un allié du singe malicieux face aux représentants de l’ordre, l’encourageant peut-être à voir le zoo différemment et à remettre en question les idéologies et structures d’autorité qui le régissent[29].

Couverture et image intérieure de «Bonne nuit, petit gorille», dans lequel un gorille malicieux libère ses amis dans le dos du gardien du zoo (© Mango jeunesse)
Couverture et image intérieure de «Bonne nuit, petit gorille», dans lequel un gorille malicieux libère ses amis dans le dos du gardien du zoo (©Mango jeunesse)

L’exceptionnalisme humain peut également être bousculé par l’attribution, à d’autres animaux, de traits traditionnellement considérés comme caractéristiques de l’espèce humaine; une stratégie qui invite les lecteurs à repenser le dualisme humaniste qui oppose l’humain à l’animal. Ainsi, dans Un secret de Daniel Nesquens et Miren Asiain Lora, un tigre et un chat habillé se lient d’amitié, parlent français, expriment leurs désirs et émotions. Par exemple, le tigre confie au chat: «[j]e ne supporte plus d’être enfermé». Ils comptent les étoiles, partagent leurs souvenirs («Une nuit, alors que je buvais tranquillement, un crocodile ouvrit grand ses mâchoires et… […] il mangea la lune») et élaborent un plan d’évasion pour le tigre. Ce dernier est également qualifié d’«intelligent» par le chat et construit sa propre définition du bonheur: «Sa maison […], ainsi que le vent sur son museau, les hautes branches des arbres, l’odeur du biznaga, les étoiles dans le ciel, la lune qui se reflète dans le fleuve, les gnous alignés…». Le langage articulé, la capacité à ressentir et exprimer des émotions, l’intelligence, la pensée ou encore la conscience de soi sont autant de caractéristiques instrumentalisées au fil du temps pour justifier de la distinction et de la supériorité de l’être humain[30]. La projection d’aptitudes et d’émotions humaines sur les animaux, pour autant qu’elle soit maîtrisée[31], peut donc fragiliser la frontière humaniste séparant l’humain de l’animal et, selon Denis Viennet, «rend[re] la différence [entre les deux] plus incertaine, plus complexe, plus indiscernable»[32]. Ici, l’anthropomorphisme ébranle aussi les (fausses) certitudes sur lesquelles repose la mise en captivité de bêtes sauvages et selon lesquelles ces dernières «ne voient aucun inconvénient à être enfermées, ne sont pas sentientes, ne nourrissent pas d’espoirs, ne rêvent pas, ni n’éprouvent de craintes»[33]. L’anthropomorphisation du tigre invite ainsi à considérer l’animal autrement, plus proche de nous, et, sur la base de nos similarités, à contester sa mise en cage.

Un secret
Image intérieure de «Un secret» représentant la maison du tigre, qu’il rejoint après avoir été libéré du zoo par le chat (©La Martinière jeunesse)

En plus de souligner la proximité entre humains et animaux, la littérature jeunesse peut également permettre aux lecteurs de se glisser dans la peau des bêtes pour expérimenter leur quotidien dans le zoo. Dans Zoo, Anthony Browne thématise le regard sur l’Autre, opposant, à celui de l’humain sur l’animal (sur la page de droite), celui de l’animal – dont nous partageons le point de vue[34] – sur l’humain (sur la page de gauche). Le regard des animaux sur leurs visiteurs est transgressif: dans le zoo s’impose le regard de l’humain sur l’animal, un droit d’observation de l’Autre que l’humain s’arroge et qui transforme les animaux en spectacle[35]. Comme l’écrivent les historiens Eric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier, «[l]es cages sont des vitrines, des présentoirs, presque des tableaux, avant d’être des habitats»[36] – un point de vue partagé par la maman à la fin de l’album: «Je ne pense pas que le zoo soit vraiment fait pour les animaux […] Je pense que c’est fait pour les gens». La prédominance du regard humain sur les animaux est telle que nous oublions que ceux-ci ont également un regard sur nous[37]. Dans Zoo, le point de vue des animaux sur la famille est peu flatteur: les enfants se disputent constamment, le père est grotesque et les visiteurs qui se pressent autour de l’orang-outan semblent irrespectueux et menaçants. Les vignettes de Browne nous renvoient donc une vision de nous-mêmes par l’intermédiaire du regard animal, une façon de «nous pousse[r] à regarder en nous-mêmes, comme dans un miroir, et, hors de nous-mêmes, le monde tel qu’il est»[38]. En faisant l’expérience de la sortie familiale au zoo depuis l’intérieur de la cage, le lecteur est confronté à une réalité différente, un stratagème qui permet de mieux comprendre la dimension carcérale du zoo[39].

Zoo
Images intérieures de «Zoo» montrant la famille au zoo vue par les animaux en cage (©Kaléidoscope)

Enfin, certains textes pour la jeunesse s’interrogent sur la perméabilité des mondes humains et animaux. Dans Zoo. Un dimanche en famille de Bernard Friot et Tom Schamp, un jeune enfant se rend au zoo pour rendre visite à sa famille. Celle-ci est animale: le père est un gorille, la mère un crocodile, la sœur une autruche, le cousin Hervé un orang-outan, mami Tino un toucan, papi Jipé un serpent, papi Louis et mamie Dounia sont, respectivement, un pigeon et une tourterelle. L’identité de l’enfant, vu principalement de dos ou de profil, sa capuche remontée sur la tête, reste un mystère jusqu’à la fin de l’ouvrage. Son visage (humain) est dévoilé lors d’un tête-à-tête avec un panda, comme s’il se regardait dans un miroir: «Et puis, en passant devant la cage du panda, je me suis reconnu. Ce petit panda-là, un peu pataud et mal peigné, c’était moi, pas de doute, c’était moi. D’ailleurs, il y avait mon nom sur la cage». Sur la porte de la cage est en effet gravé le mot «moi». L’enfant s’y introduit («Ben oui, je suis entré chez moi») et s’endort à même le sol, blotti contre le panda. Quelques indices parsèment l’album: l’enfant «siffl[e] comme un merle» et «sautill[e] comme un cochon», deux caractéristiques trahissant son animalité. Et surtout, ses vêtements dévoilent la solution: il porte un pantalon noir et une veste blanche avec des manches noires. De dos, il ressemble étrangement à l’ursidé. De plus, sur son dos est inscrit le mot «GIANT», une référence discrète au «panda géant» qu’il devient à la fin. Cette instabilité identitaire ne touche pas uniquement le protagoniste. En effet, tout au long de l’album, les illustrations brouillent les identités: une grand-mère au bord du bassin des crocodiles ressemble étrangement à l’animal qui s’y baigne; une jeune fille observant les autruches leur ressemble à s’y méprendre; des parents humains promènent un éléphanteau dans un landau; une famille de singes habillés déambule dans le parc, tandis que certains visiteurs du vivarium portent des chaussures en peau ou en forme de serpent. Ainsi, dans cet album, tout est bousculé: espaces humains et animaux s’entrechoquent, les identités se fluidifient, déstabilisant ainsi l’opposition humain/animal et la supériorité présumée de l’un sur l’autre. L’alliance entre garçon et panda vient alors rappeler que l’espèce humaine est, elle aussi, animale.

Zoo, un dimanche en famille
Couverture et image intérieure de «Zoo. Un dimanche en famille» (©Milan)

Cette exploration de représentations du zoo dans quelques albums pour la jeunesse révèle le potentiel de ces textes pour chambouler les idéologies qui étayent nos rapports aux autres animaux. Si certains albums, comme Maïs reine des animaux et Cher zoo, véhiculent une conception anthropocentrique du monde, d’autres regorgent de stratégies qui bousculent une telle vision et révèlent des préoccupations posthumanistes. Carnaval, anthropomorphisme maîtrisé, inversion du regard et déstabilisation de l’identité humaine constituent quelques moyens d’interroger et de bouleverser les hiérarchies qui structurent les relations entre humains et animaux. Ils offrent également la possibilité pour les lecteurs de changer leur regard sur les parcs animaliers et leurs habitants à poils, écailles et plumes. A l’heure où l’exploitation des animaux et de la nature par les humains a des conséquences toujours plus dramatiques, il est crucial de repenser nos rapports au monde et d’imaginer des alternatives à nos relations destructrices avec les autres. La littérature jeunesse présente justement de telles opportunités.


Bibliographie primaire
Bonne nuit, petit gorille, Peggy Rathmann, Mango jeunesse, 1995.
Cher zoo, Rod Campbell, Zethel, 2016.
Maïs reine des animaux, Isabelle Chavigny, Nelly Blumenthal, Glénat jeunesse, 2021.
Un secret, Daniel Nesquens, Miren Asiain Lora, La Martinière jeunesse, 2019.
Zoo, Anthony Browne, Kaléidoscope, 1992.
Zoo. Un dimanche en famille, Bernard Friot, Tom Schamp, Milan, 2009.

Bibliographie secondaire
Arluke, Arnold et Sanders, Clinton, «The Sociozoologic Scale», Regarding Animals, Philadelphie: Temple University Press, 1996, pp. 167-186.
Baratay, Eric, Et l’homme créa l’animal. Histoire d’une condition, Paris: Odile Jacob, 2003.
Baratay, Eric, «A la recherche des individus», Biographies animales, Paris: Seuil, 2017, pp. 13-30.
Baratay, Eric et Hardouin-Fugier, Elisabeth, Zoos. Histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIe-XXe siècle), Paris: Editions de la Découverte, 1999.
Berger, John, Why Look at Animals?, Londres: Penguin, 2009.
Braidotti, Rosi, The Posthuman, Cambridge: Polity Press, 2013.
Bruel, Christian, Anthony Browne, Paris: Editions Etre, 2001.
Clark, Timothy. The Cambridge Introduction to Literature and the Environment. Cambridge: Cambridge University Press, 2011.
DeMello, Margo, Animals and Society. An Introduction to Human-Animals Studies, New York: Columbia University Press, 2012.
Emel, Jody et Wolch, Jennifer, «Preface» dans Jennifer Wolch et Jody Emel (éds.), Animal Geographies. Place, Politics, and Identity in the Nature-Culture Borderlands, Londres: Verso, 1998, pp. xi-xxii.
Flanagan, Victoria, «Posthumanism: Rethinking “The Human” in Modern Children’s Literature», dans Clémentine Beauvais et Maria Nikolajeva (éds), The Edinburgh Companion to Children’s Literature, Edimbourg: Edinburgh University Press, 2017, pp. 29-41.
Flynn, Simon, «Animal Stories», dans Peter Hunt (éd.), International Companion Encyclopedia of Children’s Literature, Londres/New York: Routledge, 2004, pp. 418-435.
Foucault, Michel, Surveiller et punir: naissance de la prison, Paris: Gallimard, 2019.
Grenby, M. O. et Reynolds, Kimberley, Children’s Literature Studies. A Research Handbook. Londres: Palgrave Macmillan, 2011.
Hintz, Carrie, Children’s Literature. Londres/New York: Routledge, 2020.
Immel, Andrea, «Children’s Books and Construction of Childhood», dans John Stephens (éd.), The Cambridge Companion to Children’s Literature, Cambridge: CUP, 2009, pp. 19-34.
Jaques, Zoe, Children’s Literature and the Posthuman. Animal, Environment, Cyborg, Londres/New York: Routledge, 2015.
Lefebvre, Henri, La production de l’espace, Paris: Anthropos, 2000.
Malamud, Randy, «The Problem with Zoos», dans Linda Kalof (éd.), The Oxford Handbook of Animal Studies, Oxford: Oxford University Press, 2017, pp. 399-411.
McCallum, Robyn et Stephens, John, «Ideology and Children’s Books», dans Shelby A. Wolf, Karen Coats, Patricia Enciso, et Christine A. Jenkins (éds.), Handbook of Research on Children’s and Young Adult Literature, Londres: Routledge, 2011, p. 359-371.
Rey-Debove, Josette, et Rey, Alain (éds.), Le Petit Robert: dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Edition 2013, Paris, Dictionnaire le Robert, 2012.
Stephens, John, Language and Ideology in Children’s Fiction, Londres: Longman, 1992.
Viennet, Denis, «Animal, animalité, devenir-animal. Mise en question à travers les impératifs du développement technoscientifique», Le Portique, 23-24: 2011, pp. 1-11.
Ratelle, Amy, Animality in Children’s Literature and Film, Basingstoke: Palgrave MacMillan, 2015.      
Ritvo, Harriet, «On the Animal Turn», Daedalus, vol. 134, n° 4, 2007, pp. 118-122.
Watts, Michael J., «Afterword. Enclosure», dans Chris Philo et Chris Wilbert (éds.), Animal Spaces, Beastly Places. New Geographies of Human-Animal Relations, Londres/New York: Routledge, 2000, pp. 292-304.

Ressources en ligne
«Anthropocentrisme», Wikipedia (page consultée le 12 août 2021).
«Le carnaval, monde à l’envers – Mikhaïl Bakhtine», La parafe. Critiques théâtrales et lectures d’œuvres, mis en ligne le 4 septembre 2016 (page consultée le 12 août 2021).
Petre, Dominique, «Gare aux gorilles: des livres malins comme des singes», Ricochet, mis en ligne le 24 septembre 2020 (page consultée le 13 août 2021).


[1] Pour la plupart des chercheurs en études animales, le mot «animal» prend également l’humain en compte, c’est pourquoi ils préfèrent distinguer les «animaux humains» des «animaux non-humains». Pour des raisons de clarté et de lisibilité, j’emploie ici les mots «humain» et «animal» dans leurs acceptations communes. L’utilisation du genre masculin a également été adoptée afin de faciliter la lecture et n’a aucune intention discriminatoire.
[2] Margo DeMello, Animals and Society. An Introduction to Human-Animals Studies, New York: Columbia University Press, 2012, p. 4.
[3] «Humanisme», dans Josette Rey-Debove et Alain Rey (éds.), Le Petit Robert: dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Edition 2013, Paris: Dictionnaire le Robert, 2012, p. 1256.
[4] Victoria Flanagan, «Posthumanism: Rethinking “The Human” in Modern Children’s Literature», dans Clémentine Beauvais et Maria Nikolajeva (éds), The Edinburgh Companion to Children’s Literature, Edimbourg: Edinburgh University Press, 2017, p. 29.
[5] Amy Ratelle, Animality in Children’s Literature and Film, Basingstoke: Palgrave MacMillan, 2015, p. 2.
[6] Victoria Flanagan, art. cit., p. 26.
[7] Simon Flynn, «Animal Stories», dans Peter Hunt (éd.), International Companion Encyclopedia of Children’s Literature, Londres/New York: Routledge, 2004, p. 418. Nous pouvons citer ici l’influence des Pensées sur l’éducation de John Locke (1693), ou encore de l’Émile ou De l'éducation de Jean-Jacques Rousseau (1762), deux textes qui ont participé à assimiler animaux et histoires d’animaux avec l’enfance et ses textes (voir Andrea Immel, «Children’s Books and Construction of Childhood», dans John Stephens (éd.), The Cambridge Companion to Children’s Literature, Cambridge: CUP, 2009, pp. 30-31; et Amy Ratelle, op. cit., p. 9).
[8] Simon Flynn, art. cit., p. 421.
[9] Carrie Hintz, Children’s Literature. Londres/New York: Routledge, 2020, p. 49.
[10] Ibid., p. 76.
[11] M. O. Grenby et Kimberley Reynolds, Children’s Literature Studies. A Research Handbook. Londres: Palgrave Macmillan, 2011, p. 1.
[12] Flanagan, art. cit., pp. 29-30.
[13] Rappelons ici que l’espace n’est jamais neutre. Au contraire, et selon Henri Lefebvre, «[l]’espace (social) est un produit (social)», une construction résultant de rapports de force déséquilibrés entre différents groupes sociaux. Toujours selon Lefebvre, «l’espace ainsi produit […] est […] un moyen de contrôle donc de domination et de puissance» (p. 35). Voir Henri Lefebvre, La production de l’espace, Paris: Anthropos, 2000.
[14] Eric Baratay, Et l’homme créa l’animal. Histoire d’une condition, Paris: Odile Jacob, 2003, pp. 288-289.
[15] Eric Baratay et Elisabeth Hardouin-Fugier, Zoos. Histoire des jardins zoologiques en Occident (XVIe-XXe siècle), Paris: Editions de la Découverte, 1999, p. 172.
[16] La classification et mise en ordre du monde serait, pour Michel Foucault, «[l]a première des grandes opérations de la discipline» (p. [16]). En effet, selon lui, «[l] a discipline procède d’abord à la répartition des individus dans l’espace […]. La discipline parfois exige la clôture, la spécification d’un lieu hétérogène à tous les autres et fermé sur lui-même» (p. [16]), des critères applicables au zoo. Voir Michel Foucault, Surveiller et punir: naissance de la prison, Paris: Gallimard, 2019.
[17] Baratay et Hardouin-Fugier, op. cit., p. 175.
[18] DeMello, op. cit., p. 148.
[19] «Anthropocentrisme», Wikipedia (page consultée le 12 août 2021).
[20]Arnold Arluke et Clinton Sanders, «The Sociozoologic Scale», Regarding Animals, Philadelphie: Temple University Press, 1996, pp. 167-186.
[21] Rosi Braidotti, The Posthuman, Cambridge: Polity Press, 2013, p. 43. Traduction de la rédactrice.
[22] Arluke et Sanders, op. cit., p. 168.
[23] Jody Emel et Jennifer Wolch, «Preface», dans Jennifer Wolch et Jody Emel (éds.), Animal Geographies. Place, Politics, and Identity in the Nature-Culture Borderlands, Londres: Verso, 1998, p. xvii. Traduction de la rédactrice.
[24] Zoe Jaques, Children’s Literature and the Posthuman. Animal, Environment, Cyborg, Londres/New York: Routledge, 2015, pp. 65-66.
[25] Robyn McCallum et John Stephens, «Ideology and Children’s Books», dans Shelby A. Wolf, Karen Coats, Patricia Enciso, et Christine A. Jenkins (éds.), Handbook of Research on Children’s and Young Adult Literature, Londres: Routledge, 2011, p. 367.
[26] «Le carnaval, monde à l’envers – Mikhaïl Bakhtine», La parafe. Critiques théâtrales et lectures d’œuvres, mis en ligne le 4 septembre 2016 (page consultée le 12 août 2021).
[27] John Stephens, Language and Ideology in Children’s Fiction, Londres: Longman, 1992, p. 121.
[28] Dominique Petre, «Gare aux gorilles: des livres malins comme des singes», Ricochet, mis en ligne le 24 septembre 2020 (page consultée le 13 août 2021).
[29] Stephens, op. cit., p. 156.
[30] Margo DeMello, op. cit., p. 39.
[31] Selon Eric Baratay, «[c]e n’est plus un anthropomorphisme intempestif, centralisé, posant l’homme en référence absolue et supérieure par anthropocentrisme, mais un anthropomorphisme contrôlé, décentralisé, provincial, où l’humain constitue un repère parmi d’autres, pouvant servir de modèle pour interroger les espèces autour et de moyen de compréhension en cas de communauté». Voir «A la recherche des individus», Biographies animales, Paris: Seuil, 2017, p. 25.
[32] Denis Viennet, «Animal, animalité, devenir-animal. Mise en question à travers les impératifs du développement technoscientifique», Le Portique, n° 23-24, 2011, p. 2.
[33] Randy Malamud, «The Problem with Zoos», dans Linda Kalof (éd.), The Oxford Handbook of Animal Studies, Oxford: Oxford University Press, 2017, p. 405. Traduction de la rédactrice.
[34] Christian Bruel, Anthony Browne, Paris: Editions Etre, 2001, p. 221.
[35] John Berger, Why Look at Animals?, Londres: Penguin, 2009, p. 33.
[36] Baratay et Hardouin-Fugier, op. cit., p. 168.
[37] Id.
[38] Denis Viennet, art. cit., p. 1.
[39] Michael J. Watts, «Afterword. Enclosure», dans Chris Philo et Chris Wilbert (éds.), Animal Spaces, Beastly Places. New Geographies of Human-Animal Relations, Londres/New York: Routledge, 2000, p. 292.


Image de vignette: image intérieure de Un secret de Daniel Nesquens et Miren Asiain Lora (©La Martinière jeunesse)


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