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Date

Sylviane Degunst

1 mai 2004



Sylviane Degunst est passionnée par l'écriture. A la naissance de sa fille, elle commence par consigner de nombreuses anecdotes qui feront, plus tard, des histoires. Elle a depuis publié Pomme, fille unique (Milan cadet), "Gabi a grandi", "Mes trésors", "Maïs et Macadam" (trois petites histoires dans le Grand Livre des Petits chez Albin Michel) et
Ma mère déteste la tienne (Père Castor Flammarion). En fin d’année paraîtra : Noëls du monde (Flammarion), sur des illustrations d'Olivier Tallec. Rencontre....






Ricochet - Sylviane Degunst, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?


Sylviane Degunst - J’adore le vélo, les photos, le cinéma, la littérature, la nature et les animaux. Je viens d’avoir 46 ans et j’ai exercé plusieurs métiers dont les principaux : ouvreuse dans un ciné d’art et d’essais pendant mes études de lettres, prof de français en Haïti, critique de cinéma, secrétaire de rédaction. Mère de Zoé, 12 ans, amie de René depuis 20 ans, maîtresse de Fleurette (chatte) depuis 3 ans.

Ricochet - Comment est née votre envie d'écrire pour les enfants ?


Sylviane Degunst - A la naissance de ma fille. J’écrivais déjà beaucoup (nombreuses lettres, articles pour la presse) mais je me suis mise à consigner des anecdotes tous les jours tant j’étais étonnée d’être émerveillée par cette nouvelle personne (moi qui pensais ne pas vouloir d’enfants...)

Ricochet - Comment naissent les histoires que vous imaginez ?


Sylviane Degunst - D’un sens de l’observation très développé (humains, animaux, objets). C’est quasiment une maladie depuis la toute petite enfance.

Ricochet - Vos ouvrages mettent en scène principalement des filles, pourquoi ?


Sylviane Degunst - C’est un vrai regret. Je ne sais pas le faire mais je voudrais beaucoup essayer (dans ma dernière histoire, il y a un garçon). J’ai pourtant eu une tripotée de copains et cousins (mais pas de frère). Je suis toujours étonnée de voir que, bien que l’école soit mixte, les garçons et les filles se mélangent si peu... ma fille n’invite que des filles à la maison. Et mes amis me disent que chez eux, c’est pareil. Les garçons invitent les garçons, les filles des filles. Ça me paraît très dommage et récent. Quand j’étais enfant et ado, j’avais surtout des copains.

Ricochet - Pour Pomme, vous mettez en scène une fille unique, qui va se choisir sa famille. Vos histoires semblent être tirées de situations quotidiennes, proches des enfants. Pourriez-vous nous en dire plus ?


Sylviane Degunst - Je suis fille unique, je n’ai qu’une fille et cette histoire-là vient surtout d’un agacement à entendre des clichés concernant les enfants uniques. Je pense qu’il y a autant de façons d’être un enfant unique qu’il y a d’enfants uniques. Ça m’agace aussi énormément qu’on pense que ce sont des enfants qui s’ennuient ou qui sont malheureux. Ni plus ni moins que dans une fratrie. Il y a beaucoup d’enfants dans notre entourage et quotidiennement.




Ricochet - Est-ce que, à votre avis, vos ouvrages aident les enfants à grandir ?


Sylviane Degunst - Je n’en ai pas écrit assez pour le savoir. Pour Pomme, j’espère que cette histoire soulage les enfants uniques qui regrettent de ne pas avoir de frères et soeurs.

Ricochet - Travaillez-vous en collaboration avec vos illustrateurs ? Quelle importance a pour vous l’illustration dans vos ouvrages ?


Sylviane Degunst - Hélas, et j’en suis très étonnée et déçue, c’est toujours l’éditeur qui a choisi l’illustrateur et sans jamais nous mettre en contact. Est-ce pour éviter que l’ouvrage ne s’éternise (chacun apportant ses idées, ses exigences...) ? j’ai une amie peintre avec laquelle j’ai travaillé mais notre « œuvre » commune n’a pas trouvé d’éditeur.


L’illustration est très importante pour moi et m’émerveille ! J’aime qu’elle apporte autre chose que ce que dit le texte.

Ricochet - Vous travaillez avec différents éditeurs. Est-ce que la démarche est toujours identique ?


Sylviane Degunst - Il se trouve que mes histoires n’ont pas plues (pour l’instant) deux fois de suite au même éditeur (sauf pour Albin Michel mais c’était trois histoires dans le même livre).

Ricochet - Que pensez-vous de l’essor de la littérature de jeunesse?


Sylviane Degunst - Je suis ravie qu’il y en ait tant (au regard du peu que j’avais à me mettre sous la dent dans mon enfance) et un peu affolée par tant de choix (en tant que lectrice). Je sors du salon du livre de Montreuil presque écoeurée en me promettant de ne pas y retourner mais j’y retourne. Quand on voit tant de bouquins, ça fait trop supermarché. Alors que, pour moi, le livre est un objet rare et précieux. J’aime mieux aller chez Chantelivre qu’à la Fnac.

Ricochet - Quels sont les auteurs et les illustrateurs pour la jeunesse que vous admirez ?


Sylviane Degunst - Marie-Aude Murail, Anne Fine, Susie Morgenstern, Marie-Sophie Vermot, Helen Riff, Babet Cole, John Rowe, Corentin, j’aime énormément les illustrateurs des éditions du Rouergue : Frédérique Bertrand, Lamia Ziadé, Isabelle Chatelard.

Ricochet - Quels sont vos projets ?


Sylviane Degunst - Je suis entrain de remanier une histoire sur le désir d’indépendance et d’autonomie (mais je me demande si je ne vais pas passer à autre chose car j’ai déjà essuyé 8 refus). J’ai en tête deux autres sujets (un sur la maladie, l’autre sur le travail qui absorbe la vie de famille).


Je travaille aussi sur des photos retouchées (sur ordinateur), un petit pamphlet sur les diktats de la jeunesse et de la beauté avec petits textes caustiques en légendes.


Et............beaucoup plus difficile : je cherche à réintégrer le monde des salariés. J’aimerais être secrétaire de rédaction dans l’édition.

Auteurs et illustrateurs en lien avec l'interview