Antonio Carmona: «J’avais envie depuis longtemps d’écrire une histoire plus étendue en lien avec le Japon.»
Antonio Carmona est né en 1991 à Nîmes. Il s'est d'abord formé au jeu d'acteur au Conservatoire d'art dramatique de Marseille avant de suivre une formation d'artiste clown au Samovar à Paris. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre destinées à la jeunesse. Fin 2023, il est l’heureux vainqueur de la cinquième édition du Concours du premier roman jeunesse de Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama. Avec le Japon en toile de fond, son roman On ne dit pas sayonara aborde le deuil avec une grande pudeur et beaucoup de délicatesse.
Antonio Carmona est né en 1991 à Nîmes. Il s'est d'abord formé au jeu d'acteur au Conservatoire d'art dramatique de Marseille avant de suivre une formation d'artiste clown au Samovar à Paris. Il a écrit plusieurs pièces de théâtre destinées à la jeunesse. Fin 2023, il est l’heureux vainqueur de la cinquième édition du Concours du premier roman jeunesse de Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama. Avec le Japon en toile de fond, son roman On ne dit pas sayonara aborde le deuil avec une grande pudeur et beaucoup de délicatesse.
Nathalie Wyss: Comment est né votre roman On ne dit pas sayonara?
Antonio Carmona: Il est né du désir d’écrire une histoire plus dense que celles que j’avais l’habitude d’écrire. Je suis d’abord un auteur de théâtre, les formats que j’écris pour la scène se doivent d’être assez courts pour ne pas dépasser l’heure et demie de spectacle. J’avais envie depuis longtemps d’écrire une histoire plus étendue en lien avec le Japon, autour d’une petite fille qui cherche à assembler les pièces manquantes du puzzle de son cœur…
J’ai postulé pour une bourse d’écriture à Kyoto et c’est là que ça a commencé pour de vrai!
Quel est votre lien avec le Japon et, surtout, comment s’est passée votre résidence d’écriture?
Comme pour beaucoup de personnes de ma génération, mon premier lien avec le Japon c’est celui de mon enfance et de mon adolescence; les animés, les mangas et les jeux vidéo… J’ai fait des vacances à Kyoto pour la première fois en 2018 et je suis tombé amoureux du pays. Il m’a inspiré des choses très fortes en lien aussi avec ma propre histoire… Je me suis alors juré de revenir y écrire une histoire un jour.
Quant à ma résidence d’écriture, ça a été un paradis. Je pense que j’ai eu beaucoup de chance parce que j’avais l’impression qu’on m’ouvrait beaucoup de portes sur place. J’ai notamment fait des ateliers d’écriture avec des élèves franco-japonais, j’ai interviewé beaucoup de personnes hāfu (des Japonais métis) et j’ai échangé autour de la question des rites et de la mort un sacré nombre de fois.
Pour l’anecdote, les 29 premiers chapitres (qui se passent en France) ont été écrits sur l’Archipel, et les trois derniers (qui se passent au Japon) chez moi, à Villeurbanne…
Parlez-vous le japonais?
Je n’oserais pas dire que je parle japonais. Disons que je le baragouine et que je peux survivre et me débrouiller dans un contexte très simple ou avoir de toutes petites conversations. J’aimerais continuer à l’apprendre, c’est au programme!
Pouvez-vous nous raconter le déroulement de votre participation au Concours du premier roman jeunesse aux éditions Gallimard Jeunesse?
J’ai eu la chance de finir mon manuscrit environ un mois avant l’appel à textes de Gallimard.
Je connaissais déjà bien le concours car j’avais lu Les mystères de Larispem de Lucie Pierrat-Pajot et La clef des champs d’Audrey Faulot. Je me suis alors dit (sans y croire du tout!) que ça ne coûtait rien de déposer mon manuscrit puisqu’il était «prêt». ça a été une magnifique surprise de savoir que j’étais finaliste et un rêve éveillé quand j’ai appris que j’étais le lauréat, j’ai même cru à un canular...
Vous écrivez des pièces de théâtre, est-ce que vous envisagez d’adapter ce texte à la scène?
Ça m’a traversé l’esprit et je garde ça au fond de mon tiroir pour un futur lointain et hypothétique, mais ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Il y a d’autres projets d’abord!
En référence à votre histoire, préférez-vous la série de manga Naruto ou Dragon Ball?
Ni l’un ni l’autre [rires]! Comme je disais, je suis un grand fan d’animation japonaise, mais mes coups de cœur vont à des œuvres un peu plus récentes… L’Attaque des Titans (quel scénario incroyable!), Your Lie in April (quelle émotion!) ou Demon Slayer (quelle direction artistique renversante!).
Quel est votre roman jeunesse préféré?
C’est difficile à dire parce que je lis beaucoup et presque exclusivement de la jeunesse… J’adore globalement les œuvres de Gary D. Schmidt, notamment Jusqu’ici tout va bien ou Sans crier gare, son dernier livre en date.
Il y a un an j’ai aussi eu un vrai coup de cœur pour Quelques minutes après minuit de Patrick Ness… Enfant, la série Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire m’a beaucoup plu. J’aimerais la relire!
Écrire pour les enfants, une évidence?
Oui! Et plus généralement c’est une évidence que ma vie professionnelle soit tournée vers les jeunes dans la mesure où, avant d’être écrivain à plein temps, j’ai été animateur puis directeur de centre de loisirs, je travaillais aussi pour des structures sociales pour l’enfance.
Quels sont vos projets?
Jusqu’à l’été 2025, j’ai trois pièces de théâtre à écrire, dont une que je mettrai en scène et qui verra le jour en novembre 2026: c’est l’histoire d’un héros de dessin animé (à l’américaine cette fois-ci) qui fait irruption dans une famille et vient tout perturber.
À partir de l’été 2025, j’aimerais entamer l’écriture de mon deuxième roman: pas vraiment une suite mais une espèce de spin-off à On ne dit pas sayonara, qui se concentrera sur le personnage de Stella la grande amie d’Élise, l’héroïne.