Claire Mazard
Claire Mazard est née en 1957. Elle a passé son enfance et son adolescence dans le midi de la France et habite Paris depuis l'âge de vingt ans. A l'âge de trente ans, elle publie pour la jeunesse tout en continuant de travailler à côté. En 2008 : elle décide de se consacrer exclusivement à la littérature jeunesse. Elle a signé plus d’une trentaine d’ouvrages chez plusieurs éditeurs. Ce sont souvent des thèmes forts tels que le droit des enfants, l’inceste, la violence, la maladie, l'amitié que Claire Mazard aborde dans ses livres. Elle délivre au travers de ses écrits de véritables messages d'espoir et sensibilise le lecteur à des problèmes encore trop souvent tabous. Elle écrit aussi des récits d'aventures et des policiers et aime aller à la rencontre de ses lecteurs lors d'animation dans les écoles en France ou à l’étranger.
Aucun
- Quelle utopie seriez-vous prête à défendre ?
Au mot "utopie", je préfère le mot "cause". Dans ce cas, c'est la condition de la femme.
-A part être écrivain, que rêveriez-vous d'être ?
Artiste peintre.
- Où écrivez-vous ? Quel est le lieu qui vous inspire le plus ?
J’écris chez moi à Paris, dans mon petit coin de campagne, au calme.
- Quel est le sentiment qui vous habite le plus souvent ?
Je suis plutôt méfiante et en même temps pleine d’espoir.
-Quel (s) genre(s) de livre(s) vous tombe(nt) des mains ?
Les livres de science-fiction et de fantastique. J’ai besoin de concret.
- Que redoutiez-vous enfant ?
Devenir clocharde.
- Vous arrive-t-il de côtoyer des êtres imaginaires ?
Oui, tout à fait. Je suis un petit peu restée une enfant, je peux tout à fait imaginer avoir un animal transparent à qui je peux parler. Dans « Le redoublant », j’évoque d’ailleurs un petit personnage imaginaire inventé par Ted Allan : le "souricureuil" avec qui communique mon personnage principal. Ca me ressemble.
- Que feriez-vous ou diriez-vous à un ogre s'il vous arrivait d'en croiser un ?
Je lui dirai : « Avez-vous lu " Le Bon gros géant" de Roald Dahl ? »
-Qu'avez-vous conservé de l'enfance ?
La poésie et cette capacité de se retrancher dans le monde de l’enfance emplie de cette poésie qu’on perd un petit peu en vieillissant.
-Selon vous, qu'est-ce qui fait vendre un livre ?
La couverture certainement. La notoriété de l’auteur peut-être aussi.
- Quel qualificatif vous colle à la peau ?
La fidélité.
- Quelle est la meilleure phrase qu'un enfant vous ait dite ?
« Est-ce que vous comptez écrire jusqu’à l’éternité ? ». Question d’une petite fille de primaire lors d’une rencontre en Nouvelle Calédonie. Cela m’a beaucoup plu !
- Quelle est votre définition du bonheur ?
« Le bonheur cette chose qui n’existe pas et qui pourtant un jour n’est plus. » (Mme Bethouart)
Le bonheur, c'est peut- être avant tout d'être en accord avec soi-même
- Si vous aviez la possibilité de recommencer, que changeriez-vous ?
Je commencerais dès l’âge de 20 ans à exclusivement me consacrer à la littérature pour la jeunesse.
- Enfant, quel genre de lectrice étiez-vous ?
Une lectrice dévoreuse... des « Fantomette » et du "Club des Cinq"
- Vis-à-vis de quoi vous sentez-vous impuissante ?
L’insoutenable légèreté de l’être... Non ce ne sont pas les mots. C'est plutôt "l'insupportable inconséquence de l'homme".
- Quel est l'animal auquel vous ressemblez le plus ? Pourquoi ?
Autour de moi, on dit que je ne lâche jamais le morceau. Je dirais donc un pitbull,… mais gentil quand même... Comme j’ai besoin de poésie, je m’identifierais plutôt à un petit oiseau.
- Quel est le mot que vous préférez dans la langue française ?
Le mot tendresse. Je me souviens d’ailleurs d'un premier roman écrit à dix-sept ans qui commençait par ce mot. Je le décomposais :"tendre vers quelqu’un" et la sonorité « esse » qui évoque la douceur.
- Que souhaiteriez-vous que l'on retienne de vous ?
Sans vouloir être prétentieuse, je dirais mes livres
Vos livres
- Quelle est votre dernière sortie pour la jeunesse ?
« Un cow-Boy dans les étoiles » paraîtra en février au Seuil jeunesse
- Le(s) livre(s) dans votre production dont vous êtes fière ou qui vous laisse(nt) un souvenir particulier
Il y en a un que je trouve particulièrement dur, mais certainement utile, c'est : "Maman, les p’tits bateaux » (éditions Casterman, 1999) traitant de l’inceste. J’aime aussi « Zélandia » (éditions Flammarion, Coll. Castor poche, 2003). Dans ce récit, je rends hommage à un monsieur rencontré en Nouvelle-Calédonie qui est devenu un ami. Je citerais aussi "Le Cahier rouge" (Syros, 2000), entre autres parce que j'ai mis des citations recueillies à dix-sept ans.
- Quel est le thème que vous aimez davantage traiter ?
Deux thèmes, primordiaux pour moi : Le droit des enfants et la condition de la femme dans le monde.
- D'où est né votre premier livre/ illustration ?
D'un article dans une revue de médecine. Cet article relatait l'expérience des petits singes capucins dressés pour venir en aide à des adultes handicapés. J'ai imaginé une histoire d'un enfant handicapé qui reprend goût à la vie grâce à un petit singe : « Je redessinerai le ciel bleu dans tes yeux »(éditions Magnard en 1990 et puis Pocket jeunesse en 2002).
- Quel livre en littérature de jeunesse auriez-vous voulu écrire ou réaliser à la place d'un autre ?
« O boy ! », de Marie-Aude Murail.
- Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
Je voudrais écrire un roman policier dont le cadre est atypique : une maison de retraite dans laquelle les personnes âgées viennent avec leur ami canin. Je réfléchis aussi à un récit d'aventures qui se passerait en 1870 dans les Catacombes à Paris.
- Où et comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
Toujours chez moi, dans mon jardin, en pouvant vivre exclusivement de mes livres.
Littérature de jeunesse
- Un livre pour la jeunesse qui vous a marqué petite ?
Il y a « La petite fille aux oiseaux » (Bibliothèque rose, 1958 ) et « Poil de carotte ».
- Quels sont vos auteurs-illustrateurs de référence ou qui pour vous développent une approche intéressante ?
Il y en a beaucoup : Thierry Lenain, Valérie Dayre, Marie-Sabine Roger, Christophe Honoré, Marie-Sophie Vermot...
- Quels sont vos livres "coups de coeur", les "incontournables" en littérature de jeunesse ?
Les incontournables (qui ont été des coups de coeur) :
"L’œil du loup" de Daniel Pennac,
"La belle lisse poire du prince de Motordu" de Pef
"Le chat de Tigali" de Didier Daeninckx,
"L'enfant océan" de Jean-Claude Mourlevat
"O boy !" et "Simple" de Marie-Aude Murail…
"Le passage" de Louis Sachar
Mes coups de cœur (que j'aimerais incontournables )
"Avec tout ce qu’on a fait pour toi" de Marie Brantôme,
"Mal à ma mère" de Clara Vidal
"La petite cinglée" de Jeannine Teisson
"Les oreilles en pointe " de Serge Perez
"Mon cœur bouleversé" de Christophe Honoré
"Lettres à mon petit frère" de Chris Donner
"La chanson de Hannah" de Jean-Paul Nozières...
Et il y en a tellement d'autres.
Culture
- Un film, une photo/illustration qui vous touche ?
Le film « Quand la mère monte » de Yolande Moreau
- Un musicien
Mozart.
On demandait à Lucien Guitry son musicien préféré.
Brahms.
Et Mozart ?
Ah Mozart, c'est le seul.
J'aime beaucoup cette anecdote.
- Un lieu où vous aimeriez vivre
Je suis très bien chez moi. Si je devais changer : une maison au bord d'un d’un lac pour le silence.
-Une phrase (une devise) qui vous guide
« La vie est trop courte pour être petite » Si mes souvenirs sont exacts, cette phrase est d'André Maurois.
Actualité
- Vos dernières (bonnes) lectures ?
- « Un chagrin d’école » de Daniel Pennac.
Ce livre est un hommage délicieux à la littérature et l'écriture, mais peut-être, surtout, un hommage extraordinaire aux enseignants. Il devrait être offert à tous les enseignants débutants. J'ai aussi beaucoup aimé « Ni d’Eve ni d’Adam » d’Amélie Nothomb, dont j'apprécie la légèreté et la profondeur.
- Un site (sur les techniques graphiques, un auteur-illustrateur, une approche particulière du texte, de la littérature...) que vous souhaitez recommander ?
Le site www.evene.fr parce que j'aime les citations.