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Lise Mélinand

Stéphanie Berland
5 mars 2009

Lise Mélinand est née à Lyon, en 1977. Elle est illustratrice pour la jeunesse. Elle écrit aussi parfois ses propres textes. Après un parcours universitaire littéraire, elle entre à l'IUFM et devient professeur des écoles. Mais, bien qu'elle aime ce travail avec les enfants, là n'était pas sa vocation. Depuis ses dessins d'enfance, elle n'a pratiquement plus lâché ses crayons, pinceaux, et autres ciseaux. Son déclic s'est produit lorsqu'elle a découvert une plaquette de l'école d'art Emile Cohl, à Lyon. Elle enseigne pendant un an, puis fait une demande de mise en disponibilité pour s'engager dans la formation désirée. Une fois son diplôme obtenu, elle reprend son métier d'enseignante à mi-temps, mais ne dispose pas d'assez de temps pour dessiner. C'est profitant aujourd'hui d'un congé maternité qu'elle renoue avec les illustrations.


- Comment se sont déroulées les rencontres avec les éditeurs et la publication de votre premier livre ?

J'ai eu la chance de rencontrer Amélie Léveillé et Jean-René Gombert (travaillant alors pour Bilboquet et aujourd'hui fondateurs de la maison d'édition L'Elan Vert), au sein même de mon école Emile Cohl, en dernière année, lors d'une rencontre école-éditeurs. Je leur ai présenté mes travaux dont le projet d'album « la Goutte de Miel » qui traite de l'absurdité de la guerre. Par le plus grand des hasards, la communauté arménienne leur avait également soumis le texte de ce conte traditionnel. Mon interprétation colorée, plutôt inattendue, du sujet leur a plu. Voilà comment mon premier livre a été édité.

- Ecrivez-vous vos histoires vous-même (notamment les livres inspirés de Rudyard Kipling) ? D'où vous vient ce goût pour ces écrits ?

Alors que je cherchais des petits contes enregistrés pour mes élèves en bibliothèque, j'ai découvert un CD des Histoires comme ça de Rudyard Kipling. J'ai gardé en mémoire cette grande fantaisie des textes de Kipling que la lecture des acteurs mettait merveilleusement en évidence. J'ai, plus tard, monté un premier projet à partir du texte How the Rhinoceros got his Skin que j'ai soumis à mon premier éditeur Bilboquet. Ce dernier ne m'a contactée qu'un an après, mais a choisi de lancer une série Kipling. Après La Peau du Rhino et Le Sourire de la baleine, Le Saut du Kangourou devrait très bientôt être publié. Nous avons fait le choix, avec l'éditeur, de traduire ces textes en nous adressant à un public plus jeune que celui de l'auteur tout en essayant de garder le rythme de langue qui lui est si particulier.




- Le caddie de Madame Misère a-t-il été écrit en italien ou vous êtes-vous inspirée d'un conte préexistant ?

Le caddie de Madame Misère est une histoire originale. Il y a quelques années, j'habitais un immeuble sur une place de Lyon qui jouxtait un squat. Pendant trois ans, j'ai vu vivre et passer quotidiennement ces gens en grande difficulté. De là est né ce « conte cruel ». Le squat a ensuite été détruit pour construire un grand commissariat d'arrondissement. J'ai écrit cette histoire en français. La rencontre avec mon éditeur italien Oreccio Acerbo s'est faite à l'occasion du festival international du livre jeunesse de Bologne. Cinq images avaient été sélectionnées et exposées en 2004. L'éditeur m'a alors contactée pour savoir si ces illustrations faisaient partie d'un album et quel en était le texte. Ce dernier a été traduit, très bien traduit, me semble-t-il, par Francesca Lazzarato. L'éditeur a également fait un beau travail de mise en valeur du texte.

- Quels sont vos prochains projets que vous souhaiteriez divulguer ?

Les cinq albums à venir s'adressent à un public très jeune (3-5 ans). L'un devrait paraître en mars chez Naïve. Les 4 autres à partir de septembre 2009 chez L'Elan vert.


Propos recueillis par Stéphanie Berland, étudiante en licence professionnelle "métiers de l'édition" à l'IUT Paris Descartes

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