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Publics et collections

L’intégration documentaire en question dans les collections des bibliothèques publiques.

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Yves Aubin et Pascale Le Corre
7 janvier 2009

Les bibliothèques présentent des documents de toute nature à tous les publics. Le point de vue qui va de la collection vers les lecteurs ne peut aujourd'hui répondre à tous les usages. Il est difficile de déterminer un profil de lecteur en fonction de critères simples dont celui de la classe d'âge. Pourtant c'est celui qui apparaît encore comme le plus tenace. Les usages se sont diversifiés, certains diront même « atomisés », au point de constater qu'après le « zapping » nous constatons des pratiques de « butinage » qui affectent les comportements culturels. Ce qui se traduit par des « prises en passant », des « attentions » fugaces et successives pour tel ou tel document en l'absence d'une approche ordonnée, déductive et respectueuse des ordres et classements de la bibliothèque. Et naturellement cela affecte tous les âges. Il n'est plus possible d'isoler des comportements mais seulement de prendre la mesure de la diversité des centres d'intérêt et des modes d'appropriation de la bibliothèque.




Le renversement de la centralité des collections vers la centralité des usages des publics se traduit dans de nouveaux aménagements des espaces publics des bibliothèques. Parmi les bibliothèques qui ont modifiées profondément leur organisation : la bibliothèque de Saint-herblain.




La bibliothèque de Saint-Herblain existe depuis quatorze ans et son organisation avait prévu un espace dédié aux adultes et un aux enfants. Suite à une enquête effectuée auprès des usagers en 2006 il est apparu un souhait de clarification des classements, de mise en valeur de l’offre documentaire en jouant sur les complémentarités des collections. Cette enquête a également confirmé que les usagers circulaient dans toute la médiathèque et fréquentaient tous les espaces. La réflexion a débouché sur un réaménagement des collections et des espaces, tout en conservant le même mobilier à la même place et selon les principes suivants : fusion des collections documentaires adultes et jeunesse, rapprochement physique des collections de littérature.




Les livres documentaires adultes et jeunes ont donc été intégrés dans les mêmes rayonnages. Tous les mobiliers permettent une présentation « à plat »des livres, ce qui était jusque là réservé au seul « secteur » jeunesse.




Les romans pour la jeunesse ont trouvé leur place en face des romans pour adultes, dans un mobilier bas dont la partie supérieure permet une présentation « à plat ». Seule la bande dessinée a conservé le même emplacement et les collections « Arts » jouxtent les albums. Au dessus de l’espace dédié aux albums ont été installées des voiles, lesquelles réduisant la hauteur sous plafond en font un endroit un peu à part dans la bibliothèque et permettent de maintenir l’identification d’un espace plus particulièrement destinés aux
plus petits.




Quelques observations suite au réaménagement : un lecteur ne vient pas nécessairement chercher un livre pour adulte ou pour enfant, il vient pour trouver une réponse, assouvir sa curiosité ou découvrir de nouveaux livres ! Ainsi les « adultes » empruntent des romans pour la jeunesse, lisent des albums (dont certains ont été intégrés dans le rayon « Arts »). De leur côté les enfants circulent dans toute la bibliothèque et disparaît cette séparation où l’on avait d’un côté, des enfants et de l’autre, des adultes. Sur des sièges l’un à côté de l’autre un adulte et un enfant peuvent être chacun plongé dans leur lecture. La relation intergénérationnelle s’en trouve largement améliorée et la capacité du « vivre ensemble » développée. Et cela a des conséquences sur les spécialisations professionnelle : jusqu’où peut-on encore maintenir des bibliothécaires pour la jeunesse et des bibliothécaires pour les adultes ?

La réponse est sans doute dans une plus large polyvalence avec, ce qui se fait déjà à Saint-Herblain depuis plusieurs années, des acquisitions de documents pour adultes et jeunes sous la responsabilité d’une même personne dans un domaine déterminé.




La bibliothèque silencieuse, traditionnellement d’étude cède le pas à une bibliothèque d’usages où tous sont considérés avec le même intérêt et intégrés dans la même communauté des lecteurs.

Yves Aubin, directeur

Pascale Le Corre, bibliothécaire


La Bibliothèque

Ville de Saint-Herblain

02 28 25 25 53


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