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Date

Traduire la littérature jeunesse

Léa MEVEL
1 janvier 1990



PARCOURS PROFESSIONNELS POUR LA LECTURE DE JEUNESSE



Rencontre

MERCREDI 12 JANVIER 2005

10h30-11h30





Animatrice : Corinne ABENSOUR, maître de conférences à l'Université Paris 13


Intervenants :

- Bernard FRIOT, auteur jeunesse et traducteur Allemand/Français

- Rose-Marie VASSALLO, auteur jeunesse et traductrice Anglais/Français

- Chloé MONCOMBLE, éditrice chez Milan jeunesse et traductrice Anglais/Allemand/Français

- Charlotte RUFFAUT, éditrice chez Hachette jeunesse



Dans le secteur du livre de nos jours, semblent émerger de nouvelles influences étrangères.Par exemple le Girly et l'Héroic Fantasy attirent beaucoup les jeunes lecteurs français. Traduire la littérature étrangère en français est un réel travail. Comment un éditeur choisit-il une œuvre étrangère pour lui promettre un avenir sur les stands français ?

Quelle est la place du traducteur dans la chaîne du livre ; est-il auteur ? Quelle est la part de réécriture ?






L'éditeur doit pouvoir être bon lecteur pour être bon acheteur : c'est en partie pourquoi la littérature anglophone est si présente en France. Il est indispensable de passer par l'anglais pour présenter un livre en maison d'édition et certains pays ne font pas l'effort de mettre en place des institutions pour les traduire en France, comme la Suède ou le Finlande.

Chez Hachette, 60 à 80% de la production est étrangère car cette maison a les moyens d'assumer une chasse aux droits sans merci. Dans le cadre européen le terrain est balisé grâce aux foires de Bologne, Francfort, et de plus en plus Londres. Certains auteurs se détachent systématiquement lors de ces salons : soit avec des textes actuels (en rapport ou représentant le pays), soit des textes un peu plus " attendus ", " formatés ", dans l'air du temps.

Milan, de moyens plus modestes, se contente d'un repérage plus discret, par le bouche à oreille, connaissances et relations établies avec les auteurs intéressants.

Il faut avouer que les auteurs français savent très bien " faire " les romans intimistes et les albums " psychologiques " mais ils n'ont pas compris aussi bien que les Anglais, les Américains ou les Allemands comment inventer les histoires fantastiques qui plaisent aux jeunes en ce moment ; voila pourquoi les éditeurs préfèrent se fier à la production étrangère pour certains thèmes.




Techniquement traduire une œuvre, c'est toujours de la réécriture. L'auteur et le traducteur sont très souvent fidèles l'un à l'autre car le traducteur doit recréer l'univers qu'il apprend à connaître.

Bernard Friot explique que la façon de dire les choses et de les écrire est très différente selon les langues ; pour l'allemand par exemple le mode de récit diffère et le traducteur doit dans ce cas quitter le texte d'origine pour rechercher l'effet voulu. Il faut souvent enlever des mots, changer des expressions pour ne pas trahir l'auteur. Sur les albums pour enfants la difficulté supplémentaire est le jeu entre le texte et l'image (jeu avec des rimes ou sonorités par exemple) et il faut parfois inventer des moyens narratifs pour rendre compte de l'effet original de l'oeuvre.

Un désir commun aux auteurs et aux éditeurs apparaît à la fin de la conférence : l'apparition en France de nouveaux auteurs étrangers, de pays non représentés sur le marché du livre jeunesse traduit.