20 noisettes pour Hector

Au sein d’une colonie d’écureuils, vit un original, Hector. Sorte de vilain petit canard, il agit à son rythme et selon son bon vouloir. C’est du moins ainsi que le jugent ses congénères peu amènes. Hubert Poirot-Bourdain construit avec vivacité cette situation initiale, les écureuils vibrionnants se perdent dans les branches dessinées à gros traits noirs et les taches rousses se confondent avec la masse verte des feuillages pour une sensation d’énergie joyeuse. L’abondance des tas de noisettes exprime une satisfaction de nantis : les écureuils comptent leurs noisettes avec une mécanique d’avare.

Tout va bien. Sauf, « 20 noisettes pour Hector ?! ».

Isolé sur la page de droite, mis en accusation, Hector n’a devant lui qu’un misérable petit stock de noisettes et il est ostracisé. La larme qui tombe de ses yeux n’échappera pas aux jeunes lecteurs.

Après ce temps fort, la vie reprend son cours, jusqu’à la nouvelle menace, celle de la tempête qui met en péril la colonie. Heureusement Hector est là !

La vivacité du récit, la personnalité attachante d’Hector, la lisibilité graphique : tout concourt à l’efficacité de cette fable qui plaide pour la bienveillance à l’égard des autres, la reconnaissance des talents de chacun selon ses rythmes et compétences et l’issue heureuse face aux dangers quand on fait confiance à tous.

Un album optimiste à mettre entre toutes les mains !