Baïti Baïtak

A la mort de sa mère, Malik part du Yémen pour la France chez sa tante Nour. Le paradis qu’elle lui avait décrit ne tient pas ses promesses : froid, appartement exigu, travail précaire et quasi-prostitution de la tante, difficultés à l’école. Il n’en faut pas plus à Malik pour devenir un adolescent rebelle et renfermé. Il ne comprend pas les us et coutumes des Français, regrette la chaleur des Yéménites et veut rentrer au pays. Dans ce contexte, un secret se dévoile : Nour est la vraie mère de Malik, elle l’a eu hors-mariage et a du fuir le déshonneur en France. Nour décide de rentrer affronter sa famille, Malik veut finalement construire sa vie en France.

Baïti Baïtak (« ma maison est ta maison ») est le récit d’une difficile intégration dans un pays étranger, doublé de la découverte d’un lourd secret familial. Si l’histoire se passe en hiver en France, c’est le Yémen et tout un passé qui revivent ici. Quasi-documentaire, le livre rend compte avec précision de la situation possible d’émigrés en France : le travail au noir et les problèmes d’argent, le racisme et la méfiance ambiante, la solitude et la nostalgie de sa culture native, les espoirs déçus, les mensonges racontés au pays… Austère et dure, cette fiction puissante a le mérite de montrer avec beaucoup de réalisme le jeu d’équilibriste que doivent effectuer les déracinés.