Bonne chance, petite Rubis

Cette histoire racontée par Shirin Yim Bridges est une histoire vraie, celle de sa grand-mère. Et, malgrè des illustrations très classiques, un rapport texte-image peu original, cette histoire nous touche, puisqu’elle conte le destin des petites filles en Chine à une époque qui n’est pas si lointaine. L’auteur dresse un portrait sévère et austère de la Chine, au travers de la petite Rubis, appelée ainsi parce que le rouge est sa couleur préférée. Le rouge en Chine est aussi signe de fête. Le jour de leur mariage, les jeunes chinoises sont également vêtues de rouge. Rubis est ici entourée d’une très nombreuse famille, dirigée de main de maître par le grand-père, revenue de Californie, après avoir fait fortune. Le patriarche laisse cependant les petites-filles étudier, s’initier à la calligraphie et à la poésie. Et Rubis, malgré les tâches managères, n’aspire qu’à une chose : étudier. Lors d’un long poème, elle fait part de ces doléances et du pouvoir des garçons. Eclairé et bienveillant, le grand-père saura entendre les plaintes de la petite-fille : le jour du Nouvel An il lui offrira son admission à l’université. Une histoire sans mièvrerie sur la condition féminine et sur la Chine traditionnelle, mais surtout un ouvrage d’espoir et d’émancipation grâce au savoir comme seules savent le proposer les éditions Syros jeunesse. Bravo.