Brune du lac. Le chevalier inconnu

Avec ses cheveux châtain, bouclés et courts, Brune porte bien son nom. Et l'attitude garçonne de cette toute jeune fille du Moyen Age séduit, de même que son passé original : elle a été déposée bébé aux portes d'une abbaye, et élevée en cachette par des moines. Un jour, un homme grand, fort, mystérieux vient rendre visite à Père Jean. Pour Brune, c'est l'occasion rêvée de sécher sa leçon d'écriture et d'espionner l'étrange invité. Peu après, elle apprend qu'il s'agit de son père. Il manque alors de s'empoisonner avec des baies de la forêt, et est sauvé par sa fille. Chevalier, il décide de l'emmener chez son seigneur afin qu'elle devienne une dame. Brune, qui peignait de jolis dessins sur les murs de sa cellule, va commencer une nouvelle vie.

L'effet du premier tome de cette série « première lecture » est étonnant : même s'il présente une aventure close, même si on pense que la suite pourra se lire sans lui, il apparaît malgré tout fondateur, comme si l'auteur portait en elle la vie entière de son personnage davantage qu'un court roman. L'enfance au monastère n'a rien d'anodin, la quête de la mère n'est sans doute pas terminée. Et puis, Brune n'est pas une princesse, mais la fille d'un vassal. La petite noblesse n'étant pas aussi dorée que la haute, notre héroïne devra sans doute faire ses preuves...
Ces multiples nuances indiquent un personnage tout sauf formaté, invitant les jeunes lecteurs à la découverte d'une époque (pas de lexique, pas de dossier final, pas de jeux non plus : la sobriété est bienvenue). Croquée avec une simplicité moderne qui rappelle le film d'animation Brendan et le secret de Kells, racontée entre des concessions à un lectorat débutant et une intelligence spontanée, Brune est une enfant à laquelle on a irrésistiblement envie de croire : à suivre !