Buveurs de vie

Dans une cité grenobloise, Fabien, Kofi et Ludo enquêtent : des jeunes disparaissent ou sont retrouvés morts. Ils remontent la piste d’une mystérieuse voiture noire et identifient rien moins que des extra-terrestres. Ceux-ci méritent bien leur surnom de « buveurs de vie » car ils semblent aspirer l’énergie de leurs victimes. Aidés d’un policier débonnaire, nos héros les chassent et reprennent le cours de leur vie de banlieue.

La petite histoire mi-fantastique mi-policière est classique, sans trop de surprises mais bien rythmée. Plus original, Jean-Pierre Andrevon a choisi de donner un aspect social à son roman en le situant dans une cité ; il dénonce : les banlieues sont abandonnées par les autorités. Jamais les extra-terrestres n’auraient pu agir dans les beaux quartiers, où on aurait de toute façon écouté le cri d’alarme de Fabien, Kofi. Par cette double approche, Buveurs de vie gagne en profondeur et en intérêt. Il n’empêche que le verlan et l’argot systématiques des jeunes est assez agaçant, peut-être parce que la langue des banlieues n’est pas faite pour être écrite. La lecture est malheureusement parfois un peu cassée, et les personnages deviennent des stéréotypes. Dommage, car leur psychologie est elle finement amenée : Fabien habite seul avec sa mère, Kofi dans une famille nombreuse abrutie par la télé… Autant de traits qui rejaillissent sur leur caractère individuel et leurs réactions dans l’histoire. A lire donc, mais lentement pour bien comprendre tous les mots.