Cent vingt-trois

On a tout d’abord l’impression d’être dans un univers de fous. Il y a comme un dialogue de sourds. Et puis les personnages, qui s’appellent Un, Deux et Trois ont des échanges qui finissent par s’articuler. Un événement important a bouleversé la vie de ces trois-là, qui se posent beaucoup de questions : sur ce qui s’est passé et sur eux-mêmes. Une pièce qui présente plusieurs niveaux de lecture, pouvant régaler le jeune public comme les plus grands. Car on est sans cesse dans le jeu autour des mots et surtout des chiffres. Les phrases sont courtes, les réparties vives, les répétitions nombreuses. Ces dernières soulignent le côté soucieux des personnages, en quasi-état de choc. Elles rendent aussi ce texte ludique et accessible au plus grand nombre. Les personnages sont là, menant une enquête, voulant faire reculer l’inquiétude qui les broie et la perte d’un passé qui les mine. Chacun a peur de se retrouver seul. Heureusement, ils sont trois, « Quelle chance unique », « Quel destin magnifique ». On imagine facilement Un, Deux et Trois sur scène dans un décor épuré, nous invitant à réfléchir sur l’existence et le rapport à l’autre. En toute simplicité.