Charlie Fischer et le gang des Whiz

Marseille, 1961. Charlie Fisher, 12 ans, fils de diplomate américain, s’ennuie de son quotidien rythmé par les déménagements au gré des mandats de son père. Pour échapper à son existence monotone, il observe les passants et leur invente des histoires de vie passionnantes. Jusqu’au jour où il est témoin d’un vol incroyablement organisé par de jeunes pickpockets. Ebloui par cette prouesse, Charlie parvient à retrouver l’un des membres et le convainc de lui enseigner cette magie. A force de persévérance, Charlie fait ses preuves et intègre le gang des Whiz. 

Britch kick, jerve veste, grisbi : le vocabulaire des canons n’a plus de secrets pour lui. Evoluant entre son statut de gamin poli et effacé et celui de voleur intrépide répondant désormais au nom de Grenadine Kid, Charlie se sent enfin vivre et appartenir. Jusqu’au jour où sa vie secrète percute sa vie familiale de manière inattendue. 

Roman d’apprentissage original de par sa plongée dans un monde de pickpockets, Charlie Fisher et le gang des Whiz raconte les tribulations du jeune garçon, anti-héros attachant par son incapacité à trouver sa place au sein du monde que son père a construit autour de lui. Une part de lui aspire à une autre vie plus trépidante, et lui souffle qu’il est capable de bien davantage qu’il ne le montre. En transgressant l’ordre moral par sa participation au vol organisé, il sera amené à sortir de sa coquille et mûrir. Grâce à la confiance en soi acquise à travers les épreuves que lui réserve le gang, Charlie se verra plus aguerri pour assumer sa responsabilité, édifiant alors son code moral selon ses convictions personnelles et non celles inculquées par son père ou le gang. 

La narration, concentrée sur le point de vue de Charlie, est entrecoupée d’apartés au ton humoristique de l'auteur. Malgré une belle écriture, une intrigue bien ficelée ainsi que des personnages intéressants, quelques longueurs sont à relever.  La répétition des termes argotiques, bien que rigolos aux premières apparitions, tend à alourdir le texte, tout comme les nombreux récits de vols, qui suscitent une petite lassitude. 

Toutefois, Charlie Fisher et le gang des Whiz mérite largement le détour, avec une mention particulière pour les splendides illustrations de Carson Ellis, auteure-illustratrice notamment du poétique Koi ke bzzz?.