Chez Adama mécanique générale

Un album pour tout connaître de ce lieu si important en Afrique qu'est le garage.



Dans l'édition jeunesse française, on parle souvent de l'Afrique, trop peut-être. Contes ou histoires, forêt ou savane, de nombreux livres aborde ce continent, sans toutefois dévoiler toujours avec naturel la vie quotidienne de ces pays. Avec Adama mécanique génrale Véronique Vernette a réussi à retranscrire ce joyeux chahut des rues africaines et à donner finalement une vision plus concrète de ce quotidien venu d'ailleurs.

Car on suivait depuis quelques temps déjà Véronique Vernette, qui nous avait offert voici quelques temps Cocorico poulet Piga déjà aux
éditions Point de Suspension, toujours sur ce même thème. Voici qu'elle nous revient avec ce formidable petit album à l'italienne où couleur, drôlerie et humour se cotoient à merveilles.

Car
ce petit album, aux dessins colorés sur fond blanc, est déjà une aventure dans sa conception, puisque Véronique Vernette est depuis longtemps passionnée de l'Afrique et y séjourne régulièrement. Depuis cette année, elle concrétise ses voeux les plus chèrs, invitée à passer six mois d'affilée à Ouagadougou pour y enseigner les arts plastiques. dès lors, elle ne cesse de noter et de croquer au fil des rencontres et des situations.

Pour son troisième album, Véronique
Vernette a donc choisi ce lieu si particulier en Afrique, qu'est le
garage. Tout le monde y défile un moment ou à un autre, le chauffeur de taxi comme les enfants en vélo, les voyageurs comme les plus jeunes et leurs drôles de jouets en fer blanc. Il faut réparer pour mieux repartir, tenter de fabriquer un piston ou de trouver un écrou. Sur quatre ou sur deux roues, une courroie qui lache, un radiateur qui chauffe, tout est réparable dans ces pays, c'est le royaume de la débrouille et du génie mécainique. Et c'est bien ce que décrit l'auteur-illustratrice, avec drôlerie et attention, en prenant pour exemple la petite boutique d'Adama.

Mais, Véronique Vernette ne se contente pas de
dépeindre tous ces objets (des chambres à air, des phares, des pistons, et tout autre mots techniques propres aux garagistes). Elle décrit aussi la cette vie de passage qui est autour de la boutique. Tous ces personnages, qui du chaufeur de taxi, qui du cycliste, qui du vendeur de papayes, s'arrêtent, pressés, chez le mécanicien. Et c'est bien là l'une des forces de cette album. En découvrant cette cour des miracles, où huile et moteur s'éventrent, où cris et paroles ne cessent de se répondrent, toute une mise en scène colorée se dévoilent peu à peu. Les dessins à la craie grasse, comme pour un carnet de voyage, renforcent cette exploration aventureuse. Un album flamboyant dans un brouhaha qui nous enchante. A la fin de la lecture, on en redemande.