Couper court

« Deux nouvelles policières, deux nouvelles sportives, quatorze nouvelles d’une page, vingt-quatre en quatre lignes, une en tandem, un conte de Noël… » C’est ce que nous promet la quatrième de couverture de ce recueil de nouvelles inédites de Jean-Noël Blanc. Et en effet, on plonge avec délice parmi toutes ces histoires courtes mais pas petites pour autant. L’auteur réussit le tour de force de nous exposer sa technique, de chercher une définition du genre, tout en nous plongeant dans d’innombrables univers, en nous présentant des personnages qui nous deviennent familiers en quelques lignes. L’accumulation de tous ces récits peut donner le tournis si on les lit à la suite. Chaque nouvelle est si riche et dense qu’on a l’impression d’avoir lu un roman, et l’on est pas forcément prêt à enchaîner sur un autre. Mieux vaut picorer dans ce recueil, et savourer ces nouvelles une à une, le reposer pour mieux y revenir. La première nouvelle, intitulée « la nouvelle » est écrite avec la participation d’Annie Saumont, grande novéliste française, et « Le relais » est, comme son nom l’indique, le fruit d’une course de relais entre les plumes de Jean-Noël Blanc et Paul Fournel (président de l’Oulipo).
Petit bijou de fiction foisonnante et d’inventivité littéraire, ce recueil devrait faire naître des vocations de lecteurs de nouvelles, à condition qu’il trouve son public. En effet, si la multiplication d’univers en est sa richesse, elle pourrait également déconcerter un lectorat d’adolescents.