Dans les souliers d'Amédée

Dans la Chouette cordonnerie, Amédée est bien à l’abri. C’est ainsi que le décrivent Véronqiue Lambert et Élena Comte : une belle barbe, des lunettes rondes ; à l’aide de ses outils, Amédée exerce son savoir-faire en toute sérénité. Protégé de la neige et du froid dans sa boutique, avec la régularité d’une horloge, Amédée alterne travail et repos.

Soue cette apparence paisible, Amédée suit la leçon de sa maman. Par empathie, il a la faculté de chausser les souliers des gens pour savoir ce qu'ils vivent vraiment.

Le récit va sauter d’une d’expérience vécue à une autre et le lecteur, à travers le personnage d’Amédée, va éprouver la difficulté des situations de travail de chacun : une chauffeuse d’autobus ; un danseur de claquettes ; un éboueur ; un préposé au nettoyage ou même un enseignant. Chaque épisode est traité de la même façon : une époque, une interjection (« POUF ! ») marque de la transformation suivie d’une description riche de la situation de travail. Chaque métier comporte des inconvénients, le bruit, l’odeur, l’agitation. Pour finir, une conclusion sur l’effort requis (éreintant, épuisant, exigeant) ; chaque fois Amédée découvre le poids, la lourdeur, les difficultés qu’il ne soupçonnait pas. L’illustration complète le récit et enrichit les situations avec des détails amusants, avions en papier dans la classe, sacs débordant des poubelles ou joyeux pas de claquettes qui finissent par être exténuants !

Le récit culmine lorsque Amédée prend la place d’un homme « invisible », sans domicile fixe. L’histoire saute de sa situation couché par terre, à même le sol ou moelleusement couché dans son lit. Au lecteur d’en tirer les conclusions. Les autrices avec humour mettent en scène une leçon souriante. Amédée est un personnage de bonne volonté, à travers son regard, elles délivrent un message aimable et chaleureux de tolérance, de bienveillance.