D'étranges nuits d'été

Entre La Rochelle et la banlieue parisienne, Matthieu avait fait son choix maritime… Mais ce sont les parents qui décident, et le garçon se retrouve à déménager en plein été avec un père enthousiaste et un petit frère crétin. Voilà que le plus jeune se casse la jambe dans la gouttière (il a voulu grimper sur le toit), et Matthieu doit rester seul trois nuits durant dans la grande maison vide.

Partagé entre des sentiments de liberté et de crainte, il hésite encore face à l'apparition d'une jeune fille et de son chat blanc. Il ose descendre dans le jardin, tombe sous le charme de celle qui lui dit venir de la Lune, et devoir rentrer vite avant que cette dernière ne se fâche. Isadora devient le secret de Matthieu, avant qu'elle ne disparaisse effectivement, et subitement. Peu importe que la vieille habitante de la maison explique le lendemain que sa petite fille amatrice de chats est repartie en Australie !

Court roman raconté par Matthieu, D'étranges nuits d'été offre une savoureuse promenade nocturne entre poésie et humour. D'emblée, la couverture de Julia Wauters a quelque chose d'hypnotique, de même que le héros se retrouvera envoûté par Isadora et ses chats. Amoureux transi la nuit, il redevient petit garçon bien dans ses baskets le jour : l'auteure trouve toujours le ton juste et le mot adéquat (mère québécoise incluse) afin de raconter ce court moment de déracinement entre deux logements. Et l'impasse aux maisons aux noms de fleurs, aux félins aux noms de villes australiennes, prend le rôle d'un refuge enchanté et enchanteur, promesse de mille rêveries entre deux parties de foot. A lire aussi : La nuit seule de Hanno (T. Magnier, 2009).


« Deux heures plus tard, papa me téléphonait pour m'annoncer que Tristan avait la jambe cassée, que la fracture n'était pas franche, qu'il fallait l'opérer et qu'il partait immédiatement au bloc opératoire. Quand je vous dis que c'est un âne : il n'est même pas capable de se casser la jambe proprement ! » (p. 20)