Dompter la baleine

Une petite fille assiste à l’enterrement de son père et voit, autour d’elle, des gens éplorés, à commencer par sa maman. Elle aussi est très triste, mais elle ne comprend pas pourquoi il faut s’habiller de sombre pour un tel moment : « Moi, j’avais très envie de mon pantalon bleu avec des cœurs et des éclairs cousus ». Son chagrin est énorme, mais elle l’exprime autrement. Lorsqu’il s’agit de manger, la fillette a l’impression de devoir avaler une baleine dont elle ne viendra jamais à bout. La baleine prend de plus en plus de place dans sa vie, l’empêche d’aller à l’école, de nager à la piscine, de bouger, de rire. Puis elle comprend peu à peu qu’un jour, les boîtes des morceaux de baleine s’allègeront, parce qu’elle a un énorme courage, et que la vie reprendra.
Ce texte sur le deuil et la résilience, à la fois poétique et métaphorique, fait parler une petite fille désemparée, qui ne se reconnaît pas dans les conventions des adultes et qui a sa logique à elle. Elle trouve une manière particulière d’exprimer et de surmonter sa peine, par le truchement d’un animal énorme qu’elle grignote petit à petit. C’est cela aussi, la vie, dompter les baleines !