Duel princier (Les Confidences de Calypso, tome 3)

Calypso, jeune Californienne, entame sa quatrième année au chicissime anglais Pensionnat Saint-Augustin, où elle a bon gré mal gré réussi à se faire un petit groupe d’amies et à trouver un petit copain, le Prince Freddie, héritier du trône… Cette rentrée s’annonce tumultueuse : Calypso doit gérer de décisifs championnats d’escrime tandis que sa mère s’installe à Londres, en plein désarroi conjugal. Au milieu de toutes ces préoccuaptions, parviendra-t-elle à conserver intacte sa relation avec Freddie ?

Au troisième tome des Confidences de Calypso, on a compris le « truc », le schéma de construction de l’auteur : 1, c’est la rentrée, 2, dispute avec Freddie provoquée par un quiproquo quelconque qui constitue l’essentiel de l’intrigue, 3, rebondissements au cours desquels la situation s’arrange puis s’envenime, etc, 4, réconciliation finale. C’est simple, efficace, agrémenté d’un langage enlevé et de préoccupations futiles, le tout dans un univers excessivement riche. Cependant, la narratrice Calypso n’est pas complètement idiote, et elle comprend bien qu’elle aura peut-être du mal à écrire une nouvelle sur les « expériences douloureuses de l’adolescence » (p. 39). La couverture française très ado, les pages de garde avec des bonbons en gros plan assument le caractère léger et privilégié des personnages, dont certains sont d’ailleurs plus ou moins innocents (l’Honorable Honey ne dédaigne pas une petite cuite…) : bienvenue dans le monde ambivalent des teen-agers de l’an 2000. L’auteur joue aussi (bien sûr) la carte de l’humour, avec une bonne sœur et un maître d’escrime truculents. Au cœur de la « chick litt » pour jeunes filles, Les Confidences de Calypso ne sont pas les plus mauvaises et ont même leur propre site Internet (http://www.calypsochronicles.com). Face à un tel succès, l’auteur, partie pour une trilogie, prépare deux autres tomes.